Eugène Goblet d'Alviella Grand Maître du Grand Orient de Belgique de 1884 à 1887 |
LE GRAND ORIENT DE BELGIQUE,
EUGÈNE GOBLET D'ALVIELLA ET L'ANGLETERRE
Michel L. Brodsky
Le 8 septembre 1877, après un discours passionné du rapporteur du Voeux IX, le
pasteur Desmons, l'Assemblée générale du Grand Orient de France vote par acclamation
la suppression de sa Constitution et, par là de ses rituels, de toute référence à la
divinité. Cette décision fut très mal appréciée par les puissances maçonniques étrangères,
et en particulier les Grandes Loges anglo-saxonnes. Pourtant le pasteur Desmons
avait cité au cours de son discours plusieurs exemples de Grandes Loges qui avaient
sans mal pris une pareille mesure.
Dans les semaines qui suivirent, les Grandes Loges d'Irlande et d'Ecosse firent
connaître au Grand Orient de France qu'elles rompaient toutes relations maçonniques
et qu'elles retiraient leurs agréations à leurs Grands Représentants respectifs. Quand à
la Grande Loge Unie d'Angleterre, sa situation était paradoxale, car faute d'avoir
jamais reconnu formellement le Grand Orient de France, elle se trouvait dans l'impossibilité
de rompre avec lui. Lors de sa tenue trimestrielle de décembre 1877, le
Pro-Grand Maître Lord Carnarvon, qui était aussi le sous-secrétaire aux Colonies, mit
l'assemblée au courant des faits et une commission qui comprenait entre autres R. F. Gould fut désignée pour examiner la situation créée par cette décision et les
mesures qu'il convenait d'adopter dans ces circonstances. Le rapport de la commission,
présenté lors de la tenue de Grande Loge de mars 1878, fut adopté. En conséquence,
toutes les loges sous l'obédience de la Grande Loge Unie d'Angleterre furent
invitées à ne recevoir des visiteurs étrangers qu'à la condition qu'ils présentent un
certificat ou un diplôme maçonnique portant référence au Grand Architecte de l'Univers
et qu'ils soient prêts à affirmer publiquement leur croyance en un Être Suprême.
Lors de son discours, le pasteur Desmons ne mentionna pas le cas du Grand
Orient de Belgique qui, sept ans avant le Grand Orient de France, lors de la révision de
sa Constitution et de ses statuts, entre 1869 et 1872, avait supprimé simultanément les
deux mentions qui figuraient depuis sa création en 1832 en tête de ses actes. Soit :
« Sous la protection de sa Majesté Léopold 1er » et « A la Gloire du Grand Architecte
de l'Univers ». La première était obsolète depuis le décès du souverain en 1865 et la
seconde reflétait bien l'esprit et le milieu dans lequel se débattaient les maçons belges
face à la guerre menée contre eux par le clergé et la presse catholique. Mais ce fait
était passé inaperçu au point que même les esprits les plus avancés du Grand Orient de
France l'ignoraient.
Le rappel de ces faits est nécessaire pour comprendre l'ambiguïté que l'on rencontre
lorsque l'on examine les relations et l'attitude d'Eugène Goblet d'Alviella, membre
du Grand Orient de Belgique et son Grand Maître en 1884-1887, à l'égard de la
franc-maçonnerie anglaise.
En 1845, le Grand Secrétaire du Grand Orient de Belgique écrit une lettre de condoléances
à la Grande Loge Unie d'Angleterre à l'occasion du décès de son Grand
Maître le duc de Sussex. Il mentionne le fait que, quoiqu'il n'existe pas de relations
entre les deux Obédiences, cela n'empêche pas de lui transmettre l'expression des sentiments
des maçons belges pour la perte que les maçons anglais ont subie, et il souhaite
qu'il soit possible d'établir des relations fraternelles entre les deux obédiences.
La question ne fut jamais résolue et, trente ans plus tard, peu après l'élection d'Eugène
Goblet d'Alviella comme député de sa loge « Les Amis Philanthropes » à l'assemblée
du Grand Orient, celui-ci lui confie la mission de se rendre à Londres afin de tenter
d'établir des relations officielles avec la Grande Loge Unie d'Angleterre.
A cette époque, il y avait trois niveaux de relations entre la Grande Loge Unie d'Angleterre et les autres Obédiences. Quand cette dernière était sollicitée d'établir des relations fraternelles, elle pouvait bien sûr refuser cette reconnaissance. Parfois les visites dans les Loges respectives par les membres des deux Obédiences étaient autorisées, mais les contacts officiels se limitaient à « la correspondance fraternelle » entre les deux Grands Secrétaires. La reconnaissance officielle accompagnée de l'échange de Grands Représentants consacrait les bonnes relations entre les Obédiences respectives. Dans ce cas, le représentant désigné par l'Angleterre auprès de l'Obédience étrangère, recevait par une décision personnelle du Grand Maître, une nomination à un haut rang dans la hiérarchie de la Grande Loge Unie d'Angleterre qui pouvait aller jusqu'à celui de Passé Premier Grand Surveillant. Il devenait de droit membre de la Grande Loge avec droit de vote lors des assemblées trimestrielles de Grande Loge. Mais, de plus, on lui offrait les décors de ce rang, ainsi que le collier et le bijou de Grand Représentant, et ces frais étant supportés par la Grande Loge, il est donc parfaitement concevable que ces nominations eussent été plutôt rares et pesées avec soin (1).
On peut apprécier le résultat des démarches d'Eugène Goblet d'Alviella dans une lettre minutée par le Grand Secrétaire Hervey et adressée au Grand Maître du Grand Orient de Belgique Henri Bergé : « Il [Eugène Goblet d'Alviella] vous a certainement informé que la Grande Loge Unie d'Angleterre souhaite entrer en relations avec le Grand Orient de Belgique. Néanmoins le Grand Maître [le marquis de Zetland] ne considère pas que l'échange de Grands Représentants soit nécessaire car les affaires peuvent être traitées aussi bien et si pas mieux, par les officiers habituels des deux Grandes Loges » (2).
A cette époque, il y avait trois niveaux de relations entre la Grande Loge Unie d'Angleterre et les autres Obédiences. Quand cette dernière était sollicitée d'établir des relations fraternelles, elle pouvait bien sûr refuser cette reconnaissance. Parfois les visites dans les Loges respectives par les membres des deux Obédiences étaient autorisées, mais les contacts officiels se limitaient à « la correspondance fraternelle » entre les deux Grands Secrétaires. La reconnaissance officielle accompagnée de l'échange de Grands Représentants consacrait les bonnes relations entre les Obédiences respectives. Dans ce cas, le représentant désigné par l'Angleterre auprès de l'Obédience étrangère, recevait par une décision personnelle du Grand Maître, une nomination à un haut rang dans la hiérarchie de la Grande Loge Unie d'Angleterre qui pouvait aller jusqu'à celui de Passé Premier Grand Surveillant. Il devenait de droit membre de la Grande Loge avec droit de vote lors des assemblées trimestrielles de Grande Loge. Mais, de plus, on lui offrait les décors de ce rang, ainsi que le collier et le bijou de Grand Représentant, et ces frais étant supportés par la Grande Loge, il est donc parfaitement concevable que ces nominations eussent été plutôt rares et pesées avec soin (1).
On peut apprécier le résultat des démarches d'Eugène Goblet d'Alviella dans une lettre minutée par le Grand Secrétaire Hervey et adressée au Grand Maître du Grand Orient de Belgique Henri Bergé : « Il [Eugène Goblet d'Alviella] vous a certainement informé que la Grande Loge Unie d'Angleterre souhaite entrer en relations avec le Grand Orient de Belgique. Néanmoins le Grand Maître [le marquis de Zetland] ne considère pas que l'échange de Grands Représentants soit nécessaire car les affaires peuvent être traitées aussi bien et si pas mieux, par les officiers habituels des deux Grandes Loges » (2).
Ce qui prouve que la diplomatie dont avaient fait preuve le Grand Orient de
Belgique et Goblet d'Alviella avait donné des résultats, mais aussi que les modifications
à sa Constitution avaient été passées sous silence ou qu'elles étaient inconnues
en Angleterre. La récompense pour ces efforts consista en une invitation à assister
à l'installation d'Albert Edouard, prince de Galles, le futur roi Edouard VII, le
28 avril 1875. Et ses relations étaient si bonnes qu'Eugène Goblet d'Alviella fut invité
à suivre comme journaliste le voyage de ce prince aux Indes en 1875-1876.
A l'âge de trente-huit ans en 1884, Eugène Goblet d'Alviella est élu Grand Maître
du Grand Orient de Belgique, l'année au cours de laquelle la déroute électorale des
libéraux lui fit perdre son siège au Parlement. Douze ans après ses contacts avec les
maçons anglais lors de sa visite en Inde se marque le premier indice d'un intérêt
pour des relations entres maçons belges et anglais. En effet, la loge Quatuor Coronati
n° 2076 (la première loge de recherche maçonnique et la plus importante dans le
monde) est consacrée en 1886 ; elle instaure dès l'année suivante en son sein un Cercle
de Correspondance dont le premier membre belge, à titre privé, est Pierre
Tempels, tandis que le Suprême Conseil de Belgique fait partie des premiers membres
institutionnels.
Les relations entre la loge Quatuor Coronati n° 2076 et les francs-maçons belges
sont plus qu'amicales puisque le Vénérable R. F. Gould et le Secrétaire E. Speth profitent
d'une visite en Hollande en 1887 pour passer par la Belgique où ils assistent à un
banquet offert par le Chapitre des Amis Philanthropes à l'occasion de la descente de
charge du Très Sage Pierre Tempels. A cette occasion, Gould et Speth lui offrent le
premier bijou réalisé spécialement pour les membres du cercle de correspondance et
qui est gravé sur la tranche à son nom. Curieuse coïncidence, le pasteur Desmons, alors Président du Conseil de l'Ordre du Grand Orient de France (équivalent alors du
Grand Maître), assiste aussi à ce banquet. Mais le nom d'Eugène Goblet d'Alviella
n'est pas mentionné dans la liste des dignitaires présents.
Eugène Goblet d'Alviella est à son tour élu membre de ce cercle de correspondance
en février 1890, et son nom est suivi des mentions : « Past Grand Master of
Belgium [ancien Grand Maître de Belgique] domicilié à Court St Etienne en Brabant
». Pourtant son nom est déjà mentionné dans le volume II (1889) d'Ars Quatuor
Coronatorum, publié depuis lors chaque année par les membres de la Loge. On y lit
une longue et élogieuse critique, signée par William Simpson, d'un article d'Eugène
Goblet intitulé « De la Croix Gammée ou Swastika », paru dans le Bulletin de l 'Académie
Royale de Belgique (3). La notice bibliographique se termine par : « Count
Eugène Goblet d'Alviella is a Craftsman, and a Past Grand Master of the Masons in
Belgium ; he is a "Membre Correspondent de l'Académie Royale de Belgique" and a "Professeur d'Histoire des Religions à l'Université de Bruxelles".
En 1900, dans le volume XIII d'Ars Quatuor Coronatorum (4), paraît la première
conférence d'Eugène Goblet d'Alviella intitulée « The Quatuor Coronati ln Belgium » (5).
Elle est lue en l'absence de l'auteur lors de la tenue du 4 mai 1900 par le Secrétaire de
la Loge et est suivie d'un autre texte intitulé « Mithraic Rites » (6), où Eugène Goblet
d'Alviella part d'une remarque parue dans un article du précédent volume qui mentionnait
que, dans les loges militaires, il est courant de voir celles-ci présidées par un
officier subalterne ou même par un sous-officier (il était prescrit qu'il était nécessaire
d'avoir atteint le rang de caporal pour devenir membre d'une loge militaire), pour y
évoquer les rites mithriaques où cette pratique se retrouve. Cette publication est importante
car elle consacre Eugène Goblet d'Alviella comme un auteur maçonnique
digne de figurer parmi les rénovateurs de l'étude de la franc-maçonnerie. Les volumes
de la revue Ars Quatuor Coronatorum publiés annuellement par la Loge comprennent
les textes des conférences données lors des tenues de la Loge ainsi que des communications
diverses qui couvrent tous les aspects de la franc-maçonnerie.
Dans ce texte d'une dizaine de pages, il présente une synthèse des connaissances
au sujet des célèbres Quatre Couronnés, ces légendaires saints protecteurs des constructeurs
de bâtiments. Il y décrit les activités des diverses guildes de constructeurs et
leurs liens avec ses saints, liens qui existent toujours puisqu'aujourd'hui encore les
Fédérations du bâtiment de Malines et d'Alost célèbrent tous les ans, le huit novembre,
date anniversaire de ces saints, une messe à la mémoire de leurs membres décédés
durant l'année écoulée. Il y joint de jolies reproductions de bannières et de médailles.
Cette communication est lue aussi en Loge.
Ce premier contact avec la nouvelle discipline de la recherche maçonnique contient
également une courte critique d'un livre publié par William Simpson décédé l'année
précédente et intitulé The Jonah Legend. Le rôle de William Simpson
(1823-1899) dans la carrière maçonnique anglaise d'Eugène Goblet d'Alviella est important
; ils s'étaient rencontrés et avaient sympathisé au cours de la fameuse visite du
prince de Galles en Inde et ils avaient partagé la même tente lorsque l'immense suite
du prince voyagea dans des endroits dépourvus d'hôtels. Malgré la différence d'âge et
de formation, ils devinrent de bons amis et il paraît que W. Simpson attira Eugène
Goblet d'Alviella vers la franc-maçonnerie anglaise.
L'année 1890 est donc importante pour Eugène Goblet d'Alviella et ce brillant
début aurait pu entraîner rapidement son élection comme membre effectif de la Loge ;
il n'en fut rien et il dut attendre 1909 pour être ainsi honoré. Nous tâcherons de voir
quelles en furent les raisons.
Parmi les fondateurs de la loge Quatuor Coronati, il y avait le principal historien
de la franc-maçonnerie à cette époque, Robert Freke Gould. Jeune officier, celui-ci
trouva très vite plus d'intérêt pour la franc-maçonnerie. Ses fonctions l'ayant appelé à
Gibraltar et en Chine, pays où à la fin du XIXe siècle les études maçonniques étaient
impossibles, il démissionna et poursuivit des études de droit, fut admis au barreau,
mais ne parvint jamais à se créer une pratique suffisante pour en vivre et se livrer à ses
chères études maçonniques. Il semble bien, malgré le voile qui couvre les relations de
Robert Freke Gould avec la loge, que pendant de nombreuses années, il fut assisté
matériellement par des membres de celle-ci. Aussi, lorsqu'en 1890 le premier prix
Peeters-Bartsoen fut annoncé par le Grand Orient de Belgique, Gould présenta,
pour ce prix richement doté, la candidature de sa monumentale histoire de la
franc-maçonnerie .
Celui qui était à l'origine de ce prix, Adolphe Peeters-Bartsoen, né à Gand le
2 mars 1826, était docteur en droit. Il fut initié dans la Loge Les Vrais Amis de l'Union
et du Progrès Réunis le 26 avril 1866, et le 3 février 1868 il fit une conférence remarquée
intitulée : « La Belgique à l'Exposition Universelle de Paris 1867 et la Maçonnerie
Belge », qui fut imprimée chez A. Parys. Le 27 décembre 1872, il parla dans sa Loge
de « La faiblesse de l'enseignement maçonnique et des moyens qui pourrait y remédier
». Élevé au 22e degré du Rite Ecossais Ancien et Accepté le 27 mai 1874, au 27e le 10 mai 1875, sa carrière maçonnique se termina trop tôt car il mourut à Naples le
8 décembre 1875, âgé de 49 ans. Adolphe Peeters-Bartsoen devait être fort riche car,
par ses dispositions testamentaires qui avaient été rendues publiques lors d'une séance
du Grand Orient de Belgique le 19 décembre 1875, il avait légué à ses exécuteurs
testamentaires la somme considérable à l'époque de 20.000 francs (en 1911, le coût
d'un repas avec un verre de vin ou de bière coûtait quatre francs au restaurant du Temple
de la rue du Persil) dont les revenus devaient constituer un prix à décerner tous les dix
ans par le Grand Orient de Belgique à « l'ouvrage le plus utile à la maçonnerie ».
Adolphe Peeters-Bartsoen était un bibliophile; il rédigea la bibliographie ou catalogue
des livres de sa bibliothèque personnelle qui comprenait notamment quatre
bibles latines incunables (deux de 1479, une de 1484 et une de 1500). Le catalogue
répertorie 982 pièces imprimées avant 1717, et touchant à tous les sujets proches de la
religion, de la franc-maçonnerie, de l'occultisme, des Rose-Croix, de l'alchimie etc. Il
a été imprimé et commenté avec science et partialité par Mgr E. Jouin et V. Descreux,
en 1930 par la Revue Internationale des Sociétés Secrètes, cette officine anti-maçonnique
parfois fort utile aux Maçons.
Le premier prix devait être attribué en 1890 ; objectivement, le livre de Gould
était supérieur à ceux des autres concurrents car il s'agissait de la première et unique
histoire de la franc-maçonnerie scientifiquement établie au départ de documents
authentiques et dont de grandes parties sont encore utilisées aujourd'hui comme références
par tous les auteurs sérieux. Mais ce ne fut pas Gould qui reçut le prix ; il
n'obtint qu'une mention, honorifique certes mais bien inférieure à la timbale que
décrocha Eugène Goblet d'Alviella qui, lui, reçut le premier prix.
La coïncidence des dates nous permet de supposer que, si la candidature de
Eugène Goblet d'Alviella fut envisagée par certains membres de la loge Quatuor
Coronati n° 2076 dont les membres actifs sont désignés par cooptation interne, il est
vraisemblable que Robert F. Gould ne montra pas un enthousiasme particulier pour
cette candidature.
L'accès aux archives et aux procès-verbaux de la Commission de Quatuor
Coronati n° 2076 est possible, mais fort difficile pour des raisons matérielles étant
donné la manière dont ils sont conservés pour éviter qu'ils ne se détériorent. D'autre
part, il est probable qu'à cette époque, alors que Robert F. Gould dominait la Loge, les
candidatures étaient avant tout le fruit de conversations privées dont il ne reste aucune
trace. Or c'est aussi à ce moment que W. Simpson - le mentor et l'ami d'Eugène
Goblet d'Alviella - meurt, et les autres membres ne le connaissaient sans doute pas
aussi bien.
Lorsqu'Eugène Goblet d'Alviella visite pour la première fois Quatuor Coronati
n° 2076 à titre de membre du Cercle de Correspondance, il y est reçu avec les honneurs
dus à un ancien Grand Maître du Grand Orient de Belgique, et il répond par les
salutations en usage en Belgique dans de telles circonstances ; ces salutations d'un
type inconnu en Angleterre furent fort appréciées. Ce qui jette une lumière sur la
nature des relations formelles qui existaient entre le Grand Orient de Belgique et la
Grande Loge Unie d'Angleterre et confirme la nature de ces relations fraternelles.
L'article suivant d'Eugène Goblet d'Alviella paraît dans Ars Quatuor Coronatorum
de 1907 et est intitulé « A Belgian daughter of the Grand Lodge of Scotland »
(Une Loge belge fille de la Grande Loge d'Ecosse), où il tente d'expliquer les origines
de la loge de Namur (aujourd'hui « la Bonne Amitié François Bovesse ») qui semble
avoir effectivement reçu une patente de la Grande Loge d'Ecosse en 1770. Il est suivi
par un autre court article paru en 1909 : « A University of Masonic origin » où (en
deux pages) Eugène Goblet d'Alviella décrit l'origine de l'Université Libre de Bruxelles
et comment elle a en fait vu le jour lors d'une tenue de la Loge « Les Amis Philanthropes
».
C'est en 1909 qu'il devient membre effectif de Quatuor Coronati n° 2076. Il est
proposé le 8 janvier 1909 et élu lors de la tenue du 5 mars 1909. Il est présent lors de la
tenue du mois de juin 1909. Présence nécessaire pour que son affiliation puisse être
enregistrée par la Grande Loge Unie d'Angleterre dont il devient membre effectif, et
probablement le premier maçon belge qui bénéficia de cette double appartenance.
Probablement, parce qu'il existait à Anvers à l'époque une loge dénommée
« L'Anglo-Belge » dont les membres britanniques et belges pratiquaient les rituels du
Grand Orient de Belgique ainsi que les rituels anglais ; ce qui permettait à leurs membres
d'être initiés, de la manière usuelle et régulière en Belgique sous le Grand Orient
de Belgique et de recevoir, lors d'une tenue ultérieure, une initiation anglaise et d'être
reçus dans les loges anglaises. Il est possible (et même probable) que certains d'entre
eux aient eu une double appartenance.
Or, lors du troisième concours Peeters-Bartsoen annoncé en 1904 et décerné en
1910, un prix de 5.000 francs fut attribué à R. F. Gould pour son "Histoire abrégée de
la franc-maçonnerie" traduite de l'anglais par L. Lartigue (qui écrivit l'histoire de la
loge des Amis Philanthropes) et publié en 1911 à Bruxelles. Comme par hasard, le
rapporteur du jury de ce prix était Eugène Goblet d'Alviella.
Ce qui nous vaut, en 1912, la publication de son oeuvre maîtresse dans Ars
Quatuor Coronatorum ; l'histoire de la Grande Loge Provinciale des Pays-Bas
Autrichiens et de son Grand Maître le marquis de Gages. Ce texte est encore
quatre-vingts ans plus tard, le meilleur ouvrage traitant de la franc-maçonnerie dans
notre pays pendant cette période. L'article fut publié avec de très bonnes copies des
chartes de constitution de la Grande Loge Provinciale des Pays-Bas Autrichiens ainsi
que de la charte de nomination du marquis de Gages en tant que Grand Maître Provincial
sous l'autorité de la Grande Loge Unie d'Angleterre. Ces documents très importants
éclairent la nature des relations entre la Grande Loge Unie d'Angleterre et ses
Grandes Loges Provinciales au XVIIIe siècle. On y trouve en annexe un texte sur les
bulles pontificales contre la franc-maçonnerie, leur influence et l'usage qui en a été
fait en Belgique.
En 1914, la Belgique est envahie et Eugène Goblet d'Alviella se réfugie à
Londres. Il y arrive sans moyens et sa première visite fut pour le bureau du secrétaire
de Quatuor Coronati n° 2076, Great Queen Street en face du Grand Temple de la
Grande Loge Unie d'Angleterre. C'est là que le secrétaire de la Loge lui apprit la nouvelle
de sa nomination comme ministre d'Etat, titre prestigieux à l'époque, et qu'il
reçut un viatique pour la poursuite de son voyage.
La guerre fut pour Eugène Goblet d'Alviella une épreuve pénible : il avait
soixante-huit ans en 1914 et son caractère ne s'accommoda pas d'une inactivité quelconque.
Il assiste le 7 novembre 1914 à l'installation du Vénérable Maître de la loge
Quatuor Coronati n° 2076. Sont également présents les Frères Smets-Mondez et
Duchaine. Le second, secrétaire général du Touring Club, avait écrit un livre remarquable, "L 'histoire de la Franc-Maçonnerie sous le régime autrichien", le premier
ouvrage maçonnique historique sérieux paru en Belgique. Paul Duchaine, qui semble
avoir été fort lié avec Eugène Goblet d'Alviella, était lui aussi membre du Cercle de
Correspondance de Quatuor Coronati. Quant à A . Smets-Mondez, c'est un personnage
essentiel de cette période de l'histoire maçonnique belge. Avocat bruxellois, membre
depuis 1904 de la loge des Amis Philanthropes, il s'était affilié à une des plus anciennes
loges suisses, la Loge « Union de Coeurs » à Genève, qui conservait la pratique du
Rite Ecossais Rectifié, abandonné partout ailleurs en Europe. Smets-Mondez avait été
reçu au grade de Chevalier Bienfaisant de la Cité Sainte, le plus élevé du Rite Ecossais
Rectifié, par le Grand Prieuré de Suisse, le seul pays où ce rite était pratiqué et qui en
est le conservateur. Il avait ensuite reçu une patente du Grand Prieuré de Suisse pour
ériger une loge bleue à Genval en Brabant où il possédait une propriété. Il l'appela
« Pax et Concordia ». A. Smets-Mondez avait très bien saisi le problème de l'isolement
de la maçonnerie belge, et il espérait par son initiative arriver à une solution qui
aurait permis aux maçons belges d'adopter une sorte de double appartenance : avoir
un pied au Grand Orient de Belgique et l'autre dans une obédience régulière comme la
Grande Loge Alpina, reconnue par l'ensemble des autres Grandes Loges du monde. Il
est mentionné le 7 novembre 1914, dans le registre des visiteurs de la loge Quatuor
Coronati n° 2076, comme visiteur membre de l'Union des Coeurs de Genève, les
membres des loges sous le Grand Orient de Belgique n'étant pas admis dans les loges
de la Grande Loge Unie d'Angleterre.
Les réfugiés belges en Angleterre en cet automne 1914 provoquèrent un grand
mouvement de solidarité et de sympathie. Pour ceux qui étaient franc-maçons, la
situation était curieuse puisqu'ils n'étaient pas admis aux tenues des loges anglaises ;
ce qui amena d'ailleurs la création de la Loge Albert 1er. Mais les mêmes
francs-maçons belges qui étaient membres, et de ce fait, titulaires des grades du Suprême
Conseil de Belgique, étaient, eux, admis à visiter les Chapitres et Aréopages du
Suprême Conseil d'Angleterre !
Pourquoi cette situation paradoxale, mise en évidence dans les appels en faveur
des franc-maçons belges qui paraissent dans les publications maçonniques anglaises ?
Jusqu'en 1908, la liste des Grandes Loges reconnues par la Grande Loge Unie
d'Angleterre était publiée annuellement par le Freemasons' Calendar, une publication
commerciale éditée par Toye & Kenning et dont le contenu avait au moins l'approbation
officieuse du secrétariat de la Grande Loge, mais sur le contenu duquel elle
n'avait en fait pas de contrôle. En 1908, cette liste ne correspondait plus à la réalité ; le
Comité Colonial qui traitait des relations internationales fut requis de produire une
liste des Grandes Loges officiellement reconnues. L'enquête menée par ce comité
amena à une révision des situations et le Grand Orient de Belgique - dont l'existence
avait été reconnue mais dont la reconnaissance était limitée aux « intervisites » et à la
« correspondance fraternelle » entre les Grands Secrétaires - fut retiré de la liste.
Quant au Suprême Conseil d'Angleterre, il continua à entretenir des relations officielles
avec son alter ego belge jusqu'en 1926 ou 1932 suivant les sources. Malheureusement
il n'a pas été possible jusqu'à présent de connaître les raisons invoquées pour la
rupture de ces relations. Mais elles sont évidentes puisque le Suprême Conseil de
Belgique recrutait ses membres parmi les membres du Grand Orient de Belgique,
lequel n'exige pas de ses membres, contrairement aux Obédiences régulières, une
croyance en un Être Suprême.
Eugène Goblet d'Alviella assista à quelques tenues de Quatuor Coronati n° 2076
durant la guerre, sans doute quand il résidait à Londres, pour s'y occuper des problèmes
des réfugiés et de la propagande en faveur de la Belgique, domaine où Smets-Mondez
collabora avec lui et déploya une énorme activité.
A l'issue de la guerre, Eugène Goblet d'Alviella reprit ses activités maçonniques
au Suprême Conseil de Belgique dont il était le Souverain Grand Commandeur ad
vitam et publia son dernier article dans Ars Quatuor Coronatorum en 1920, article qui
fut traduit en français et publié sous la forme d'une brochure intitulée Cinquante ans
de vie maçonnique en Belgique. C'est un document émouvant où il présente au monde
anglo-saxon la situation des maçons belges en butte, depuis plus de quatre-vingts ans,
à la vindicte cléricale, soumis à de constantes accusations infamantes ; en un mot, il
justifie avec talent toutes les positions prises par les maçons belges dans le domaine
politique.
La vie d'Eugène Goblet d'Alviella est un ensemble harmonieux de situations paradoxales,
il occupe le devant de la scène politique en s'exposant aux assauts de la droite
catholique, défend devant les assemblées parlementaires les droits des militaires à être
francs-maçons, et justifie les positions de son parti, le parti libéral, pour mettre en
évidence tous les aspects positifs de la franc-maçonnerie. En maçonnerie, aussi bien
au niveau des loges bleues que dans les assemblée du Grand Orient de Belgique, il
adopte une attitude modératrice et s'oppose avec vigueur à ceux qui veulent transformer
les loges en centres d'action politique. En témoigne la lecture des comptes rendus
des séances de loges de la période de 1900 à 1914, où on lit avec quelque surprise que,
dans une loge, le Frère Anspach réclamait d'une manière répétitive mais - il faut le
dire - sans succès, l'organisation de cours d'anticléricalisme pour les frères apprentis.
Au Suprême Conseil, ses instructions, et le soin qu'il apporte à la rédaction des
rituels, témoignent d'un souci de vie spirituelle et intérieure. Il passe au-dessus des
religions et jamais il ne s'engage à témoigner de la supériorité d'aucune ; avant tout, il
incite ses auditeurs et lecteurs à des réflexions fort éloignées des préoccupations politiques.
Sa position personnelle, très difficile à comprendre et même à définir, franchit les
barrières qui séparent à ce moment le Grand Orient de Belgique (la seule Obédience
belge existant alors) des obédiences dites régulières, c'est-à-dire celles qui ont des
relations officielles d'amitié avec la Grande Loge Unie d'Angleterre. Le fait qu'il soit
membre de Quatuor Coronati n° 2076 et donc de la Grande Loge Unie d'Angleterre,
ne doit pas être vu au travers de nos yeux et de nos conceptions contemporaines.
En effet, alors et encore aujourd'hui, Quatuor Coronati n° 2076 est la seule Loge
de recherche au monde d'un haut niveau. Elle groupe dès les années 1890 les meilleurs
spécialistes de la toute nouvelle discipline qu'est l'histoire de la franc-maçonnerie. Ses
membres sont presque tous des « amateurs éclairés ». La loge comprend rarement des
historiens professionnels mais plutôt des hommes qui ont acquis, durant leur existence,
de vastes connaissances archéologiques ou historiques par une étude personnelle
et une grande expérience de la franc-maçonnerie active dans ses Loges et Chapitres.
Il est caractéristique qu'avant la guerre de 1940, alors que les membres de
Quatuor Coronati n° 2076 étaient souvent des rentiers ou des hommes disposant d'amples
loisirs ou de temps libre, ils étaient très souvent aussi actifs dans la célèbre société
des « Antiquarians », terme que l'on doit traduire ici par « collectionneurs ». La loge
se considère comme une académie et elle le dit bien dans ses statuts qui limitent le
nombre de membres à quarante, à l'instar de l'Académie Française. Elle n'est pas intéressée
par les cérémonies purement rituelles et, pour éviter d'être sollicitée de procéder
à des initiations, elle fixe le prix de l'initiation à la somme, à l'époque astronomique,
de 125 £ [Elle est actuellement de 1000 £]. Ceci pour éviter de devenir une sorte
d'école où des rituels seraient démontrés ; ce que font les loges d'instruction. Les relations
d'Eugène Goblet d'Alviella avec la loge sont similaires à celles qu'il entretient
avec les autres académies qui l'ont invité à se joindre à elles. Sa présence aux tenues
de Quatuor Coronati n° 2076 est rare ; ce qui s'explique aisément par le fait que les
voyages n'étaient pas aussi faciles qu'aujourd'hui, tout en n'étant pas sensiblement
plus longs, du moins par les malles Ostende-Douvres. Ses excuses pour absences sont
rares, alors qu'elles sont habituelles pour tous les autres membres de la Loge. Il choisit,
quant il est présent, d'assister à l'installation annuelle du Maître de la Loge ; cela
sera le cas en 1914, 1915 et 1916, et il envoie une lettre d'excuses s'il n'est pas présent
lors de cet événement.
D'autre part, malgré le fait qu'il soit officiellement membre de la Grande Loge
Unie d'Angleterre, il n'agira jamais dans le sens d'un rapprochement entre les deux
Obédiences. Eugène Goblet d'Alviella ne s'est jamais exprimé à ce sujet, du moins
dans les documents qu'il est actuellement possible de consulter, et ce n'est que par les
textes que nous a laissés Gustave Smets-Mondez qu'il est possible d'entrevoir quelle a
été probablement son attitude.
A. Smets-Mondez revient en Belgique après la guerre de 1914-1918, reprend ses
activités au sein et des Amis Philanthropes et de sa loge Pax et Concordia à Genval, et
poursuit son idée de rétablir des relations avec toutes les Grandes Loges étrangères.
Son raisonnement est simple et fait passer la pratique du Rite maçonnique avant l'appartenance
à une Obédience : les maçons membres de sa Loge répondent aux critères
d'admission requis à cette époque par la Grande Loge Unie d'Angleterre et, par conséquent,
il suffit qu'une telle double appartenance soit autorisée pour résoudre le problème
des « intervisites ».
Il va donc sonder Eugène Goblet d'Alviella à ce sujet, mais sans succès. Goblet
est âgé de plus de soixante-quinze ans, et manifestement il renvoie A. Smets-Mondez
à ses études. La correspondance qu'ils échangent pendant la guerre 1914-1918 témoigne
du peu de sympathie qui existait entre les deux hommes. Il ne veut pas user de son
influence pour tenter de modifier, s'il en est capable (ce qui est peu probable), la position
du Suprême Conseil et du Grand Orient.
En 1926, soit après la mort de Goblet, A. Smets-Mondez publie une brochure où
il défend ses théories. Il explique que, si Eugène Goblet d'Alviella est devenu membre
de la Loge Quatuor Coronati n° 2076 et donc de la Grande Loge Unie d'Angleterre,
c'est bien parce que le diplôme de Maître Maçon, qui lui a été remis par sa loge Les
Amis Philanthropes, porte la mention « A la Gloire du Grand Architecte de l'Univers
», même si, à la date de sa maîtrise, le Grand Orient avait déjà aboli cette référence
en tête de ses actes. Mais l'esprit d'économie bien connu des trésoriers de Loges
demandait que l'on termine le stock de diplômes avant d'en imprimer de nouveaux.
C'est sans doute exact car, en France, les diplômes antérieurs à 1877 (date de l'abolition de toutes les références à la divinité) sont encore distribués jusqu'à épuisement du
stock pendant trois ans au moins, créant ainsi une situation analogue.
L'attitude d'Eugène Goblet d'Alviella en cette matière ne fait que confirmer le
fait qu'il était devenu membre de Quatuor Coronati n° 2076 comme on devient
membre d'une Académie ou d'une société savante, sans que cela implique de sa part
un engagement dans une querelle au-dessus de laquelle il planait et dont il ne décelait
pas les motifs. Il agit en aristocrate, en Souverain Grand Commandeur, tandis que
A. Smets-Mondez agissait en militant.
Quelle pouvait donc bien être l'approche d'Eugène Goblet d'Alviella vis-à-vis de
cette franc-maçonnerie qu'il a servie avec distinction durant plus de cinquante années ?
En 1913, il rédige une note pour la revue de presse d'un livre de R. F. Gould intitulé
en français, Collection d'essais et d'articles au sujet de la franc-maçonnerie dont
la conclusion est la suivante :
Ma conclusion sera que les symboles matériels, legs des maçons opératifs, ont été
maintenus par les maçons spéculatifs. L'esprit qui les incita à servir un idéal plus vaste
leur a été inspiré, si pas par les Rosicruciens uniquement, ainsi que le prétend Wynn
Westcott, ou par les Hermétistes comme le croyait le Rév. Woodford, mais sans doute
par un groupe d'érudits et de mystiques qui ont rejoint les loges dans ce but précis vers
le milieu du XVIIe siècle. Lorsqu'il y a quelques années, j'ai proposé cette opinion dans
un numéro de New Age [la revue du Suprême Conseil de la Juridiction Sud des
Etats-Unis], un frère marqua son désaccord en prétendant qu'il s'agissait de la théorie
du coucou. Je rejette la critique, j'accepte la similitude. Mais quels progrès ont été
jamais accomplis, spécialement dans le domaine social et religieux, autrement qu'en
déposant des oeufs dans le nid de quelqu'un d'autre.
Et c'est bien ce qu'Eugène Gobret d'Alviella a fait au cours de sa carrière maçonnique,
mais il l'a fait les yeux ouverts et consciemment.
Le 7 novembre 1914, il était présent parmi les membres de la Loge Quatuor
Coronati n° 2076 à l'occasion de l'installation du Vénérable Maître. Il avait déjà
apporté à la Loge, par des articles de haut niveau, des contributions notables mais il ne
dit rien ce jour-là. Six ans plus tard dans le tome 33 d'Ars Quatuor Coronatorum, il
déposa son oeuf dans ce nid anglais qui l'avait si bien accueilli, car il est nécessaire de
revenir sur ce bilan, ses Mémoires de cinquante années de vie maçonnique, qui restent
un témoignage émouvant des sentiments d'un vieux maçon, de son amour pour la
maçonnerie de son pays, de sa maçonnerie, mais aussi de son amour pour la maçonnerie
anglaise qui l'avait accepté dans son « académie » maçonnique. Et l'oeuf qu'il déposa
dans le nid de Quatuor Coronati n° 2076 est bien le seul document pour servir
l'histoire qui, depuis la fondation de la Loge en 1886 et jusqu'aujourd'hui, témoigne
des grandeurs et des misères de la franc-maçonnerie belge durant les années noires de
son premier siècle. Et s'il n'en existait pas d'autres, c'est là une des nombreuses raisons
qui font de cet ouvrage un hommage bien mérité au premier Belge membre de Quatuor
Coronati n° 2076 .
Notes
(1) J . HAMILL, « Comments ", dans Ars Quatuor Coronatorum, n ° 100, 1987, p. 72.
(2) M. BRODSKY, " Eugène Goblet d'Alviella Freemason and Statesman, Belgium's foremost freemason in the XIXth century », dans Ars Quatuor Coronatorum, n° 100, 1987, p. 61-87.
(3) 3e série, t. 18, 1889.
(4) Being the transactions of the Quatuor Coronati Lodge n° 2076, London.
(5) Ars Quatuor Coronatorum, 1 3, p. 78-89.
(6) Ars Quatuor Coronatorum, 1 3, p. 90-9 1 .