DES ORIGINES DU GRADE DE MAÎTRE
DANS LA FRANC-MAÇONNERIE
Eugène Goblet d’Alviella
1907
Présentation
La légende d’Hiram Abif - l’architecte qui réalise les plans du temple de Salomon à Jérusalem - constitue le thème central – symbolique et rituélique - de l’Elévation au 3ème degré de la Franc-Maçonnerie.
Cette légende, qui met en scène le meurtre d’Hiram, la recherche de son corps et sa « résurrection », est d’origine relativement récente. Le public en a connaissance en 1730 (« Masonry Dissected » de Pritchard), et les Francs-Maçons, les historiens, depuis cette date, n’ont pu encore percer le mystère de son origine exacte, que Pritchard, dans son ouvrage polémique, ne précise pas.
Le personnage d’Hiram Abif apparaît pour la première fois dans l’Ancien Testament, comme artisan spécialisé au service du roi Salomon. « Artisan spécialisé », mais pas architecte. Dans la Bible donc, point de trace de cette légende, de ce meurtre, de cette recherche, de cette « résurrection ».
Avant 1730, Hiram l’artisan (et non l’architecte, le maître d’œuvre, et sa légende) est présent dans les textes et rituels maçonniques, mais sans l’envergure particulière qu’on lui connaît après cette date. D’autres personnages - Euclide par exemple – occupent antérieurement l’avant-scène des rituels maçonniques.
De nombreuses études ont été faites au sujet de l’origine possible de cette légende. Le comte Goblet d’Alviella, Grand Maître du Grand Orient de Belgique de 1884 à 1887, en recherche lui aussi les traces dans « Des origines du grade de Maître dans la Franc-Maçonnerie »… le grade de Maître tel qu’actuellement conçu en Franc-Maçonnerie, apparaissant également à l’époque de la « révélation publique » de la légende d’Hiram. Les deux thèmes sont donc liés symboliquement, mais aussi chronologiquement.
L.A.T.