HEINDEL Cosmogonie des Rose-Croix (Partie 2/3)




COSMOGONIE DES ROSE-CROIX

OU

CHRISTIANISME MYSTIQUE


Traité élémentaire sur
l'évolution passée de l'homme
sa constitution présente
et son développement futur

(Partie 2/3)


MAX HEINDEL

1909



TABLE DES MATIÈRES DE LA DEUXIÈME PARTIE

COSMOGENÈSE ET ANTHROPOGENÈSE

CHAPITRE 5 - RELATION DE L'HOMME A DIEU...179
L'Etre suprême, les Plans cosmiques et Dieu (tableau 8)...180

CHAPITRE 6 - LE PLAN DE L'ÉVOLUTION...185
Le Commencement...185
Les Mondes...187
Les Sept Périodes...190
La Période de Saturne (tableau 9)...194

CHAPITRE 7 - LE SENTIER DE L'ÉVOLUTION...195
Révolutions et Nuits cosmiques...196
Les 777 incarnations (tableau 10)...197

CHAPITRE 8 - LE TRAVAIL DE L'ÉVOLUTION...203
Le Fil d'Ariane...203
La Période de Saturne...206
Récapitulation...210
La Période du Soleil...211
La Période de la Lune...214
Les Douze Grandes Hiérarchies Créatrices (tableau 11)...221

CHAPITRE 9 - RETARDATAIRES ET NOUVEAUX VENUS...223
Classification des êtres à l'aube de la Période de la Lune (tableau 12)...225
Classification des êtres à l'aube de la Période de la Terre; leurs véhicules et leur condition actuelle (tableau 13)...229

CHAPITRE 10 - LA PÉRIODE DE LA TERRE...233
Révolution de Saturne de la Période de la Terre...236
Révolution du Soleil de la Période de la Terre...239
Révolution de la Lune de la Période de la Terre...241
Période de repos entre les Révolutions...243
Quatrième Révolution de la Période de la Terre...244

CHAPITRE 11 - GENESE ET ÉVOLUTION DE NOTRE SYSTÈME SOLAIRE...245
Le Chaos...245
Naissance des Planètes...251
Les Aspects 1, 3, 7 et 10 de Dieu et de l'Homme (hors-texte en couleurs)...253
Table des vibrations (tableau 14)...255
Forme passée, présente et future du corps de l'homme (figure 4)...256

CHAPITRE 12 - ÉVOLUTION SUR LA TERRE...261
Epoque Polaire...261
Epoque Hyperboréenne...262
La Lune, Huitième sphère...264
Epoque Lémurienne...265
Naissance de l'individu...266
Séparation des sexes...267
Influence de Mars...267
Les Races et leurs Chefs...269
Influence de Mercure...272
La race Lémurienne...274
La Chute de l'homme...281
Les Esprits Lucifer...284
Epoque Atlantéenne289
Epoque Aryenne...300
Les Seize Chemins vers la Destruction...302

CHAPITRE 13 - RETOUR A LA BIBLE...305

CHAPITRE 14 - ANALYSE OCCULTE DE LA GENÈSE...313
Limitations de la Bible...313
Au commencement...316
La théorie nébulaire...317
Les Hiérarchies Créatrices...320
Période de Saturne...322
Période du Soleil...322
Période de la Lune...323
Période de la Terre...324
Jéhovah et sa mission...327
Involution, Evolution et Epigénèse...330
Une âme vivante?...338
La côte d'Adam...340
Les Anges Gardiens...341
Mélange du sang par mariage...345
La Chute de l'homme...353
Commencement et fin des sexes (figure 5)...357

*

DEUXIÈME PARTIE

COSMOGENÈSE ET ANTHROPOGENÈSE

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CHAPITRE 5

RELATION DE L'HOMME A DIEU

Dans les chapitres précédents, nous avons considéré l'homme en relation avec trois des cinq Mondes qui forment le champ de son évolution. Nous avons partiellement décrit ces Mondes et nous avons noté par quels véhicules de conscience il leur est relié. Nous avons étudié ses relations avec les trois autres Règnes: minéral, végétal et animal, et pris note des différences entre leurs véhicules, leurs états de conscience et ceux de l'homme. Nous l'avons suivi pendant un cycle de vie à travers les trois Mondes et avons étudié les deux lois des Conséquences et de la Renaissance dans leur effet sur l'évolution humaine.

Afin de mieux saisir de nouveaux détails sur le progrès de l'homme, il est maintenant nécessaire d'étudier sa relation avec le Grand Architecte de l'Univers: avec Dieu et avec les Hiérarchies d'Etres Célestes qui se tiennent aux divers échelons de l'échelle de Jacob, échelle de perfectionnement, qui va de l'homme à Dieu et au-delà.

C'est là une tâche d'une extrême difficulté, rendue plus ardue encore par le fait que la plupart de ceux qui s'intéressent à ce sujet n'ont sur Dieu que des notions assez peu définies. Il est vrai qu'un mot, en lui-même et par lui-même, n'a que peu d'importance, mais il importe beaucoup que nous sachions quelle signification y est attachée; autrement, il y aura des méprises, et si les auteurs et les instructeurs ne s'accordent pas sur une nomenclature commune, la confusion actuelle se perpétuera et s'accroîtra.

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Tableau 8. L'Être suprême, les Plans cosmiques et Dieu


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Quand le mot "Dieu" est employé, on ne sait jamais s'il désigne l'Absolu, l'Existence Unique, l'Etre Suprême Qui est le Grand Architecte de l'Univers, ou bien Dieu, l'Architecte de notre Système Solaire.

La division de la Divinité en "Père", "Fils" et "Saint-Esprit" est également une cause de confusion. Bien que les Êtres désignés par ces noms soient infiniment supérieurs à l'homme et dignes de toute la vénération et de toute l'adoration dont il est capable envers sa plus haute conception de la Divinité, ils sont, en réalité, différents les uns des autres.

Le tableau 6 et "Les Aspects 1, 3, 7 et 10 de Dieu et de l'Homme" feront peut-être mieux saisir le sujet. Il ne faut pas oublier que les Mondes et les Plans Cosmiques ne se trouvent pas les uns au-dessus des autres dans l'espace, mais que les sept Plans Cosmiques s'interpénètrent et pénètrent aussi les sept Mondes. Ce sont des états de l'esprit-matière les uns dans les autres, de sorte que Dieu et les autres Grands Etres qui sont mentionnés ne se trouvent pas loin de nous dans l'espace. Ils demeurent dans toutes les parties de leurs propres royaumes et dans ceux d'une densité plus grande que les leurs. Nous énonçons une vérité absolue en disant de Dieu "qu'en Lui, nous avons la vie, le mouvement et l'être" (Actes 17:28), car pas un de nous ne pourrait vivre en dehors de ces Grandes Intelligences qui pénètrent notre monde et le soutiennent de Leur Vie.

Nous avons montré que la Région Ethérique s'étend au-delà de l'atmosphère de notre Globe physique, que le Monde du Désir s'étend dans l'espace au-delà de la Région Ethérique, et aussi que le Monde de la Pensée s'étend encore plus loin que les deux autres dans l'Espace interplanétaire. Naturellement, les Mondes de substance plus raréfiée occupent plus d'espace que le Monde plus dense qui s'est cristallisé, s'est condensé et a ainsi limité son étendue.

Le même principe s'applique aux Plans Cosmiques. Le plus dense est le septième (en comptant à partir du plus élevé). Nous l'avons représenté sur le tableau 6 comme s'il était plus vaste que n'importe lequel des autres plans, pour la raison que c'est le plan cosmique qui nous intéresse plus particulièrement et que nous désirons indiquer ses principales subdivisions. Cependant le fait est qu'il occupe moins

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d'espace que n'importe lequel des autres Plans Cosmiques, quoiqu'il faille bien se rappeler que, même en tenant compte de la réserve faite au sujet de son étendue, il n'en est pas moins immensément vaste, bien au-delà du pouvoir de conception de l'esprit humain le plus puissant et qu'il comprend dans ses limites des millions de Systèmes Solaires analogues au nôtre, qui sont le champ d'évolution de nombreuses légions d'êtres d'un rang à peu près égal au nôtre.

Nous ne savons rien des six Plans Cosmiques supérieurs au nôtre, si ce n'est qu'ils sont le champ d'activité de grandes Hiérarchies d'Etres d'une splendeur indescriptible.

Partant de notre Monde Physique et passant par les Mondes plus subtils de notre Plan Cosmique, nous trouvons que Dieu, l'Architecte de notre Système Solaire, la Source et le But de notre existence se trouve dans la plus haute division du septième Plan Cosmique. C'est là Son propre Monde.

Son Royaume comprend les plans d'évolution des autres planètes de notre Système: Uranus, Saturne, Jupiter, Mars, la Terre, Vénus, Mercure et leurs satellites.

Les grandes Intelligences Spirituelles qu'on nomme les Esprits Planétaires guident ces évolutions et sont "les Sept Esprits devant le Trône" (Apocalypse 1:4). Ils sont les Ministres de Dieu et chacun d'eux gouverne une certaine province de son Royaume: notre Système Solaire. Le Soleil est aussi le champ d'évolution des Etres les plus développés de notre Cosmos. Eux seuls peuvent supporter les vibrations solaires d'une puissance énorme grâce auxquelles ils progressent. Le Soleil est la meilleure approximation que nous ayons d'un symbole visible de Dieu; cependant, il n'est qu'un voile pour Ce qu'il cache. Ce que Cela est ne peut être révélé publiquement.

Quand nous essayons de découvrir l'origine de l'Architecte de notre Système Solaire, nous trouvons qu'il nous faut nous élever jusqu'au plus haut des sept Plans Cosmiques. Nous sommes alors dans le Royaume de l'Etre Suprême, émané de l'Absolu.

L'Absolu est au-delà de toute compréhension. Il n'y a pas une seule expression ou une seule comparaison qui puisse en donner une idée. Une manifestation implique une limitation. Par conséquent,

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le mieux que nous puissions faire est de caractériser l'Absolu en en parlant comme de l'Etre sans limites, de la Source de l'Existence.

De cette Source de l'Absolu procède l^Etre Suprême, à l'aube de la manifestation. Il est L'UNIQUE.

Dans le premier chapitre de l'Evangile de Jean, ce Grand Etre est appelé Dieu. De cet Etre Suprême émane le Verbe, le Fiat Créateur, "sans lequel rien n'a été créé" et ce Verbe est le Fils unique, né de Son Père (l'Etre Suprême) avant tous les mondes; mais Il n'est pas le Christ. Quelque grand et glorieux que soit le Christ, dominant de toute sa hauteur la nature humaine ordinaire, Il n'est pas cet Etre exalté qu'est le Verbe. En vérité, "le Verbe fut fait chair" non pas dans le sens limité de la chair d'un corps, mais de la chair de tout ce qui est dans notre Système Solaire et dans des millions d'autres Systèmes Solaires.

Le Premier Aspect de l'Etre Suprême peut être caractérisé par le mot POUVOIR. De lui procède le Deuxième Aspect, LE VERBE; et de ces deux Aspects procède le Troisième Aspect, le MOUVEMENT.

De ce triple Etre Suprême procèdent les sept Grands Logoï. Ils contiennent en Eux toutes les grandes Hiérarchies qui se différencient de plus en plus à mesure qu'Elles occupent les divers Plans Cosmiques (tableau 6). Il y a 49 Hiérarchies sur le second Plan Cosmique; 343 Hiérarchies sur le troisième. Chaque plan comporte des divisions et des subdivisions septénaires, en sorte que sur le Plan Cosmique le plus inférieur, dans lequel se manifestent les Systèmes solaires, le nombre des divisions et des subdivisions est presque infini.

Dans le Monde le plus élevé du septième Plan Cosmique, se trouvent le Dieu de notre Système Solaire et les Dieux de tous les autres Systèmes Solaires de l'Univers. Ces Grands Etres sont également triples dans leur manifestation, comme l'Etre Suprême. Leurs trois aspects sont: la Volonté, la Sagesse et l'Activité.

Chacun des sept Esprits Planétaires qui procèdent de Dieu et qui sont chargés de l'évolution de la Vie sur une des sept planètes est également trinitaire et différencie en lui-même des Hiérarchies Créatrices qui passent par une évolution septénaire. L'évolution, guidée par un certain Esprit Planétaire, diffère de la méthode de développement de chacun des autres Esprits.

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On peut ajouter que, au moins en ce qui concerne le système planétaire auquel nous appartenons, les entités supérieures des premiers âges, qui avaient atteint un degré élevé de perfection dans des évolutions précédentes remplissent les fonctions de l'Esprit Planétaire original et se chargent de l'évolution, tandis que l'Esprit Planétaire original cesse d'y prendre une part active, mais guide Ses Régents.

Tels sont les renseignements relatifs à tous les Systèmes Solaires; mais nous limitant au Système auquel nous appartenons, les enseignements qui suivent sont ceux qu'un clairvoyant suffisamment développé peut obtenir lui-même en faisant personnellement des recherches dans la mémoire de la nature.

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CHAPITRE 6

LE PLAN DE L'ÉVOLUTION LE COMMENCEMENT

Suivant l'axiome d'Hermès: "Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut" et réciproquement, les Systèmes Solaires naissent, meurent et naissent de nouveau, en passant, comme l'homme, par des cycles d'activité et de repos.

Il y a dans chaque département de la nature un constant embrasement et une constante extinction d'activité, qui correspondent aux alternatives du flux et du reflux, du jour et de la nuit, de l'été et de l'hiver, de la vie et de la mort.

On nous enseigne qu'au commencement d'un jour de manifestation, un certain Grand Etre (désigné dans le Monde Occidental par le nom de Dieu, mais par d'autres noms dans d'autres parties du Globe) se limite à une certaine portion de l'espace dans laquelle il crée un Système Solaire pour l'évolution et l'expansion de Sa propre conscience (voir tableau 6).

Il renferme dans Son Etre des légions de Hiérarchies glorieuses qui sont pour nous d'un pouvoir spirituel et d'une splendeur incommensurables. Elles sont le fruit des Manifestations précédentes de ce même Etre qui comprend aussi d'autres Intelligences d'un degré de développement graduellement décroissant, jusqu'à celles qui n'ont pas atteint un degré de conscience égal à celui de notre humanité et qui, par conséquent, n'arriveront pas à parfaire leur évolution dans ce Système. En Dieu - ce Grand Etre collectif

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- sont contenus des Etres moindres possédant tous les degrés d'intelligence, allant de l'omniscience à un degré de conscience inférieur à celle de la transe la plus profonde.

Pendant la période de manifestation qui nous concerne, ces diverses hiérarchies d'êtres travaillent pour acquérir plus d'expérience qu'elles n'en possédaient au début de cette période. Celles qui dans les manifestations précédentes avaient atteint le plus haut degré de développement travaillent sur celles qui n'ont encore développé aucun degré de conscience. Elles éveillent en ces dernières un état de soi-conscience qui leur permet de se mettre au travail pour leur propre compte. Celles qui avaient commencé leur évolution dans un Jour de Manifestation précédent, mais qui n'avaient pas accompli de grands progrès à la fin de ce Jour, reprennent à nouveau leur tâche, comme nous reprenons notre travail quotidien là où nous l'avions laissé le jour précédent.

Toutefois, tous les divers Etres ne reprennent pas leur évolution immédiatement au début d'une nouvelle Manifestation. Certains d'entre eux doivent attendre jusqu'à ce que ceux qui les précèdent aient produit les conditions nécessaires pour leur développement ultérieur. Il n'y a pas de procédés instantanés dans la nature. Tout doit passer par un développement d'une extrême lenteur, mais qui, malgré sa lenteur, atteindra d'une façon absolument certaine le but de la perfection finale. De même qu'il y a des phases progressives dans la vie humaine, l'enfance, l'adolescence, l'âge mûr et la vieillesse, il y dans le macrocosme diverses phases qui correspondent aux différentes périodes de la vie microcosmique.

Ainsi donc, au Commencement, les Etres les plus élevés - ceux qui ont le plus évolué - travaillent sur

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ceux dont l'état de conscience est le moins développé. Plus tard, ils les passent à quelques-unes des entités moins avancées qu'eux qui sont alors capables de pousser le travail un peu plus loin. Finalement, la conscience est éveillée; la vie en évolution est devenue Homme.

A partir du moment où le moi-conscient individuel est né, il doit continuer à accroître sa conscience, sans aide extérieure. L'expérience et la pensée doivent alors prendre la place des instructeurs et la gloire, le pouvoir et la splendeur auxquelles l'homme peut atteindre sont sans limites.

La période de temps consacrée à l'éveil de la conscience et à la construction des véhicules pour la manifestation de l'esprit dans l'homme est appelée "Involution".

La période suivante d'existence pendant laquelle l'être humain individuel développe sa soi-conscience en omniscience divine s'appelle "Evolution".

La Force qui, dans l'être en développement, fait de l'évolution ce qu'elle est et non pas seulement un simple développement de capacités latentes, qui fait que l'évolution de chaque individu diffère de celle de tous les autres, qui fournit l'élément d'originalité et donne son essor à la faculté créatrice que l'être en évolution doit cultiver pour devenir un Dieu, cette Force s'appelle "le Génie" et, comme nous l'avons dit auparavant, sa manifestation est "l'Epigénèse".

Un grand nombre de philosophies avancées des temps modernes reconnaissant la réalité de l'involution et de l'évolution. La Science ne reconnaît que l'évolution, parce qu'elle n'étudie que la Forme, dans la manifestation. L'involution se rapporte à la Vie, dans la manifestation; mais les hommes de science les plus avancés considèrent l'Epigénèse comme un fait susceptible d'être démontré. La Cosmogonie Rosicrucienne combine les trois théories, comme nécessaires à la compréhension complète du développement passé, présent et future du Système auquel nous appartenons.

LES MONDES

Pour illustrer la construction d'un Cosmos, nous allons nous servir d'un exemple familier. Supposez qu'un homme veuille construire sa propre maison. Il choisit d'abord un site convenable, puis commence à construire la maison qu'il divise en différentes chambres, pour servir à divers usages. Il aura une cuisine,

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une salle à manger, des chambres, une salle de bains et il les meublera d'une manière appropriée à l'usage spécial qu'il veut en faire.

Quand Dieu désire créer, Il choisit dans l'espace un endroit convenable qu'Il remplit de Son aura; Il pénètre de Sa Vie chaque atome de la substance Cosmique Primordiale de cette portion spéciale de l'espace, éveillant ainsi l'activité latente à l'intérieur de chaque atome non différencié.

La substance Cosmique Primordiale est l'expression du pôle négatif de l'Esprit Universel, tandis que le Grand Etre Créateur que nous appelons Dieu (et dont nous faisons partie en tant qu'esprits) est l'expression de l'énergie positive de ce même Esprit Universel. De l'action de l'un sur l'autre, a résulté tout ce que nous voyons autour de nous dans le Monde Physique. Les Océans, la Terre, tout ce qui se manifeste dans les formes minérales, végétales, animales et humaines, tout est de l'espace cristallisé, émané de cette Esprit-substance négative qui, seule, existait à l'aube de l'existence. De même que la demeure dure et pierreuse de l'escargot est faite de fluides solidifiés de son corps tendre, de même, toutes les formes sont des cristallisations autour du pôle négatif de l'Esprit.

Dieu fait usage de la substance Cosmique Primordiale qui se trouve immédiatement à proximité de sa sphère; de cette façon, la matière contenue dans les limites du Cosmos naissant devient plus dense que dans l'espace Universel entre les Systèmes Solaires.

Toutes les parties du système sont pénétrées par Sa conscience avec cependant des différenciations entre les diverses parties. La substance Cosmique Primordiale reçoit divers taux de vibration et elle est, par suite, constituée d'une manière différente dans ses diverses divisions ou régions.

C'est de cette manière que les Mondes viennent à l'existence et qu'ils sont préparés aux divers buts qui leur sont assignés dans le plan d'évolution, comme les diverses chambres d'une maison sont disposées en vue des différents usages que nécessite la vie quotidienne dans le Monde Physique.

Nous avons déjà vu qu'il y a sept Mondes. Ces Mondes ont chacun une différente "mesure" et un

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différent taux de vibration. Dans le Monde le plus dense (le Monde Physique), la mesure de vibration, bien qu'atteignant dans le cas de la lumière un taux de centaines de millions par seconde, n'en est pas moins infinitésimale quand on la compare à la rapidité de vibration du Monde du Désir qui est le plus proche du Monde Physique. Pour avoir une conception assez juste de cette rapidité de vibration, on peut considérer les vibrations de chaleur s'échappant d'un poêle très chaud.

Il ne faut surtout pas oublier que ces Mondes ne sont pas séparés par l'espace ou par la distance, comme la Terre est séparée des autres planètes. Ce sont des états de la matière, de densités et de vibrations différentes, comme le sont les solides, les liquides et les gaz de notre Monde Physique. Ces Mondes ne sont pas créés instantanément au début d'un Jour de Manifestation et ils ne durent pas jusqu'à sa fin; mais, de même que l'araignée tisse sa toile fil à fil, de même Dieu différencie en Lui-Même un Monde après l'autre, à mesure que la nécessité se fait sentir de nouvelles conditions dans le plan d'évolution auquel Il travaille. C'est ainsi que les sept Mondes ont été graduellement différenciés tels qu'ils sont à présent.

Les Mondes les plus élevés sont créés les premiers et, comme l'involution doit faire passer lentement la vie dans une matière de plus en plus dense pour la construction des formes, les Mondes plus subtils se

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condensent peu à peu et de nouveaux Mondes sont différenciés en Dieu, pour fournir le trait d'union nécessaire entre Lui et les Mondes qui se sont solidifiés. A un moment donné, le point de la plus grande densité, le nadir de la matérialité, est atteint. A partir de ce point, la Vie commence à s'élever vers des Mondes supérieurs à mesure que l'évolution progresse. Cela cause la dépopulation, l'un après l'autre, des Mondes plus denses. Quand le but pour lequel un certain Monde avait été créé a été atteint, Dieu termine l'existence de ce Monde devenu maintenant superflu, en cessant en Lui-même l'activité particulière qui le créa et le maintint.

Les Mondes les plus élevés (les plus subtils, les plus raréfiés, les plus éthérés) sont créés les premiers et dissous les derniers, tandis que les trois Mondes les plus denses, qui sont le théâtre de la phase actuelle de l'évolution, sont des phénomènes relativement éphémères, dus à la descente de l'esprit dans la matière.

LES SEPT PÉRIODES

Le plan de l'évolution se développe dans ces cinq Mondes en sept grandes Périodes de Manifestation pendant lesquelles l'esprit vierge, ou la vie en évolution, devient d'abord homme - puis, plus tard, un Dieu.

Au commencement de la Manifestation, Dieu différencie en Lui-même (non pas de Lui-même) ces esprits vierges, comme les étincelles d'une Flamme, de la même nature qu'Elle, et capables de devenir elles-mêmes des Flammes. L'évolution est le procédé de développement qui permettra d'atteindre ce but. Dans les esprits vierges sont renfermées toutes les possibilités de leur Père Divin, y compris le germe de la Volonté indépendante qui les rend capables de faire naître de nouvelles phases de développement non latentes en eux. Les possibilités latentes sont transformées en pouvoirs dynamiques et en facultés utilisables au cours de l'évolution, tandis que la Volonté indépendante établit des voies nouvelles et originales (Epigénèse).

Avant le commencement de son pèlerinage dans la matière, l'esprit vierge se trouve dans le Monde des Esprits Vierges, qui vient immédiatement après le Monde de Dieu. Il possède la Conscience Divine, mais non pas la Soi-conscience. Cette Soi-conscience, le Pouvoir de l'Ame et l'Intellect Créateur sont des facultés ou des pouvoirs acquis au cours de l'évolution.

Quand l'esprit vierge est immergé dans le Monde de l'Esprit Divin, il est aveuglé et rendu tout à fait inconscient par la matière de ce Monde. Il est aussi indifférent aux conditions extérieures que l'est un homme plongé dans la transe la plus profonde. Cet état d'inconscience persiste pendant la Première Période.

Pendant la Deuxième Période, il passe dans un état de sommeil sans rêves; dans la Troisième, il atteint

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l'état de rêve et, au milieu de la Quatrième Période, à laquelle nous sommes maintenant arrivés, l'homme devient complètement conscient à l'état de veille. Cette conscience appartient seulement au plus bas des sept Mondes. Pendant la seconde moitié de cette Période et l'ensemble des trois autres Périodes, l'homme doit élargir sa conscience jusqu'à ce qu'elle embrasse l'ensemble des six Mondes supérieurs au Monde Physique.

Quand l'homme passa à travers ces Mondes pendant son involution, son énergie était guidée par des Etres supérieurs qui l'aidèrent à diriger intérieurement ses forces inconscientes, afin qu'il en construise des véhicules appropriés. Finalement, quand il fut suffisamment avancé et muni du triple corps, comme instrument nécessaire, ces Etres supérieurs "ouvrirent ses yeux" et tournèrent ses regards vers l'extérieur, sur la Région Chimique du Monde Physique, pour qu'il emploie ses forces à la conquérir.

Quand son travail dans la Région Chimique l'en aura rendu digne, le prochain pas dans son progrès sera vers une expansion de sa conscience qui embrassera la Région Ethérique; plus tard, le Monde du Désir, etc.

Dans la terminologie Rosicrucienne, les noms des sept Périodes sont:

1. La Période de Saturne
2. La Période du Soleil
3. La Période de la Lune
4. La Période de la Terre
5. La Période de Jupiter
6. La Période de Vénus
7. La Période de Vulcain

Ces périodes sont des Renaissances successive de notre Terre.

Il ne faudrait pas croire que les Périodes mentionnées ici aient un rapport quelconque avec les planètes qui, en compagnie de la Terre, gravitent autour du Soleil. A vrai dire, on ne peut qu'insister sur le fait qu'il n'y a absolument aucune relation entre ces planètes et les Périodes. Celles-ci ne sont que des renaissances passées, présentes et futures de la Terre; elles représentent les "conditions" par lesquelles

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elle a passé, par lesquelles elle passe maintenant et par lesquelles elle passera dans l'avenir.

Nous sommes déjà passés par les trois Périodes mentionnées (Période de Saturne, du Soleil et de la Lune). Nous sommes maintenant dans la quatrième Période ou Période de la Terre. Quand elle prendra fin, notre Globe passera avec nous par les conditions des Périodes de Jupiter, de Vénus et de Vulcain, avant la fin du grand Jour septénaire de Manifestation. Alors, tout ce qui est sera résorbé, pour une période de repos et d'assimilation des fruits de l'évolution par l'Absolu, duquel toutes choses émaneront à nouveau, en vue d'un développement ultérieur plus élevé, à l'aube d'un autre Grand Jour.

Les trois Périodes et demie par lesquelles nous sommes déjà passés ont été employées à préparer nos véhicules actuels et notre conscience. Les trois Périodes et demie qui restent seront consacrées au perfectionnement de ces divers véhicules et à l'expansion de notre conscience, jusqu'à ce qu'elle approche d'un degré voisin de l'omniscience.

L'acheminement de l'esprit vierge de l'inconscience à l'omniscience dans le développement de ses capacités latentes en énergie cinétique est un procédé d'une merveilleuse complexité, et nous n'en donnerons tout d'abord que les traits les plus saillants. Cependant, à mesure que nous avancerons dans notre étude, nous ajouterons plus de détails, jusqu'à ce que le tableau soit aussi complet qu'il nous est possible de le faire. L'étudiant voudra bien être attentif à la définition des termes donnés, à mesure que de nouvelles idées sont présentées. Il est prié de bien se familiariser avec eux, car notre intention est de simplifier le sujet, en employant toujours le même terme familier pour exprimer la même idée, d'un bout à l'autre de l'ouvrage. Le terme sera, autant que possible, descriptif de l'idée communiquée, dans l'espoir d'éviter la confusion qui résulte d'une terminologie trop complexe. En prêtant une stricte attention à la définition des termes, il ne sera pas trop difficile d'arriver au moins à connaître les grandes lignes du plan de l'évolution.

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Nous pensons que tout être intelligent admettra qu'une telle connaissance est d'une importance capitale. Nous vivons dans un monde gouverné par les lois de la nature. Sous ces lois, il nous faut vivre et travailler, incapables que nous sommes de les changer. Si nous les connaissons et si nous coopérons intelligemment avec elles, ces forces naturelles deviennent nos meilleurs serviteurs, comme, par exemple, l'électricité et la force d'expansion de la vapeur. Si d'un autre côté nous ne les comprenons pas et si, dans notre ignorance, nous travaillons contre elles, elles deviennent nos plus dangereux ennemis, à cause de leur pouvoir terrible de destruction.

Aussi, mieux nous connaîtrons le travail de la nature, symbole visible du Dieu invisible, plus nous serons capables de profiter des occasions qu'elle nous offre pour notre développement et pour l'acquisition de nos pouvoirs, afin de nous soustraire à la servitude et nous élever jusqu'à la perfection. -

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Tableau 9. La Période de Saturne

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CHAPITRE 7

LE SENTIER DE L'ÉVOLUTION

Il n'est pas superflu de donner un mot d'avertissement au sujet des tableaux qui illustrent le texte. L'étudiant devrait se rappeler que tout objet réduit d'une dimension à une autre ne peut jamais être reproduit d'une façon exacte. Le dessin d'une maison n'aurait que peu ou pas de signification pour nous si nous n'avions jamais vu de maison. Dans ce cas, nous ne verrions dans le dessin que des lignes et des ombres; il ne nous suggérerait aucune idée. Les tableaux qui ont pour but d'illustrer un sujet hyperphysique offrent une image encore plus éloignée de la réalité; car, dans le cas du dessin, la maison à trois dimensions n'est réduite qu'à deux dimensions; dans celui des tableaux des Périodes des Mondes et des Globes, la réalité possède de quatre à sept dimensions. La représentation que nous avons essayé d'en donner dans des tableaux à deux dimensions est encore plus éloignée de cette réalité. Nous devons toujours nous rappeler que ces Mondes s'interpénètrent, de même que les Globes; et la manière dont ils sont présentés dans le tableau revient, en somme, à essayer de représenter le fonctionnement d'une montre en alignant les différentes roues sur un même plan. Pour rendre quelques services à l'étudiant, ces tableaux doivent être conçus spirituellement. Autrement, au lieu d'éclairer le sujet, ils seront une cause de confusion.

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RÉVOLUTIONS ET NUITS COSMIQUES

La Période de Saturne est la première des sept Périodes et, à cette époque primitive, les esprits vierges font leur premier pas vers l'évolution de la Conscience et de la Forme. En se reportant au tableau 9, on verra que l'impulsion évolutive passe sept fois autour des sept globes A, B, C, D, E, F et G, dans la direction des flèches.

Premièrement, une partie de l'évolution s'accomplit sur le Globe A, situé dans le Monde de l'Esprit Divin, le plus subtil des cinq Mondes qui forment le champ de notre évolution. Puis graduellement, la vie en évolution est transférée au Globe B, qui est situé dans le Monde un peu plus dense de l'Esprit de Vie. Là, s'accomplit une autre phase de l'évolution. En temps voulu, la vie qui évolue est prête à entrer dans l'arène sur le Globe C, qui est situé dans la Région de la Pensée Abstraite et dont la substance est encore plus dense. Après avoir appris les leçons réservées pour cette phase d'existence, la vague de vie passe sur le Globe D, qui est situé dans la Région de la Pensée Concrète et qui est formé de sa substance. C'est le plus grand degré de densité matérielle qui soit atteint par la vague de vie pendant la Période de Saturne.

A partir de ce point, la vague de vie s'élève de nouveau jusqu'au Globe E, qui est situé dans la Région de la Pensée Abstraite, de même que le Globe C; toutefois, les conditions ne sont pas les mêmes que sur le Globe C. C'est la période d'Involution et la substance des Mondes devient toujours de plus en plus dense. A mesure que les âges s'écoulent, la tendance générale est vers la densité, la solidité; de plus, comme le sentier de l'évolution est une spirale, il sera évident que, quoique nous passions de nouveau par les mêmes points, les conditions ne sont jamais les mêmes: elles sont sur un plan plus élevé, plus avancé.

Quand le travail sur le Globe E a été accompli, la prochaine avance a lieu sur le Globe F, qui est situé dans le Monde de l'Esprit de Vie, ainsi que le Globe B; du Globe F, l'évolution passe au Globe G. Quand l'évolution a été complétée sur ce Globe, la vague de vie est passée une fois autour des sept Globes; elle est descendue et elle s'est élevée une fois à travers chacun des quatre Mondes respectifs. Ce voyage de la vague de vie est appelé une Révolution, et une Période comprend sept Révolutions.

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Tableau 10. Les 777 Incarnations


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Pendant une Période la vague de vie a terminé la série complète et septénaire de ses Révolutions autour des sept Globes, le premier Jour de la Création est terminé et il est suivi d'une Nuit Cosmique de repos et d'assimilation, à laquelle succède la Période du Soleil.

Une nuit de sommeil qui sépare deux jours de vie humaine, ou l'intervalle de repos qui s'intercale entre deux vies terrestres, ne sont pas des périodes de repos passifs. De même la Nuit Cosmique de repos qui fait suite à la Période de Saturne fut une saison de préparation à l'activité qui sera déployée pendant la Période suivante nommée Période du Soleil au cours de laquelle l'homme en devenir plongera plus profondément dans la matière. Par conséquent, de nouveaux Globes sont nécessaires, et leur position dans les sept Mondes est différente de celle occupée par les Globes de la Période de Saturne. La préparation de ces nouveaux Globes et d'autres activités subjectives occupent les esprits en évolution pendant l'intervalle entre les Périodes - la Nuit Cosmique. La manière de procéder est la suivante:

Quand la vague de vie a quitté pour la dernière fois le Globe A de la Période de Saturne, ce Globe commence à se désagréger lentement. Les forces qui l'avaient construit sont transférées du Monde de l'Esprit Divin (où le Globe A est situé pendant la Période de Saturne) au Monde de l'Esprit de Vie (où le Globe A est situé pendant la Période du Soleil). Le tableau 10 montre ce transfert.

Quand la vague de vie a quitté pour la dernière fois le Globe B de la Période de Saturne, ce Globe commence aussi à se désagréger, et les forces qui l'avaient formé, tel l'atome-germe d'un véhicule humain, servent de noyau au Globe B de la Période du Soleil, Globe qui est situé dans la Région de la Pensée Abstraite.

De la même manière, les forces du Globe C sont transférées à la Région de la Pensée Concrète et tirent de la substance de cette Région les matériaux qui sont nécessaires pour la construction d'un nouveau Globe C pour la prochaine Période du Soleil. Le Globe D est transformé d'une façon analogue et placé

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dans le Monde du Désir. Les Globes E, F et G sont transférés d'une manière semblable dans l'ordre donné. Il en résulte (comme on le verra en se reportant au tableau 10) que, dans la Période du Soleil, tous les Globes sont situés un degré plus bas, dans une matière plus dense qu'ils ne l'étaient pendant la Période de Saturne. Donc, lorsque la vague de vie émergera de la Nuit Cosmique de Repos, qui prend place entre la fin de l'activité sur le Globe G de la Période de Saturne et son renouvellement sur le Globe A de la Période du Soleil, elle trouvera un nouveau milieu, avec les occasions qu'il offre pour de nouvelles expériences.

La vague de vie circule maintenant sept fois autour des sept Globes pendant la Période du Soleil descendant et remontant sept fois à travers les quatre Mondes ou Régions dans lesquelles ces Globes sont situés. Elle fait sept Révolutions dans la Période du Soleil, comme pendant la Période de Saturne.

Quand la vague de vie quitte le Globe A de la Période du Soleil pour la dernière fois, ce Globe commence à se désagréger. Ses forces sont transférées à la Région plus dense de la Pensée Abstraite, où elles forment une planète qui servira pendant la Période de la Lune. De la même manière, les forces des autres globes sont transférées et servent de noyaux aux Globes de la Période de la Lune, comme l'indique le tableau 10, le procédé étant exactement le même que lorsque les Globes furent déplacés pendant la Période de Saturne et mis à la position qu'ils occupaient pendant la Période du Soleil. Ainsi, les Globes de la Période de la Lune sont placés un degré plus bas dans la matière qu'ils ne l'étaient pendant la Période du Soleil; le Globe inférieur (le Globe D) est alors situé dans la Région Ethérique du Monde Physique.

Après l'intervalle de la Nuit Cosmique entre la Période du Soleil et la Période de la Lune, la vague de vie commence son activité sur le Globe A de cette dernière Période et complète en temps voulu ses sept Révolutions, comme auparavant. Puis vient une autre Nuit Cosmique pendant laquelle les Globes sont

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de nouveau transférés un degré plus bas dans la matière, et cette fois le Globe le plus dense est situé dans la Région Chimique du Monde Physique, comme on le verra en se reportant au tableau 10.

Cette Période est la Période de la Terre, et le Globe le plus bas et le plus dense (le Globe D) est notre Terre.

Ici, comme d'habitude, la vague de vie entre en activité sur le Globe A, après la Nuit Cosmique qui suivit la Période de la Lune. Pendant la Période de la Terre actuelle, elle a passé trois fois sur les sept Globes et se trouve maintenant sur le Globe D, dans sa quatrième Révolution.

C'est sur la Terre et pendant la quatrième Révolution actuelle que la plus grande densité de la matière, le nadir de la matérialité, fut atteint, il y a quelques millions d'années. A partir de ce moment, la tendance générale est vers une substance plus subtile. Pendant les trois Révolutions et demie qui restent pour compléter cette Période, la Terre deviendra de plus en plus éthérée et dans la prochaine Période - la Période de Jupiter - le Globe D sera de nouveau situé dans la Région Ethérique, comme il l'était dans la Période de la Lune, et les autres Globes seront également élevés d'un degré.

Pendant la Période de Vénus, ils seront situés dans les mêmes Mondes que les Globes de la Période du Soleil. Les Globes de la Période de Vulcain auront la même densité et seront situés dans les mêmes Mondes que les Globes de la Période de Saturne (voir tableau 10).

Quand la vague de vie aura complété son travail dans la Période de la Terre et quand la Nuit cosmique qui succède sera terminée, elle accomplira ses sept Révolutions sur les Globes de la Période de Jupiter. Puis viendra la Nuit Cosmique avec ses activités subjectives; ensuite, les sept Révolutions de la Période de Vénus, puis un autre repos, suivi par la dernière des Périodes du plan actuel de l'évolution - la Période de Vulcain. Là, la vague de vie accomplit aussi ses sept Révolutions et, à la fin de la dernière

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Révolution, tous les Globes sont désagrégés et la vague de vie est résorbée en Dieu pour une période égale en durée à celle des sept Périodes d'activité. Puis, Dieu Lui-même se fond dans l'Absolu, pendant la Nuit Universelle d'assimilation et de préparation pour un autre Grand Jour.

D'autres évolutions plus sublimes commenceront alors, mais nous ne pouvons nous occuper que des sept Périodes décrites.

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CHAPITRE 8

LE TRAVAIL DE L'ÉVOLUTION


LE FIL D'ARIANE

Maintenant que nous avons fait connaissance avec les Mondes, les Globes et les Révolutions qui constituent la voie de l'évolution pendant les sept Périodes, nous sommes à même d'étudier les méthodes employées et le travail accompli dans chaque Période. Nous posséderons le "Fil d'Ariane" qui doit nous guider à travers le labyrinthe des Globes, des Mondes, des Révolutions et des Périodes, en ayant constamment présent à l'esprit le fait que les esprits vierges, qui constituent la vague de vie en évolution, devinrent tout à fait inconscients quand ils commencèrent leur pèlerinage à travers les cinq Mondes de substance plus dense que le Monde des Esprits Vierges. Comme l'évolution a pour objet de les rendre tout à fait conscients et capables de conquérir la matière de tous les Mondes, les conditions spéciales des Globes, des Mondes, des Révolutions et des Périodes sont ordonnées pour arriver à cette fin.

Pendant la Période de Saturne, la Période du Soleil, la Période de la Lune et la première moitié de la Période de la Terre, les esprits vierges ont construit inconsciemment leurs divers véhicules sous la direction d'Etres Supérieurs qui guidèrent leurs progrès; de plus, ils se sont graduellement éveillés jusqu'au moment où ils ont atteint l'état présent de conscience à l'état de veille. C'est "l'Involution".

Dès à présent et jusqu'à la fin de la Période de Vulcain, les esprits vierges, qui sont maintenant notre

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humanité, perfectionneront leurs véhicules et développeront leur conscience dans les cinq Mondes par leurs propres efforts et par leur génie. C'est "l'Evolution".

Les explications qui précèdent sont la clé qui permet de comprendre le sens des paragraphes qui suivent. Il est essentiel de comprendre a fond le plan de l'évolution planétaire qui vient d'être esquissé, bien que certaines personnes ayant foi dans les lois de Renaissance et de Conséquences semblent penser que la possession de telles connaissances n'est ni essentielle, ni utile. L'étude de ce plan d'évolution accoutume l'intellect aux abstractions et l'élève au-dessus des petitesses de l'existence concrète; elle aide l'imagination à prendre son essor, loin des tâches quotidiennes auxquelles nous asservit notre intérêt. Comme il est noté dans notre étude du Monde du Désir, l'Intérêt est le ressort principal de l'action. Cependant, à notre degré actuel de développement, le sentiment d'intérêt est généralement éveillé par l'égoïsme. Il est parfois d'une nature très subtile et il nous pousse à l'action de diverses manières. Toute action inspirée par l'Intérêt engendre certains effets qui réagissent sur nous et, en conséquence, nous sommes liés par l'action qui est manifestée dans les Mondes concrets.

Mais si notre intellect est occupé par des sujets tels que les mathématiques ou l'étude des phases planétaires de l'évolution, nous sommes alors dans la Région de la Pensée purement Abstraite, soustraite à l'influence des sentiments, l'intellect tendu vers les royaumes spirituels et vers la libération. Lorsque nous extrayons la racine cubique d'un nombre ou quand nous pensons aux Périodes, aux Révolutions, etc., nous n'éprouvons pas de sentiment à leur égard. Nous ne nous querellons pas au sujet du produit de 2 x 2. Si nos sentiments étaient en jeu, nous essayerions peut-être de faire que ce produit soit cinq, et nous nous querellerions avec celui qui, pour des raisons personnelles, dirait que le produit est trois; mais, en mathématiques, la Vérité est très facilement apparente et les Sentiments sont

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éliminés. Aussi, pour l'homme ordinaire qui veut vivre de sentiments, les mathématiques sont-elles arides et sans intérêt. Pythagore apprenait à ses élèves à vivre dans le Monde de l'Esprit Eternel et il exigeait de ceux qui voulaient recevoir ses enseignements l'étude préliminaire des mathématiques. L'intellect qui peut comprendre les mathématiques est au-dessus de l'ordinaire et peut s'élever jusqu'au Monde de l'Esprit, parce qu'il n'est pas entravé dans le Monde des Sentiments et du Désir. Plus nous nous habituons à penser aux Mondes Spirituels, plus nous serons capables de nous élever au-dessus des illusions qui nous entourent dans cette existence concrète où les sentiments jumeaux d'Intérêt et d'Indifférence obscurcissent la Vérité et nous rendent partiaux, de même que la réfraction des rayons lumineux à travers l'atmosphère de la Terre nous donne une idée incorrecte de la position de l'astre qui les émet.

Par conséquent, à l'étudiant qui veut connaître la Vérité, qui veut entrer dans les Royaumes de l'Esprit et les explorer, qui veut se libérer des entraves de la chair aussi rapidement que sa sécurité et que son développement le permettent, nous recommandons sérieusement d'étudier les pages qui suivent, d'une manière aussi complète que possible, de les assimiler et de tirer des conceptions mentales de ces Mondes, Globes et Périodes. S'il désire faire des progrès dans cette direction, l'étude des mathématiques et le livre de Hinton: La Quatrième Dimension (pas publié en français), seront aussi pour lui d'excellents exercices de pensée abstraite. Cet ouvrage de Hinton, (bien que fondamentalement incorrect, parce que le Monde du Désir à quatre dimensions ne peut être effectivement démontré par des procédés à trois dimensions) a ouvert les yeux de plusieurs personnes qui l'ont étudié et les a rendues clairvoyantes.

De plus, nous souvenant que la logique est le meilleur guide dans tous les mondes, il est certain que celui qui réussit à pénétrer dans les mondes hyperphysiques au moyen de semblables études abstraites saura éviter la confusion et se conduire raisonnablement dans toutes les circonstance.

Nous exposons ici un plan prodigieux dont la complexité devient presque inconcevable à mesure que nous ajoutons de nouveaux détails. Toute personne capable de le comprendre sera bien récompensée en

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appliquant tous ses efforts à cette étude. Aussi, l'étudiant devrait-il lire lentement, répéter souvent, réfléchir beaucoup et profondément.

Ce livre, et plus particulièrement ce chapitre, ne devraient pas être lus d'une manière superficielle. Chaque phrase a sa valeur propre, prépare celle qui la suit, lui est intimement liée et présuppose la connaissance de ce qui la précède. Si le livre n'est pas étudié à fond et avec méthode, il deviendra à chaque page plus incompréhensible et plus confus. Au contraire, si l'élève l'étudie et le médite bien, à mesure qu'il avancera, il trouvera que chaque page est illuminée par les connaissances tirées de l'étude des pages précédentes.

Un ouvrage de cette sorte, qui traite des phases les plus profondes du Grand Mystère du Monde que l'intellect humain, dans son état actuel de développement soit capable de saisir, ne peut être écrit de telle façon qu'il soit d'une lecture facile. Cependant, les phases les plus profondes de l'évolution qu'il nous soit maintenant donné de comprendre ne sont que l'A B C du plan tel qu'il nous sera révélé, quand notre intellect sera devenu capable d'embrasser un plus grand nombre de connaissances, dans des stades ultérieurs de développement, en tant que Surhommes.

LA PÉRIODE DE SATURNE

Les Globes de la Période de Saturne étaient formés de substance beaucoup plus raréfiée et plus subtile que ne l'est notre Terre, comme on peut s'en rendre compte par l'étude des tableaux 9 et 10 que nous recommandons à l'étudiant d'avoir à portée de la main pour s'y reporter souvent pendant l'étude de ce sujet.

Le Globe le plus dense de cette Période était situé dans la même partie du Monde de la Pensée que celle qui est occupée par les Globes les plus raréfiés de la Période présente, la Région de la Pensée Concrète. Ces Globes n'avaient pas une consistance telle qu'ils soient intangibles pour nous. Le mot "chaleur"

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est le seul qui donne une idée approximative de l'ancienne Période de Saturne. Ces Globes étaient sombres, et si une personne avait pu pénétrer dans l'espace qu'ils occupaient, elle n'aurait rien pu voir. Tout aurait été obscurité autour d'elle, mais elle aurait reçu une impression de chaleur.

Il va sans dire que le matérialiste trouvera absurde de donner le nom de "Globe" à une telle condition et d'affirmer qu'il était le champ d'évolution des Formes et de la Vie. Cependant, quand nous considérons la Théorie Nébulaire, nous pouvons admettre que la nébuleuse doit avoir été obscure avant de devenir éclatante de lumière et qu'elle a dû être chaude avant de devenir brûlante. Cette chaleur doit avoir été produite par le mouvement, et le mouvement c'est la vie.

Nous pouvons dire que les esprits vierges qui devaient développer la conscience et la forme étaient incrustés dans ce Globe, ou encore mieux, que tout le Globe était composé des esprits vierges, de même qu'une framboise est faite d'un grand nombre de petits fruits agglomérés. Ils étaient incorporés au Globe, comme la vie qui réside dans le minéraux est incorporée à notre Terre. C'est pourquoi les occultistes scientifiques disent que, pendant la Période de Saturne, l'homme passa par l'état minéral.

En dehors de ce "Globe de chaleur" - nous pourrions dire dans son atmosphère - se trouvaient les Grandes Hiérarchies Créatrices qui devaient aider les esprits vierges en évolution à développer forme et conscience. Il y avait un grand nombre de Hiérarchies, mais, pour le moment, nous nous occuperons seulement des principales - de celles qui accomplirent le travail le plus important pendant la Période de Saturne.

Dans la terminologie Rosicrucienne, on les appelle "les Seigneurs de la Flamme", à cause de la luminosité brillante de leurs corps et de l'étendue de leurs pouvoirs spirituels. On les appelle "Trônes" dans la Bible, et ils travaillèrent sur l'homme de leur propre volonté. Ils étaient si avancés dans leur développement que cette manifestation évolutive ne pouvait pas leur procurer de nouvelles expériences et, par suite, plus de sagesse; on peut en dire autant des deux Hiérarchies encore plus élevées que nous

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mentionnerons plus tard. Les autres Hiérarchies, pour compléter leur propre évolution, étaient obligées de travailler sur l'homme, en lui et avec lui.

Les Seigneurs de la Flamme se trouvaient en dehors du Globe sombre de Saturne, et leurs corps émettaient une forte lumière. Ils projetaient pour ainsi dire leur image sur la surface de ce Globe, qui était si peu impressionnable qu'il réfléchissait d'une manière multiple ou comme un écho tout ce qui venait en contact avec lui et renvoyait les images multipliées. (Telle est la signification du Mythe grec de Saturne détruisant ses enfants).

Cependant, grâce à leurs efforts répétés, les Seigneurs de la Flamme réussirent, pendant la première révolution, à implanter dans la vie en évolution le germe qui, en se développant, a produit notre corps dense actuel. Ce germe fut quelque peu développé dans la suite des six premières révolutions et reçut le pouvoir de former les organes des sens, et particulièrement l'oreille. Aussi l'oreille est-elle l'organe le plus développé que nous possédions. C'est l'instrument qui transmet à la conscience avec la plus grande fidélité les impressions qui nous viennent de l'extérieur. Il est moins soumis aux illusions du Monde Physique que les autres organes des sens.

La conscience de la vie en évolution pendant cette Période était semblable à celle des minéraux actuels - c'était un état d'inconscience semblable à celui du médium lorsqu'il est plongé dans la transe la plus profonde. Toutefois, pendant les six premières Révolutions, la vie en évolution travaillait au germe du corps dense, sous la direction et avec l'aide des diverses Hiérarchies Créatrices. Au milieu de la septième Révolution, les Seigneurs de la Flamme, qui avaient été inactifs depuis qu'ils avaient donné le germe du corps dense, pendant la première Révolution, entrèrent à nouveau en action mais, cette fois, pour éveiller l'activité initiale de l'esprit divin, le plus haut principe spirituel de l'homme.

Ainsi, l'homme doit son véhicule le plus élevé et son véhicule le plus bas - l'esprit divin et le corps dense - à l'évolution de la Période de Saturne. Les Seigneurs de la"flamme l'aidèrent, de leur propre gré, à la manifestation de ces véhicules, sans y être aucunement obligés.

Le travail des différentesHiérarchies Créatrices ne commence pas sur le Globe A, au début d'une Période ou d'une Révolution. Il commence au milieu d'une Révolution, croît en importance et atteint sa

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plus grande efficacité au milieu de la Nuit cosmique qui prend place entre chaque Révolution et aussi entre chaque Période. Alors, cette activité décroît graduellement, en même temps que la vague de vie poursuit son cours jusqu'au milieu de la prochaine Révolution.

Ainsi, le travail des Seigneurs de la Flamme, en éveillant le germe de la conscience, fut spécialement actif et efficace pendant la Période de repos, entre la Période de Saturne et la Période du Soleil.

Nous répétons qu'une Nuit Cosmique ne doit pas être considérée comme étant une Période d'inactivité; ce n'est pas une condition d'existence inerte. Elle est comparable, comme activité, à la vie céleste de l'homme entre deux incarnations successives. Il en est de même de la mort de tous les Globes d'une Période. Elle marque la fin de la manifestation objective, fin qui permet le déploiement d'autant plus grand d'une activité subjective.

La meilleure manière dont on puisse se faire une idée de la nature de cette activité subjective est d'observer ce qui se passe lorsqu'un fruit mûr est enfoui dans le sol. Il commence à fermenter et à se désagréger; mais, de ce chaos sort une nouvelle plante qui jette sa pousse vers l'air et la lumière. De même, à la fin d'une Période, tout est dissout en un mélange chaotique qu'il semble impossible de remettre en ordre. Cependant, au moment voulu, les Globes d'une nouvelle Période sont formés et préparés pour servir de "Mondes porteurs d'hommes". Sur ces Mondes, la vie en évolution est transférée des cinq Globes obscurs sur lesquels elle passe pendant la Nuit Cosmique, pour commencer les activités d'un nouveau jour créateur, dans un milieu différent, préparé et formé pendant les activités de la Nuit Cosmique. De même que les forces de la fermentation qui sont actives dans le fruit stimulent la graine et fertilisent le sol dans lequel elle croît, les Seigneurs de la Flamme stimulèrent le germe de l'esprit divin, spécialement pendant la Nuit Cosmique, entre la Période de Saturne et la Période du Soleil, et continuèrent leur activité jusqu'au milieu de la première Révolution de la Période du Soleil.

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RÉCAPITULATION

Avant que l'activité d'une Période quelconque puisse commencer, il y a une récapitulation de tout ce qui l'a précédée. En raison du chemin en spirale de l'évolution, cette récapitulation se fait chaque fois sur une échelle supérieure au degré de développement dont elle est la répétition; nous en verrons la nécessité quand nous décrirons le travail réel de récapitulation.

La première Révolution de toute Période est une récapitulation du travail accompli sur le corps dense pendant la Période de Saturne et elle est appelée par les Rosicruciens la "Révolution de Saturne".

La seconde Période est la Période du Soleil et, par conséquent, la deuxième Révolution de toute Période qui suit la Période du Soleil sera la "Révolution du Soleil".

La troisième Période est la Période de la Lune; par suite, la troisième Révolution de toute Période ultérieure sera la récapitulation du travail accompli pendant la Période de la Lune, et elle est appelée la "Révolution de la Lune".

Le travail propre d'une Période ne commence pas avant que les Révolutions récapitulatives n'aient eu lieu. Par exemple, dans la Période de la Terre actuelle, nous sommes passés par trois Révolutions et demie. Cela veut dire que, dans la première Révolution ou révolution de Saturne de la Période de la Terre, le travail de la Période de Saturne fut récapitulé, mais sur une échelle plus élevée. Pendant la deuxième Révolution ou révolution du Soleil, le travail de la Période du Soleil fut récapitulé. Dans la troisième Révolution ou Révolution de la Lune, le travail de la Période de la Lune fut répété, et c'est seulement dans la quatrième Révolution - la Révolution actuelle - que commença le véritable travail de la Période de la Terre.

Dans la dernière des sept Périodes -la Période de Vulcain- ce ne sera que dans la dernière Révolution que le travail véritablement assigné à cette Période sera effectué. Dans les six Révolutions précédentes le travail des six Périodes précédentes sera récapitulé.

De plus (et ceci aidera particulièrement la mémoire de l'étudiant), la Révolution de Saturne de chaque Période est toujours affectée au développement de quelque nouvelle caractéristique du corps dense,

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parce que la construction de ce corps fut commencée dans une première Révolution; et toute septième Révolution ou Révolution de Vulcain a pour travail particulier quelque activité touchant l'esprit divin, parce que son évolution commença dans une septième Révolution. Nous verrons de la même manière qu'il y a une relation entre les différentes Révolutions et tous les véhicules de l'homme.

LA PÉRIODE DU SOLEIL

Les conditions de la Période du Soleil diffèrent radicalement de celles de la Période de Saturne. Au lieu des "Globes de chaleur" de cette dernière période, les Globes de la Période du Soleil étaient des Globes de lumière ayant la consistance des gaz. Ces grands Globes gazeux contenaient tous les fruits de l'évolution de la Période de Saturne et, comme auparavant, les Hiérarchies Créatrices se trouvaient dans leur atmosphère.

Ces Globes, au lieu d'avoir, comme pendant la Période de Saturne, une propriété de réverbération, de réflexion, avaient celle d'absorber et d'utiliser toutes les images et tous les sons qui étaient projetés contre leur surface. Ils étaient, pour ainsi dire, "doués de perception". La Terre ne paraît pas avoir cette faculté, et un matérialiste se moquerait d'une telle idée; cependant, l'occultiste sait que la Terre est consciente de tout ce qui se passe à sa surface et dans ses entrailles. Le Globe plus léger de la Période du Soleil était beaucoup plus sensitif que la Terre, parce qu'il n'était pas limité par des conditions aussi rigoureuses de matérialité que notre Globe actuel.

Il va sans dire que la vie était différente parce que les formes que nous connaissons n'auraient pu exister à sa surface. Mais la vie peut aussi bien, et même mieux trouver son expression dans des formes composées de gaz lumineux que dans des formes composées avec la matière chimique dense, telles que les formes actuelles des minéraux, des plantes, des animaux et de l'homme.

Quand la vie en évolution parut sur le Globe A de la première Révolution ou Révolution de Saturne de la Période du Soleil, elle était encore guidée par les Seigneurs de la Flamme qui, au milieu de la dernière

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Révolution de la Période de Saturne, éveillèrent dans l'homme le germe de l'esprit divin.

Ils avaient donné, auparavant, le germe du corps dense et, dans la première moitié de la Révolution de Saturne de la Période du Soleil, ils y apportèrent quelques améliorations.

Pendant la Période du Soleil, la formation du corps vital devait commencer avec toutes les capacités d'assimilation, croissance, reproduction, construction des glandes, etc., que cette formation implique.

Les Seigneurs de la Flamme n'incorporèrent dans le germe du corps dense que la capacité de développer des organes de sensation. A l'époque que nous considérons, il devint nécessaire de changer le germe, de manière à ce qu'il puisse être pénétré par un corps vital et pour qu'il devienne également capable de développer des glandes et un tube digestif. Ce travail fut accompli par la collaboration des Seigneurs de la Flamme, qui donnèrent le germe primitif, et des Seigneurs de la Sagesse qui prirent en charge l'évolution matérielle pendant la Période du Soleil.

Les Seigneurs de la Sagesse, qui n'avaient pas évolué jusqu'au même point que les Seigneurs de la Flamme, travaillèrent pour compléter leur propre évolution; c'est pourquoi, ils reçurent l'assistance d'Etres supérieurs qui, comme les Seigneurs de la Flamme, agirent de leur propre gré. En langage ésotérique, on appelle ces Etres les "Chérubins". Toutefois, ces Etres sublimes ne commencèrent pas à prendre part au travail avant qu'il soit nécessaire d'éveiller le germe du deuxième principe spirituel de l'homme en devenir, car les Seigneurs de la Sagesse étaient tout à fait capables d'accomplir le travail nécessaire pour le corps vital qui devait être ajouté à la constitution de l'homme pendant la Période du Soleil; mais ils ne pouvaient éveiller le second principe spirituel.

Après que les Seigneurs de la Flamme et les Seigneurs de la Sagesse eurent, pendant la Révolution de Saturne de la Période du Soleil, travaillé ensemble à la reconstruction du corps dense en germe, les Seigneurs de la Sagesse commencèrent, pendant la deuxième Révolution, le travail propre de la Période du Soleil. Ils émanèrent de leur propre corps le germe du corps vital, le rendirent capable de pénétrer le

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corps dense, lui donnèrent le pouvoir d'en provoquer la croissance et la reproduction, d'exciter les centres de perception et de se mouvoir. En un mot, ils donnèrent au corps vital le germe de toutes les facultés qu'il est en train de développer pour devenir un instrument souple et parfait au service de l'esprit. Ce travail occupa les deuxième, troisième, quatrième et cinquième Révolutions de la Période du Soleil. Dans la sixième Révolution, les Chérubins entrèrent en scène et éveillèrent le germe du deuxième aspect du triple esprit en l'homme: l'esprit de vie. Pendant la septième et dernière Révolution, le germe nouvellement éveillé de l'esprit de vie fut uni au germe de l'esprit divin auquel une certaine somme de travail fut aussi consacrée.

Nous avons noté que, dans la Période de Saturne, notre état de conscience était semblable à celui de la transe. Le travail de la Période du Soleil modifia cette condition et notre conscience semblable à celle d'un sommeil sans rêves.

L'évolution pendant la Période du Soleil ajouta à la constitution de l'homme-embryon en évolution, le véhicule suivant le plus élevé et le véhicule suivant le plus bas de ceux qu'il possède actuellement. Comme résultat de la Période de Saturne, il possédait le germe du corps dense et de l'esprit divin. A la fin de la Période du Soleil, il possédait le germe du corps dense, du corps vital, de l'esprit divin et de l'esprit de vie, c'est-à-dire un esprit double et un corps double.

Nous remarquons aussi que, alors que la première Révolution, ou Révolution de Saturne, se rapporte au développement du corps dense (parce que ce corps commença son évolution dans une première Révolution), de même la deuxième Révolution ou Révolution du Soleil de chaque période, se rapporte au développement du corps vital, parce que l'évolution de ce corps commença pendant une deuxième Révolution. De la même manière, la sixième Révolution de toute période est consacrée au développement de l'esprit de vie et toutes les septièmes Révolutions sont particulièrement consacrées au développement de l'esprit divin.

Pendant la Période de Saturne, l'homme en devenir passa par une période d'existence quasi minérale. C'est-à-dire que, comme les minéraux, il ne possédait qu'un corps dense. Son état de conscience était également semblable à celui des minéraux actuels.

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De la même manière, et pour des raisons analogues, on peut dire que, pendant la Période du Soleil, l'homme passa par une phase d'existence végétale. Il avait un corps dense et un corps vital comme les plantes, et sa conscience, comme la leur, était celle d'un sommeil sans rêves. L'étudiant saisira complètement cette analogie en se reportant au tableau 4 du chapitre sur les Quatre Règnes, où les véhicules de conscience des minéraux, des plantes, des animaux et de l'homme sont désignés schématiquement avec la conscience spéciale qu'ils comportent.

Quand la Période du Soleil prit fin, une autre Nuit Cosmique d'assimilation commença, avec l'activité subjective nécessaire, avant le début de la Période de la Lune. Cette Nuit Cosmique égala en durée la précédente Période de manifestation objective.

LA PÉRIODE DE LA LUNE

Alors que la principale caractéristique des Globes de la Période de Saturne a été décrite par le terme "chaleur" et celle des Globes de la Période du Soleil par celui de "lumière" ou de chaleur ardente, la principale caractéristique des Globes de la Période de la Lune ne peut être mieux décrite que par le mot "humidité" Il n'y avait pas alors d'air tel que nous le connaissons aujourd'hui. Au centre, se trouvait le noyau brûlant. Autour de ce noyau, et résultant du contact avec le froid de l'espace extérieur, il y avait une humidité dense. Au contact du noyau central brûlant, l'humidité dense était transformée en vapeur chaude qui se précipitait vers l'extérieur où elle se refroidissait et retournait à nouveau vers le centre. C'est pourquoi l'occultiste scientifique appelle "Globes d'eau" les Globes de la Période de la Lune et décrit l'atmosphère d'alors comme étant un "brouillard de feu". Telle fut la scène de la phase suivante de la vie en évolution

Le travail de la Période de la Lune avait pour objet l'acquisition du germe du corps du désir et le début de l'activité germinale du troisième aspect du triple esprit de l'homme - l'esprit humain - l'Ego.

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Au milieu de la septième Révolution de la Période du Soleil, les Seigneurs de la Sagesse prirent charge du germe de l'esprit de vie donné par les Chérubins pendant la sixième Révolution de la Période du Soleil. Ils le firent à seule fin d'unir ce germe à l'esprit divin. Leur plus grande activité dans ce travail fut atteinte pendant la Nuit Cosmique qui intervint entre la Période du Soleil et la Période de la Lune. A l'aube même de la Période de la Lune, alors que la vague de vie commençait son nouveau pèlerinage, les Seigneurs de la Sagesse paruren à nouveau, apportant les germes des véhicules de l'homme en évolution. Pendant la première Révolution ou Révolution de Saturne, de la Période de la Lune, ils coopérèrent avec les "Seigneurs de l'Individualité" qui étaient spécialement chargés de l'évolution matérielle de cette Période. Ils reconstruisirent ensemble le germe du corps dense qui avait été apporté de la Période du Soleil. Ce germe avait développé des organes des sens, des organes de digestion, des glandes, etc., tous à l'état embryonnaire, et il était pénétré par un corps vital bourgeonnant qui diffusait un certain degré de vie dans le corps dense embryonnaire. Il va de soi que celui-ci n'était pas dense et visible comme il l'est maintenant; cependant, en un certain sens, on peut dire qu'il possédait une organisation rudimentaire, et le clairvoyant entraîné qui recherche dans la mémoire de la nature les scènes de ce passé lointain peut parfaitement le distinguer.

Pendant la Période de la Lune, il fut nécessaire de reconstruire le corps dense pour qu'il devînt capable d'être pénétré par le corps du désir et de développer aussi un système nerveux, des muscles, des cartilages et un squelette rudimentaire. Cette reconstruction fut l'oeuvre de la Révolution de Saturne de la Période de la Lune.

Dans la deuxième Révolution, ou Révolution du Soleil, le corps vital fut également modifié, afin qu'il puisse être pénétré par le corps du désir et s'accommoder aussi du système nerveux, des muscles, du squelette, etc. Les Seigneurs de la Sagesse, qui furent les créateurs du corps vital, aidèrent aussi les Seigneurs de l'Individualité dans ce travail.

Dans la troisième Révolution, le travail propre de la Période de la Lune commença. Les Seigneurs de

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l'Individualité émanèrent d'eux-mêmes la substance que l'homme en évolution et encore inconscient s'appropria grâce à leur aide pour la construction du germe du corps du désir. Ils l'aidèrent aussi à incorporer ce germe du corps du désir au corps vital et au corps dense combinés qu'il possédait déjà. Ce travail fut poursuivi pendant la troisième et la quatrième Révolution de la Période de la Lune.

Comme les Seigneurs de la Sagesse, les Seigneurs de l'Individualité, bien qu'extrêmement supérieurs à l'homme, travaillèrent sur lui et en lui pour parfaire leur propre évolution. Alors qu'ils étaient capables de s'occuper du véhicule inférieur, il ne pouvaient rien pour le véhicule supérieur. Ils ne pouvaient pas donner l'impulsion spirituelle nécessaire pour éveiller le troisième aspect du triple esprit de l'homme. Aussi, une autre classe d'Etres qui n'avaient pas besoin de passer par une évolution telle que celle par laquelle nous passons maintenant - qui travaillèrent ainsi de leur propre gré comme le firent les Seigneurs de la Flamme et les Chérubins - vinrent pour aider l'homme pendant la cinquième Révolution de la Période de la Lune. On les appelle les "Séraphins". Ils éveillèrent le germe du troisième aspect de l'esprit - l'esprit humain.

Dans la sixième Révolution de la Période de la Lune, les Chérubins parurent à nouveau et coopérèrent avec les Seigneurs de l'Individualité pour unir le germe nouvellement acquis de l'esprit humain à l'esprit de vie.

Dans la septième Révolution de la Période de la Lune, les Seigneurs de la Flamme vinrent à nouveau à l'aide de l'homme, en prêtant assistance aux Seigneur de l'Individualité pour unir l'esprit humain à l'esprit divin. C'est ainsi que l'Ego distinct - l'esprit triple - vint à l'existence.

Avant le début de la Période de Saturne, les esprits vierges, qui sont l'humanité d'aujourd'hui, se trouvaient dans le Monde des Esprits Vierges et ils partageaient "l'Omniconscience" de Dieu en Qui (pas en dehors de Qui) ils furent différenciés. Cependant, ils n'étaient pas "soi-conscients". Obtenir cette faculté est en partie l'objet de l'évolution qui plonge les esprits vierges dans un océan de matière d'une densité toujours plus grande et qui, à un moment donné, les prive de "l'Omniconscience" divine.

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Ainsi pendant la Période de Saturne, les esprits étaient immergés dans le Monde de l'Esprit Divin et revêtus d'un voile extrêmement ténu de substance de ce monde, substance qu'ils arrivèrent à pénétrer partiellement avec l'aide des Seigneurs de la Flamme.

Dans la Période du Soleil, l'esprit vierge fut plongé dans le monde plus dense de l'Esprit de Vie et davantage éloigné de "l'Omniconscience" par un second voile formé de la substance du Monde de l'Esprit de Vie. Cependant, avec l'aide des Chérubins, l'esprit vierge pénétra aussi partiellement ce deuxième voile. Le sentiment de l'Unité de toutes Choses n'était pas encore perdu, car le Monde de l'Esprit de Vie est un Monde Universel commun à toutes les planètes d'un Système Solaire et qui, en fait, les pénètre.

Toutefois, pendant la Période de la Lune, les esprits vierges plongent plus profondément dans la matière plus dense encore de la Région de la Pensée Abstraite et là ils revêtent le plus opaque de leurs voiles, l'esprit humain. Désormais, l'esprit vierge a perdu son omniconscience. Il ne peut plus pénétrer ses voiles, regarder au dehors et percevoir les autres; aussi est-il obligé de tourner sa conscience vers l'intérieur et là il se trouve lui-même, en tant qu'Ego, séparé et distinct de tous les autres.

L'esprit vierge est donc vêtu d'un triple voile et , comme le troisième voile, l'esprit humain, l'empêche effectivement de voir l'unité de la Vie, il devient l'Ego, en entretenant l'illusion de séparation contractée pendant l'involution. L'évolution dissipera graduellement cette illusion, fera renaître "l'Omniconscience" et y aura ajouté la "Soi-conscience".

Ainsi, nous voyons qu'à la fin de la Période de la Lune, l'homme possédait un corps triple, à des degrés divers de développement, et qu'il avait aussi le germe de l'esprit triple. Il avait un corps dense, un corps vital et un corps du désir; l'esprit divin, l'esprit de vie et l'esprit humain. Il ne lui manquait plus que le trait d'union qui devait les relier.

Nous avons dit que l'homme avait passé par une phase minérale dans la Période de Saturne et par une phase végétale pendant la période du Soleil. Son pèlerinage durant la Période de la Lune correspondait à

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la phase d'existence animale, pour la même raison que dans les deux premiers cas. Comme nos animaux actuels, il possédait les corps dense, vital et du désir, et sa conscience était une conscience de vision intérieure, telle qu'est, de nos jours, celle des animaux inférieurs. Elle est analogue à l'état de rêve de l'homme actuel; seulement, elle est tout à fait rationnelle, car elle se trouve sous la direction de l'esprit-groupe des animaux. Nous renvoyons de nouveau l'étudiant au tableau 4 du chapitre sur les quatre règnes, qui montre cette disposition.

Ces êtres de la Période de la Lune n'étaient pas aussi embryonnaires que pendant les Périodes précédentes. Au clairvoyant entraîné, ils paraissent être suspendus dans l'atmosphère de "brouillard de feu" par des cordelettes comme l'embryon est relié au placenta par le cordon ombilical. A travers ces cordes, des courants, communs à tous les êtres et leur apportant une sorte de nourriture, venaient de l'atmosphère et y retournaient. Ces courants avaient ainsi, jusqu'à un certain point, une fonction analogue à celle de notre sang actuel. Toutefois, nous nous servons du mot "sang", en parlant de ces courants, simplement pour suggérer une analogie, car les Etres de la Période de la Lune ne possédaient rien qui ressemble à notre sang rouge qui est une des acquisitions les plus récentes de l'homme.

Vers la fin de la Période de la Lune, se produisit une division du Globe qui était le champ de notre évolution et d'autres évolutions que, pour plus de simplicité, nous n'avons pas mentionnées jusqu'ici, mais avec lesquelles nous allons faire connaissance tout à l'heure.

Une partie de ce grand Globe devint cristallisée par l'homme, en raison de son impuissance à y maintenir le degré élevé de vibration des autres êtres. Lorsque cette partie devint plus inerte, la force centrifuge du Globe en mouvement la lança, tournant sur elle-même, dans l'espace où elle commença à décrire un cercle autour de la brillante portion centrale.

La raison spirituelle qui provoque l'élimination de cristallisations semblables est que, sur un tel Globe, les êtres supérieurs ont besoin pour leur évolution des vibrations extrêmement rapides du feu. Ils sont

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gênés par la condensation, bien que celle-ci soit nécessaire à l'évolution d'autres êtres moins avancés qui exige des vibrations moins rapides. Aussi, lorsqu'une partie du Globe a été cristallisée au détriment des autres par un groupe d'êtres en évolution, cette partie est lancée dans l'espace exactement à la distance voulue de la masse centrale, de sorte qu'elle tourne comme un satellite autour de la planète principale. Les vibrations de chaleur qui le frappent ont la rapidité et la force convenant aux besoins particuliers des êtres qui évoluent sur ce satellite. Naturellement, la loi de gravitation explique ce phénomène d'une manière tout à fait satisfaisante au point de vue physique. Mais, il y a toujours une cause plus profonde qui fournit une explication plus complète et que nous découvrirons si nous considérons le côté spirituel des choses. De même qu'une action physique n'est que la manifestation visible de la pensée invisible qui doit la précéder, de même le lancement d'une planète hors d'un Soleil central est simplement l'effet visible et inévitable de conditions spirituelles invisibles.

La planète plus petite qui fut lancée dans l'espace pendant la Période de la Lune se condensa d'une manière relativement rapide et fut le champ de notre évolution jusqu'à la fin de cette Période. Elle tenait lieu de Lune pour la planète qui l'avait produite et tournait autour de celle-ci comme la Lune tourne autour de la Terre, mais elle ne montrait pas de phases comme le fait notre satellite. Son mode de révolution était tel qu'un hémisphère était toujours éclairé et l'autre dans la nuit, comme c'est le cas pour Vénus, un de ses pôles étant exactement dirigé vers le Globe central.

Sur ce satellite de la Période de la Lune existaient des courants qui l'entouraient, comme circulent autour de la Terre les courants des esprits-groupes. Les être qui l'habitaient suivaient instinctivement ces courants du côté lumineux au côté obscur de cet ancien Globe. A certaines époques de l'année, quand ils se trouvaient sur le côté lumineux, une sorte d'acte de reproduction avait lieu. Nous retrouvons le souvenir atavique de ces voyages lunaires en vue de la reproduction de l'espèce, dans les migrations

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des oiseaux de passage qui, même aujourd'hui, suivent, à certaines saisons de l'année et pour le même objet, les courants des esprits-groupes qui circulent autour de la Terre. Même nos voyages de noces (lune de miel) montrent que l'homme lui-même ne s'est pas encore débarrassé de l'impulsion migratoire qui accompagne l'acte du mariage.

Dans cette dernière phase, ces êtres étaient également capables de proférer des sons ou des cris. C'étaient des sons Cosmiques - non pas des expressions personnelles de joie ou de douleur, car il n'y avait pas encore d'individus. Le développement de l'individu vint plus tard, pendant la Période de la Terre.

A la fin de la Période de la Lune vint de nouveau l'intervalle de repos, la Nuit Cosmique. Les parties divisées (globe et satellite) furent désagrégées et réabsorbées dans le Chaos qui précéda la réorganisation du Globe pour la Période de la Terre.

Les Seigneurs de la Sagesse avaient alors suffisamment évolué pour être à la tête des Hiérarchies chargées de l'évolution. L'esprit divin dans l'homme, pendant la Période de la Terre leur fut spécialement confié.

Les Seigneurs de l'Individualité étaient aussi suffisamment avancés pour aider à l'évolution de l'esprit dans l'homme et pour cette raison ils furent chargés de l'esprit de vie.

Une autre Hiérarchie Créatrice prenait spécialement soin de l'évolution des trois germes du corps dense, du corps vital et du corps du désir; sous la direction d'ordres supérieurs, elle accomplit le travail principal sur ces corps, en se servant de la vie en évolution comme d'une sorte d'instrument. Ce sont les "Seigneurs de la Forme". Ils avaient alors suffisamment évolué pour que le troisième aspect de l'esprit dans l'homme - l'esprit humain - leur soit confié, dans la Période de la Terre qui allait commencer.

Douze grandes Hiérarchies Créatrices étaient actives dans le travail d'évolution, au début de la Période de Saturne. Deux de ces Hiérarchies accomplirent quelque travail pour aider les autres, tout à fait au début. Nous n'avons reçu aucune information sur leur activité ou tout autre renseignement à leur sujet en dehors du fait qu'elles donnèrent leur aide de leur propre gré et passèrent alors de l'existence limitée

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Tableau 11. Les Douze Grandes Hiérarchies Créatrices

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vers la libération. Trois autres Hiérarchies Créatrices les suivirent au commencement de la Période Terrestre - les Seigneurs de la Flamme, les Chérubins et les Séraphins - laissant sept Hiérarchies en service actif, au commencement de la Période de la Terre, Le tableau 11 donnera une idée claire des douze Hiérarchies Créatrices et de leur condition.

Les Seigneurs de l'Intellect (ou du Mental) devinrent experts dans la construction de corps faits de "substance mentale", de même que nous devenons experts à construire des corps avec la matière chimique, car la Région de la Pensée Concrète était la condition la plus dense de matière qui ait été atteinte pendant la Période de Saturne, alors qu'ils étaient humains, et la Région Chimique est l'état le plus dense de la matière avec lequel notre humanité vient en contact.

Pendant la Période de la Terre, les Seigneurs de l'Intellect atteignirent le rang de créateurs; ils émanèrent d'eux-mêmes et projetèrent dans notre être le noyau des matériaux avec lesquels nous essayons maintenant de construire et d'organiser un intellect. Paul les appelle les "Pouvoirs des Ténèbres" parce qu'ils vinrent de l'obscure Période de Saturne, et on les considère comme étant nuisibles à cause de la tendance séparatrice qui est la caractéristique du plan de la Raison, par contraste avec les forces d'harmonie du Monde de l'Esprit de Vie, royaume de l'Amour. Les Seigneurs de l'Intellect travaillent avec l'humanité, mais pas avec les trois Règnes inférieurs.

Les Archanges devinrent experts à construire des corps avec la substance du désir, la matière la plus dense de la Période du Soleil. Aussi, sont-ils capables de servir d'instructeurs et de guides à des êtres moins développés qu'eux, tels que l'homme et les animaux, pour leur apprendre à modeler et à utiliser un corps du désir.

Les Anges sont passés maîtres dans la construction d'un corps vital, car, dans la Période de la Lune, alors qu'ils étaient humains, l'éther était la condition la plus dense de la matière. En raison de cette capacité, ils sont réellement les instructeurs de l'homme, des animaux et des plantes, en ce qui concerne les fonctions vitales: reproduction, nutrition, etc.

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CHAPITRE 9

RETARDATAIRES ET NOUVEAUX VENUS

En suivant, au cours du chapitre précédent, l'évolution de la vie, de la conscience et de la forme, phase triple de la manifestation de l'esprit vierge, c'est-à-dire de la vie dans l'acte de se revêtir de la forme et d'acquérir ainsi la conscience nous avons parlé comme si tous les esprits vierges ne formaient qu'un seul groupe, tous sans exception ayant progressé d'une manière constante et uniforme.

Nous l'avons fait en vue de simplifier le sujet car, à vrai dire, il y eut des retardataires, comme il s'en trouve dans toutes les classes d'êtres, de quelque ordre qu'ils soient.

On trouve chaque année, dans les écoles, des élèves qui ne réussissent pas à passer dans une classe supérieure. De même, dans chaque Période de l'Evolution, il y a des êtres qui n'ont pas atteint le degré de développement nécessaire pour passer dans la classe immédiatement supérieure. Même dès la Période de Saturne, il y en eut qui ne réussirent pas à progresser suffisamment pour faire le prochain pas en avant. A cette époque, les Etres Supérieurs travaillaient avec la vie qui était elle-même inconsciente; mais malgré cette inconscience, un certain nombre d'esprits vierges, qui n'avaient pas autant de souplesse et dont la faculté d'adaptation était moindre, se trouvèrent en retard sur les autres.

Dans ce seul mot "Adaptation", se trouve le grand secret du progrès ou du retard. Tout progrès dépend de la flexibilité, du degré d'adaptation et de souplesse de l'être en évolution, lui permettant de s'accommoder de nouvelles conditions; son retard vient de ce qu'il se cristallise, reste immobile et est incapable de changer. L'adaptation aide au progrès d'une entité, à quelque degré qu'elle se trouve dans l'évolution. Sans adaptation, le développement de l'esprit est retardé et la Forme rétrograde. Cette règle s'applique au passé, au présent et à l'avenir, et la division entre ceux qui sont qualifiés pour passer au degré supérieur et ceux qui ne le sont pas est faite avec la justice exacte et impersonnelle de la Loi des Conséquences. Il n'y a jamais eu, et il n'y aura jamais, de distinction arbitraire faite entre les "bons" et les "méchants"

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L'état de cristallisation de certains êtres de la Période de Saturne empêcha chez eux l'éveil de l'esprit divin et, par suite, ils demeurèrent simplement dans une condition minérale n'ayant acquis que le germe du corps dense.

Ainsi, pendant la Période du Soleil, il y avait deux classes ou règnes, a savoir: les retardataires de la Période de Saturne, qui étaient encore à l'état minéral, et les pionniers de cette même Période, qui étaient capables de recevoir le germe du corps vital et de devenir analogues aux plantes.

En plus de ces deux règnes, il y en avait un troisième - une nouvelle vague de vie qui commençait seulement son activité au commencement de la Période du Soleil. (C'est la vague de vie qui anime maintenant nos animaux).

La matière dans laquelle pénétra la nouvelle vague de vie et les retardataires de la Période de Saturne formèrent le règne minéral de la Période du Soleil. Cependant, il y avait une grande différence entre ces deux classes ou subdivisions du deuxième règne. Les retardataires peuvent faire un effort rapide et joindre les pionniers qui sont maintenant notre humanité - mais c'est impossible pour la nouvelle vague de vie de la Période du Soleil. Elle n'atteindra un état analogue à celui de l'humanité que dans des conditions très différentes.

La division entre les retardataires et les pionniers se fit dans la septième Révolution de la Période de Saturne, alors que l'esprit divin fut éveillé par les Seigneurs de la Flamme. Ils trouvèrent à ce moment que certaines entités en évolution étaient si cristallisées, si difficilement impressionnables, qu'il était impossible de les éveiller. Elles restèrent, par conséquent, privées de l'étincelle de l'esprit de laquelle dépendait leur progrès

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ultérieur et, n'étant pas capables de suivre celles dont l'étincelle spirituelle avait été éveillée, elles furent obligées de rester au même niveau.

En vérité, tout ce que nous sommes est le résultat de nos propres efforts et, ce que nous ne sommes pas, celui de notre inaction.

Ces retardataires et la nouvelle vague de vie formèrent des taches sombres sur la sphère de gaz lumineux qui était le Globe le plus dense de la Période du Soleil. Les taches de notre Soleil actuel sont un reste atavique de cette condition.

Dans la sixième Révolution de la Période du Soleil, les Chérubins éveillèrent l'esprit de vie. Alors on trouva de nouveau qu'un certain nombre des entités qui avaient passé avec succès le point critique dans la Période de Saturne s'étaient attardées pendant la Période du Soleil et n'étaient pas prêtes pour la vivification du second aspect de l'esprit. Une autre classe de retardataires se forma donc à l'arrière de la vague de l'évolution.

Dans la septième Révolution de la Période du Soleil, les Seigneurs de la Flamme réapparurent pour éveiller l'esprit divin chez les retardataires de la Période de Saturne, qui étaient arrivés au point où ils pourraient recevoir cette impulsion spirituelle dans la Période du Soleil. Les Seigneurs de la Flamme éveillèrent aussi le germe de l'esprit divin chez toutes les entités de la nouvelle vague de vie qui étaient prêtes pour cela; mais, dans ce cas, il y eut des retardataires. Ainsi, au début de la Période de la Lune, on trouvait les classes suivantes:

1° - Les pionniers qui avaient passé avec succès par la Période de Saturne et par la Période du Soleil. Ils possédaient le germe du corps dense et du corps vital, de l'esprit divin et de l'esprit de vie, tous ces germes étant actifs.

2° - Les retardataires de la Période du Soleil qui avaient reçu le germe du corps dense et du corps vital et aussi celui de l'esprit divin.

3° - Les retardataires de la Période de Saturne qui avaient été promus pendant la septième Révolution de la Période du Soleil. Ils avaient le germe du corps dense et de l'esprit divin.

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4° - Les pionniers de la nouvelle vague de vie qui avaient les mêmes véhicules que la classe 3, mais qui appartenaient à un plan d'évolution différent du nôtre.

5° - Les retardataires de la nouvelle vague de vie qui avaient seulement le germe du corps dense.

6° - Une nouvelle vague de vie qui commença son évolution au début de la Période de la Lune et qui réside aujourd'hui dans nos plantes.

Il ne faut pas oublier que la nature se hâte lentement. Elle ne fait pas de changements soudains dans les formes. Pour elle, le temps n'est rien: atteindre la perfection est tout. Un minéral ne devient pas une plante d'un instant à l'autre, mais graduellement et par degrés presque imperceptibles. Une plante ne devient pas animal en une nuit. Il faut des millions d'années pour accomplir ce changement. Ainsi, à tous les instants, on peut trouver toutes les phases et toutes les gradations dans la nature. L'Echelle des Etres s'étend sans interruption du protoplasme à Dieu.

C'est pourquoi nous ne considérons pas six règnes différents, correspondant aux six classes mentionnées qui entrèrent dans l'arène de l'évolution au début de la Période de la Lune, mais trois règnes seulement - les règnes minéral, végétal et animal.

La classe la plus inférieure de la Période de la Lune était formée par le nouveau courant de vie qui commença son évolution dans cette Période. Elle formait la partie minérale la plus dure; cependant, il faut se rappeler qu'elle n'était nullement aussi dure que les minéraux de notre époque; sa dureté correspondait à peu près à celle de notre bois actuel.

Cette assertion ne contredit pas celles faites au sujet du Globe lunaire aqueux dont nous avons parlé, et elle ne contredit pas non plus le tableau 10 qui montre le Globe le plus dense de la Période de la Lune situé dans la Région Ethérique, par conséquent éthérique lui-même. Comme nous l'avons dit auparavant, le fait que le chemin de l'évolution est une spirale empêche que les mêmes conditions se renouvellent jamais. Il y a des

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ressemblances, mais jamais de reproduction identique des mêmes conditions. Il n'est pas toujours possible de décrire en termes exacts les conditions observées. Nous nous servons du meilleur terme à notre portée pour donner une idée approximative des conditions existantes pendant l'époque en considération.

La classe 5 de notre liste était presque entièrement minérale et, cependant, ayant passé par l'état minéral et en étant sortie pendant la Période du Soleil, elle avait quelques-unes des caractéristiques des plantes.

La classe 4 était presque végétale et atteignit la condition de plante avant la fin de la Période de la Lune. Elle était cependant plus proche du règne minéral que les deux classes suivantes qui constituaient le règne supérieur. Nous pouvons donc grouper ensemble les classes 4 et 5, car elles formaient une sorte de degré intermédiaire, un règne "minéral-végétal" qui constituait la surface de l'ancienne planète de la Période de la Lune. Cette matière était quelque chose d'analogue à notre tourbe actuelle qui est aussi une matière spongieuse et humide, ce qui s'accorde avec la description donnée à l'état aqueux de la Période de la Lune.

Les classes 4, 5 et 6 comprenaient donc les divers degrés du règne minéral dans la Période de la Lune, la classe supérieure étant presque végétale et la classe inférieure formant la substance minérale la plus dure de cette époque.

Les classes 2 et 3 constituaient le règne végétal, quoiqu'elles fussent, en réalité, plus que les plantes, et cependant, pas encore tout à fait des animaux. Elles croissaient dans le sol minéral-végétal et étaient stationnaires comme nos plantes; mais elles n'auraient pu, comme nos plantes actuelles, croître dans un sol purement minéral. Nos plantes parasites, qui ne peuvent croître dans un sol purement minéral et qui recherchent la nourriture déjà spécialisée par une véritable plante ou un arbre, fournissent un bon exemple de ce qu'était la condition de ces deux classes.

La classe 1 était formée par les pionniers de la vague de vie des esprits vierges. Pendant la Période de la Lune, ils passèrent par une sorte d'existence quasi animale. Ils n'étaient pas comparables aux animaux de notre époque, si ce n'est qu'ils possédaient les mêmes véhicules et qu'ils étaient sous le contrôle d'un esprit-

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groupe qui comprenait toute la famille humaine. Leur forme différait beaucoup de celle de nos animaux, comme le montre la description partielle donnée dans le chapitre précédent. Ils ne venaient pas en contact avec la surface de la planète, mais flottaient suspendus par des cordons analogues au cordon ombilical. Au lieu de poumons, ils avaient des sortes de branchies au moyen desquelles ils respiraient la vapeur brûlante du "brouillard de feu". Ces caractéristiques de l'existence Lunaire sont encore répétées par l'embryon pendant la période de gestation; à un certain degré de son développement, l'embryon possède, en effet, des branchies. Les êtres de la Période de la Lune avaient aussi la colonne vertébrale horizontale des animaux.

Pendant la Période de la Lune se formèrent des divisions de classes plus nombreuses que dans les Périodes précédentes, parce qu'il y avait, bien entendu, des retardataires qui ne réussirent pas à se maintenir au sommet de la vague d'évolution. Pour cette raison, il y avait, au début de la Période de la Terre, 5 classes, dont quelques-unes contenaient plusieurs divisions, comme le montre le tableau 13.

Ces divisions se produisirent aux époques et pour les raisons suivantes:

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Tableau 13. Classification des êtres à l'aube de la Période de la Terre; 
leurs véhicules et leur condition actuelle.

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Au milieu de la cinquième Révolution de la Période de la Lune, quand les Séraphins donnèrent le germe de l'esprit humain aux pionniers qui s'étaient rendus dignes de passer au degré supérieur, quelques êtres ne parurent pas suffisamment avancés et furent, par suite, reconnus inaptes à recevoir l'impulsion spirituelle qui éveilla l'esprit triple.

Dans la sixième Révolution de la Période de la Lune, les Chérubins parurent de nouveau et vivifièrent l'esprit de vie chez les êtres qui avaient été laissés en arrière pendant la Période du Soleil, mais qui avaient atteint, depuis, le degré nécessaire de développement (classe 2 de la liste précédente), et aussi chez les retardataires de la Période du Soleil qui n'avaient pas développé un corps vital pendant leur existence végétale de la Période de la Lune (classe 3 de notre dernière liste).

La classe 4 de la liste précédente avait passé par une phase inférieure d'existence végétale; cependant, la plupart des Etres de cette classe avaient suffisamment développé le corps vital pour permettre l'éveil de l'esprit de vie.

Les trois dernières classes mentionnées possédaient donc toutes les mêmes véhicules au début de la Période de la Terre, mais, seules, les deux premières classes (3a et 3b du tableau 13) appartenaient à notre vague de vie et avaient le privilège de nous rejoindre si elle passent le point critique de la prochaine Révolution de la Période de la Terre. Les êtres qui ne pourront pas franchir ce point seront mis à part jusqu'à ce qu'une évolution future quelconque arrive à un point qui leur permette d'entrer dans son cours et de continuer leur développement dans une nouvelle période humaine. Ils seront empêchés d'aller de l'avant en compagnie de notre humanité, parce que celle-ci aura progressé jusqu'à un point tellement supérieur à leur propre état que ce serait pour elle une sérieuse entrave dans son progrès que de les traîner à sa suite. Ils ne seront pas détruits, mais simplement mis en réserve pour une autre période d'évolution.

Progresser avec notre vague actuelle d'évolution est l'équivalent du mot "Salut", tel qu'il est employé dans la Religion Chrétienne, et c'est une chose à laquelle nous devons sérieusement aspirer, car bien que la damnation "éternelle" de ceux qui ne sont pas sauvés ne soit, en réalité, ni une destruction totale, ni une torture sans fin, ce n'en est pas moins une très grave affaire que d'être maintenu dans une condition d'inertie

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pendant une période inconcevable de milliards d'années, jusqu'à ce qu'une nouvelle évolution soit arrivée au point où ceux qui ne réussissent pas sur cette terre puissent trouver des conditions leur permettant de continuer leur développement. L'esprit n'est pas conscient de la fuite du temps, mais un tel retard n'en est pas moins une perte sérieuse; de plus, les esprits vierges ainsi retardés doivent souffrir d'un manque d'harmonie avec leur nouveau milieu quand ils se trouvent enfin dans une nouvelle évolution

Pour ce qui concerne l'humanité actuelle, cette possibilité est si infime qu'elle est presque entièrement négligeable. On nous apprend cependant que, du nombre total d'esprits vierges qui commencèrent leur évolution dans la Période de Saturne, les trois cinquièmes seulement passeront le point critique de la prochain Révolution et compléteront jusqu'au bout leur évolution.

Le matérialisme cause plus d'inquiétude aux occultistes scientifiques que tout autre chose, car, s'il est poussé trop loin, il empêche non seulement le progrès de l'esprit vierge, mais il détruit aussi chacun de ses sept véhicules, le laissant privé de ses corps. Dans ce cas, l'esprit vierge doit recommencer son développement tout à fait au début de la nouvelle évolution. Tout le travail qu'il aura accompli depuis l'aube de la Période de Saturne aura été complètement perdu. C'est pour cette raison que la période actuelle est la plus critique de toutes pour notre humanité. Aussi, les occultistes scientifiques parlent-ils des seize Races, dont l'une est formée par le groupe Germano-Anglo-Saxon, comme des "seize chemins vers la destruction". Puisse le lecteur les passer toutes en complète sécurité, car leur étreinte est pire qu'un retard dans la prochaine Révolution.

D'une manière générale, les membres de la classe 5 de la liste précédente reçurent le germe de l'esprit divin dans la septième Révolution, quand parurent à nouveau les Seigneurs de la Flamme. Par conséquent, ils étaient les pionniers de la dernière vague de vie qui entra en évolution au début de la Période de la Lune. Ils passèrent là leur existence minérale. Les retardataires de cette vague de vie ne reçurent ainsi que le germe d'un corps dense.

Il y avait aussi, en plus de cette classe, une nouvelle vague de vie (notre règne minéral actuel) qui commença son évolution au début de la Période de la Terre.

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A la fin de la Période de la Lune, ces classes possédaient les véhicules tels qu'ils sont indiqués au tableau 13 et commencèrent avec eux leur évolution au début de la Période de la Terre. Pendant le temps qui s'est écoulé depuis cette époque, le règne humain a développé le trait d'union de l'intellect et il a acquis par ce moyen la conscience à l'état de veille. Les animaux ont obtenu un corps du désir; les plantes, un corps vital. Les retardataires de la vague de vie qui entra dans l'évolution dans la Période de la Lune ont échappé à la dure et immobile condition des couches rocheuses et aujourd'hui leurs corps physiques forment nos terres meubles, tandis que la vague de vie qui entra en évolution dans la Période de la Terre forme les roches et les pierres les plus dures.

C'est ainsi que les diverses classes ont obtenu les véhicules indiqués au tableau 3, auquel nous prions le lecteur de vouloir bien se reporter.

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CHAPITRE 10

LA PÉRIODE DE LA TERRE

Les Globes de la Période de la Terre sont situés dans les quatre régions les plus denses de la matière: la Région de la Pensée Concrète, le Monde du Désir et les Régions Ethérique et Chimique (voir tableau 10). Le Globe le plus dense (le Globe D) est notre Terre actuelle.

Quand nous parlons des " Mondes les plus denses" ou des "états les plus denses de la matière", il faut prendre l'expression dans un sens relatif, car autrement elle impliquerait une limitation de l'Absolu, ce qui est absurde. Les mots "dense" et "subtil", "en haut" et "en bas", "Est" et "Ouest", ne s'appliquent que relativement à notre propre état ou à notre position. De même qu'il y a des Mondes supérieurs plus subtils que ceux avec lesquels notre vague de vie vient en contact, il y a aussi des états plus denses de la matière qui servent de champ d'évolution à d'autres classes d'êtres. Il ne faudrait pas croire non plus que ces mondes plus denses sont à une certaine distance dans l'espace; ils pénètrent nos mondes d'une manière semblable à celle dont les Mondes supérieurs pénètrent notre Terre. La densité supposée de la Terre et des formes que nous voyons ne s'oppose pas au passage d'un corps plus dense qu'elles, pas plus que nos murs physiques ne s'opposent au passage d'un homme dans son corps du désir. Solidité n'est pas non plus synonyme de densité, comme c'est le cas pour l'aluminium, solide qui est moins dense que le mercure liquide; il n'en est pas moins vrai que, en dépit de sa densité, le mercure s'évapore ou filtre à travers certains solides.

Puisque nous sommes dans la quatrième Période, nous avons maintenant quatre éléments. Dans la Période de

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Saturne, il n'y avait qu'un seul élément: le Feu, c'est-à-dire qu'il y avait la chaleur qui marque la naissance du feu. Dans la deuxième Période ou Période du Soleil, il y avait deux éléments, le Feu et l'Air. Dans la troisième Période, ou Période de la Lune, l'élément Eau fut ajouté aux autres, et, dans la quatrième Période ou Période de la Terre, le quatrième élément parut: la Terre. On peut ainsi voir qu'un nouvel élément fut ajouté dans chaque Période.

Dans la Période de Jupiter, un élément de nature spirituelle sera ajouté pour s'unir à la parole, de telle sorte que les mots transmettront invariablement avec eux le sens voulu, au lieu d'être la cause d'équivoques, comme c'est souvent le cas maintenant. Par exemple, quand une personne prononce le mot "maison", elle peut vouloir dire une chaumière, alors que celle qui l'entend peut avoir l'idée d'une maison divisée en appartements.

Comme nous l'avons spécifié plus haut, les Hiérarchies, qui en avaient la charge, amenèrent, dans ce milieu des quatre éléments, les différentes classes mentionnées au tableau 13.

Nous nous rappelons que dans la Période de la Lune, les classes formèrent les trois règnes: animal, animal-végétal et végétal-minéral. Mais sur notre Terre, les conditions sont telles qu'il ne peut y avoir de grandes classes intermédiaires. Il doit y avoir quatre règnes tout à fait distincts. Dans cette phase cristallisée d'existence, les divisions entre les classes doivent être plus clairement marquées que dans les Périodes précédentes, alors qu'un règne se fondait graduellement dans le règne le plus proche. Par conséquent, quelques-unes des classes mentionnées au tableau 13 avancèrent d'un demi degré, tandis que d'autres rétrogradèrent d'autant.

Certains minéraux-végétaux passèrent complètement dans le règne végétal et devinrent la verdure des champs. D'autres rétrogradèrent et devinrent le sol purement minéral dans lequel poussèrent les plantes. Parmi les végétaux-animaux, quelques-uns passèrent dans le règne animal, et ces espèces possèdent encore le sang incolore des plantes; quelques-une d'entre elles, comme les étoiles de mer, ont même les cinq pointes des pétales de fleurs.

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Tous les membres de la classe 2, dont le corps du désir pouvait être divisé en deux parties (comme c'est le cas pour tous ceux de la classe 1), furent préparés pour devenir des véhicules humains et passèrent par conséquent, dans le groupe humain.

Nous devons nous rappeler que dans les paragraphes qui précèdent, nous traitons de la Forme et non pas de la Vie qui habite dans la Forme. La qualité de l'instrument est du même ordre que celle de la vie qui doit l'habiter. Les êtres de la classe 2, dans les véhicules desquels la division du corps du désir pouvait être faite, furent élevés jusqu'au règne humain, mais ils reçurent l'esprit intérieur plus tard que les êtres de la classe l. Aussi, ne sont-ils pas aussi développés que cette classe et forment, par conséquent, les races inférieures de l'humanité.

Ceux dont les corps du désir ne pouvaient être divisés furent placés dans les mêmes catégories que les classes 3a et 3b. Ce sont nos anthropoïdes actuels. Ils peuvent encore rejoindre notre évolution s'ils atteignent un degré de développement suffisant avant le point critique déjà mentionné, vers le milieu de la cinquième Révolution de la Période de la Terre. S'ils ne nous rejoignent pas à cette époque, ils auront perdu contact avec notre évolution.

Nous avons dit que l'homme avait construit son triple corps avec l'aide d'êtres qui lui étaient supérieurs, mais dans la Période précédente, il n'y avait pas de pouvoir de coordination; l'esprit triple, l'Ego, était séparé et distinct de ses véhicules. Le moment était maintenant venu d'unir l'esprit au corps.

Pour ceux dont le corps du désir put être divisé, la partie supérieure commença à contrôler tant soit peu la partie inférieure et les corps dense et vital. Elle forma une sorte d'âme animale à laquelle l'esprit pouvait s'unir au moyen du trait d'union de l'intellect. Là où cette division du corps du désir ne put être faite, le véhicule fut abandonné sans aucun frein aux désirs et aux passions et par suite il ne put devenir un véhicule dans lequel l'esprit pût résider. Aussi fut-il soumis au contrôle d'un esprit-groupe qui le dirigeait de l'extérieur. Il devint un corps animal; ce genre de corps a dégénéré maintenant et est utilisé par les anthropoïdes.

Là où se produisit la division du corps du désir, le corps dense prit graduellement une position verticale,

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soustrayant ainsi la colonne vertébrale à l'influence des courants horizontaux du Monde du Désir au moyen desquels l'esprit-groupe agit sur l'animal à travers la colonne vertébrale horizontale. L'Ego put alors entrer, se mettre au travail et s'exprimer par l'intermédiaire de l'épine dorsale verticale, construire le larynx vertical et le cerveau pour s'exprimer dans le corps dense. Un larynx horizontal est aussi sous le contrôle de l'esprit-groupe. Il est vrai que certains animaux, tel que le perroquet, peuvent, grâce à leur larynx vertical, prononcer des mots, mais ils ne peuvent s'en servir d'une manière intelligente. L'usage de mots pour exprimer la pensée est le plus grand privilège de l'homme et il ne peut être exercé que par une entité douée de raison et qui pense.

Si l'étudiant garde bien cette particularité présente à l'esprit, il lui sera plus facile de suivre les divers degrés qui conduisent à ce résultat.

RÉVOLUTION DE SATURNE DE LA PÉRIODE DE LA TERRE

C'est pendant la révolution de Saturne de chaque Période que le corps dense est reconstruit. Cette fois, il reçut le pouvoir de former un cerveau et de devenir un véhicule pour le germe de l'intellect qu'il devait recevoir plus tard. Cette addition constitua la reconstruction finale du corps dense et le rendit capable d'atteindre le degré d'efficacité le plus élevé possible pour un tel véhicule.

Une Sagesse Ineffable a présidé à cette reconstruction. Ce véhicule est une merveille. On n'insistera jamais trop auprès de l'étudiant sur les facilités infinies offertes par cet instrument pour acquérir des connaissances et sur les privilèges qu'il confère à l'homme, sur le prix qu'il devrait y attacher et sur la reconnaissance qu'il devrait avoir de le posséder.

Nous avons donné précédemment quelques exemples de la perfection de la construction et de l'intelligente faculté d'adaptation de ce véhicule mais, afin de faire mieux pénétrer cette importante vérité dans l'esprit de

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l'étudiant, il n'est peut-être pas inutile de donner de nouveaux exemples de cette Sagesse et de parler aussi du travail de l'Ego dans le sang.

On sait, généralement d'une façon plutôt vague, que le suc gastrique agit sur les aliments de manière à en faciliter l'assimilation; mais en dehors de la profession médicale, peu de personnes savent qu'il y a plusieurs qualités de sucs gastriques appropriées au traitement des divers aliments. Il n'en est pas moins vrai que les recherches de Pavloff ont établi de façon certaine le fait qu'il y a une sorte de suc gastrique pour digérer la viande, une autre pour le lait, une autre pour les fruits acides. Nous pouvons dire en passant que c'est pour cette raison que les aliments ne forment pas toujours de bons mélanges. Le lait, par exemple, demande un suc gastrique très différent de presque tous les autres, excepté de celui qui est nécessaires pour la digestion des aliments amylacés, et il n'est pas facile à digérer quand il est employé avec tout autre aliment que des céréales. Le seul fait que l'Ego, dans son travail subconscient, soit capable de choisir les divers sucs appropriés aux différentes sortes d'aliments qui passent dans l'estomac et de leur donner la force et le débit nécessaires pour les digérer, montre une merveilleuse sagesse. Cependant, plus merveilleux encore est le fait que le suc gastrique est versé dans l'estomac avant que les aliments n'y arrivent.

Nous ne dirigeons pas consciemment l'opération par laquelle ce fluide est mélangé. La grande majorité des gens ne sait rien du métabolisme ou de toute autre action chimique. Aussi, il ne suffit pas de dire que, au moment où nous goûtons les aliments, nous dirigeons l'opération au moyen de signaux transmis par le système nerveux.

Quand le fait du choix des sucs gastriques fut démontré pour la première fois, les hommes de science furent extrêmement embarrassés en cherchant à comprendre comment le suc approprié était choisi et ce qui causait son écoulement dans l'estomac avant l'entrée des aliments. Ils pensaient que le signal était transmis par le système nerveux. Mais il fut démontré, sans doute possible, que le suc approprié était versé dans l'estomac, alors même que le système nerveux était bloqué.

Finalement, Starling et Bayliss, par une série d'expériences d'une extrême ingéniosité, prouvèrent qu'une

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quantité infinitésimale de nourriture est absorbée par le sang aussitôt qu'elle pénètre dans la bouche, qu'elle va à l'avance vers les glandes digestives et cause un écoulement du suc gastrique approprié.

Mais ceci n'est que le côté physique du phénomène. Pour saisir dans son ensemble le merveilleux rapport, nous devons faire appel à la science occulte. Elle seule explique pourquoi le signal est transmis par le sang.

Le sang est un des produits supérieurs du corps vital. L'Ego guide et contrôle son instrument par lui; par suite, il est aussi l'intermédiaire employé pour agir sur le système nerveux. Pendant une partie du temps que dure la digestion, il agit partiellement par l'intermédiaire du système nerveux, mais spécialement au début de la digestion, il agit directement sur l'estomac. Quand, pendant les expériences scientifiques, les nerfs étaient bloqués, la transmission directe au moyen du sang était encore ouverte, et l'Ego recevait l'information nécessaire par son intermédiaire.

Nous voyons aussi que le sang afflue là où l'Ego déploie la plus grande activité à un moment donné. Si une situation exige soudainement que nous réfléchissions et que nous agissions, le sang est rapidement chassé vers la tête. Faut-il digérer un repas copieux, la plus grande partie du sang abandonne la tête et se concentre autour des organes de digestion. L'Ego fait tous ses efforts pour débarrasser le corps des aliments superflus. C'est pourquoi, un homme ne peut pas penser avec clarté après un repas copieux. Il est assoupi, parce qu'une telle quantité de sang abandonné le cerveau, que ce qui reste ne suffit pas pour exercer les fonctions nécessaires pour être complètement conscient; de plus, presque tout le fluide de vie ou l'énergie solaire spécialisée par la rate est absorbée par le sang qui passe à travers cet organe en plus grande quantité après un repas qu'entre les repas. Ainsi, les autres parties du corps sont aussi privées dans une proportion importante du fluide de vie pendant la digestion. C'est l'Ego qui pousse le sang vers le cerveau. Toutes les fois que le corps est livré au sommeil, le sang abandonne le cerveau, comme on peut le prouver en plaçant un homme sur une table spécialement mise en équilibre. Quand il s'endort, la table penche invariablement du côté des pieds,

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élevant la tête. Pendant la copulation, le sang est concentré dans les organes sexuels. Tous ces exemples tendent à prouver que, pendant les heures de veille, l'Ego travaille dans le corps dense et le contrôle au moyen du sang. La plus grande partie de la somme totale du sang va vers la partie du corps dans laquelle, à un moment donné, l'Ego déploie une activité spéciale.

La reconstruction du corps dense dans la Révolution de Saturne de la Période de la Terre avait pour objet de le rendre capable d'être pénétré par l'intellect. Ce fut la première impulsion donnée au développement de la partie frontale du cerveau; elle marqua aussi le commencement de la division du système nerveux qui, depuis, est devenue apparente dans ses subdivisions: système nerveux volontaire et système sympathique. Ce dernier était le seul qui fut développé pendant la Période de la Lune. Le système nerveux volontaire (qui d'un simple automate agissant sous la pression d'excitations venant de l'extérieur, a transformé le corps dense en un instrument doué d'une faculté extraordinaire d'adaptation et capable d'être guidé et contrôlé, de l'intérieur, par l'Ego), ne fut pas ajouté au corps dense avant la présente Période de la Terre.

La partie principale de ce travail de reconstruction fut accomplie par les Seigneurs de la Forme. Ils sont la Hiérarchie Créatrice la plus active pendant la Période de la Terre, comme l'étaient les Seigneurs de la Flamme dans la Période de Saturne, les Seigneurs de la Sagesse dans la Période du Soleil et les Seigneurs de l'Individualité dans la Période de la Lune.

La Période de la Terre est, avant tout, la Période de la Forme, car c'est ici que le côté forme ou matière de l'évolution atteint son développement le plus grand et le plus prononcé. Là, l'esprit est moins puissant et plus étouffé qu'auparavant et la Forme est le facteur dominant; de là, vient la prééminence des Seigneurs de la Forme.

RÉVOLUTION DU SOLEIL DE LA PÉRIODE DE LA TERRE

Pendant cette Révolution, le corps vital fut reconstruit, afin qu'il puisse recevoir le germe de l'intellect. Le corps vital fut modelé davantage à l'image du corps dense pour le rendre capable d'être utilisé comme

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véhicule le plus dense pendant la Période de Jupiter, quand le corps dense aura été spiritualisé, ainsi que nous l'expliquons plus loin dans cet ouvrage.

Les Anges, qui étaient l'humanité de la Période de la Lune, furent aidés dans cette reconstruction par les Seigneurs de la Forme. L'organisation du corps vital ne le cède maintenant en efficacité qu'à celle du corps dense. Quelques auteurs traitant ce sujet appellent le corps vital un trait d'union et soutiennent qu'il n'est que le moule du corps dense et non un véhicule distinct.

Nous ne désirons pas critiquer cette opinion et nous admettons qu'elle paraît justifiée par le fait que l'homme, dans l'état actuel de son évolution, ne peut ordinairement se servir du corps vital comme d'un véhicule distinct. Il demeure toujours avec le corps dense et, s'il en était totalement séparé, la mort de ce dernier véhicule en résulterait. Pourtant, à une certaine époque, il n'était pas aussi étroitement relié au corps dense, comme nous allons le voir.

Pendant les époques de l'histoire de notre Terre qui ont été déjà mentionnées sous le nom d'Epoque Lémurienne et d'Epoque Atlantéenne, l'homme était involontairement clairvoyant, et c'était justement le relâchement de cette liaison entre le corps dense et le corps vital qui était la cause de cette clairvoyance. (Les Initiateurs de cette époque aidaient le candidat à rendre cette liaison moins étroite, comme chez le clairvoyant volontaire).

Depuis, le corps vital est devenu beaucoup plus étroitement relié au corps dense chez la majorité des hommes mais, chez tous les sensitifs, cette connexion est plus lâche. C'est cette particularité qui constitue la différence entre le "psychique" et une personne ordinaire qui n'est consciente que des vibrations perçues par l'intermédiaire des cinq sens. L'humanité entière doit passer par cette période de liaison étroite des véhicules et éprouver la limitation de conscience qu'elle entraîne. Il y a donc deux classes de "psychiques": ceux qui ne sont pas encore fermement incorporés dans la matière, tels que la plupart des Hindous, des Indiens, et qui

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possèdent un certain degré inférieur de clairvoyance ou qui sont sensibles aux sons de la nature, et ceux qui sont à l'avant-garde de l'évolution. Ces derniers émergent du nadir de la matérialité et peuvent être eux-mêmes divisés en deux groupes. Le premier comprend ceux qui se développent d'une manière passive, sans grande force de volonté. Avec l'aide d'autres êtres, ils réveillent l'activité du plexus solaire et d'autres organes reliés au système nerveux involontaire. Ce sont, par conséquent, des clairvoyants involontaires, des médiums qui n'ont pas le contrôle de leur faculté. Ceux-là ont rétrogradé. L'autre groupe comprend ceux qui, par la force de leur propre volonté, développent le pouvoir vibratoire d'organes maintenant en relation avec le système nerveux volontaire et deviennent ainsi des occultistes correctement développés, pouvant contrôler leur propre corps et exercer la faculté de clairvoyance au gré de leur volonté. On les appelle des clairvoyants volontaires.

Dans la Période de Jupiter, l'homme fonctionnera dans son corps vital comme il le fait actuellement dans son corps dense; et comme il n'y a pas dans la nature de développement soudain, le procédé de séparation des deux corps a déjà commencé. Le corps vital atteindra alors un degré d'efficacité beaucoup plus grand que celui atteint de nos jours par le corps dense. C'est un véhicule beaucoup plus flexible que ce dernier que l'esprit pourra alors utiliser d'une manière impossible à réaliser dans le cas du véhicule physique actuel.

RÉVOLUTION DE LA LUNE DE LA PÉRIODE DE LA TERRE

Dans cette Révolution, la Période de la Lune fut récapitulée dans des conditions à peu près analogues (sur une échelle plus élevée) que sur le Globe D de cette Période. Il y avait la même sorte d'atmosphère de brouillard de feu, le même noyau brûlant, la même division du globe en deux parties, afin de permettre aux êtres les plus développés de progresser au taux et avec la rapidité convenables que des entités telles que celles qui composent notre humanité ne pourraient égaler.

Pendant cette Révolution, les Archanges (humanité de la Période du Soleil) et les Seigneurs de la Forme se

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chargèrent de la reconstruction du corps du désir, mais ils n'étaient pas seuls à faire ce travail. Quand la division du Globe en deux parties eut lieu, il se produisit une division analogue dans le corps du désir de quelques-uns des êtres en évolution. Nous avons déjà noté que, là où cette division s'accomplit, la forme était prête à devenir le véhicule d'un esprit intérieur et, pour faciliter cet objet, les Seigneurs de l'Intellect (humanité de la Période de Saturne) prirent le contrôle de la partie supérieure du corps du désir et y implantèrent le principe du "moi distinct" (separate selfhood) sans lequel l'homme actuel, avec toutes ses glorieuses capacités latentes, n'aurait jamais pu exister.

Ainsi, dans la dernière partie de la Révolution de la Lune, le premier germe de la personalité distincte (separate personality) fut implanté dans la partie supérieure du corps du désir par les Seigneurs de l'Intellect.

Les Archanges travaillaient sur la partie inférieure du corps du désir et lui donnèrent les désirs purement animaux. Ils travaillèrent aussi sur les corps dont la division n'avait pas eu lieu. Quelques-uns de ces corps devaient devenir les véhicules des esprits-groupes des animaux qui travaillent sur ces derniers, de l'extérieur, mais qui n'entrent pas complètement dans les formes animales, comme l'esprit individuel entre dans le corps humain.

Le corps du désir fut reconstruit pour le rendre capable d'être pénétré par le germe de l'intellect qui, pendant la Période de la Terre, sera implanté dans tous les corps du désir dans lesquels la division put se produire.

Comme nous l'avons expliqué précédemment, le corps du désir est un ovoïde non organisé dont le centre contient le corps dense, comme une tache sombre, tel le blanc de l'oeuf entourant le jaune. Il y a dans cet ovoïde un certain nombre de centres de perception qui ont paru depuis le début de la Période de la Terre.Chez la majorité des hommes, ces centres ont seulement l'apparence de remous dans un courant et ne sont pas éveillés actuellement; aussi leur corps du désir est-il pour eux sans utilité en tant que véhicule distinct de conscience; mais quand ces centres de perception sont éveillés, ils ressemblent à des tourbillons rapides.

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PÉRIODE DE REPOS ENTRE LES RÉVOLUTIONS

Jusqu'à présent, nous n'avons parle que des Nuits Cosmiques qui séparent les Périodes. Nous avons vu qu'il y avait un intervalle de repos et d'assimilation entre la Période de Saturne et la Période du Soleil; une autre Nuit Cosmique entre la Période du Soleil et la Période de la Lune. Mais il y a, en outre, des intervalles de repos entre les Révolutions.

Nous pouvons comparer les Périodes aux diverses incarnations d'un homme; les Nuits Cosmiques entre ces Périodes aux intervalles entre les morts et les renaissances; le repos entre les Révolutions serait alors analogue à la période de sommeil entre deux jours.

Quant une Nuit Cosmique commence, toutes les choses manifestées sont de nouveau dissoutes en une masse homogène, le Cosmos retourne au Chaos.

C'est ce retour périodique de la matière à l'état de substance primordiale qui rend possible l'évolution de l'esprit. Si la cristallisation ayant cours pendant la manifestation active devait continuer indéfiniment, elle opposerait un obstacle insurmontable au progrès de l'Esprit. Chaque fois que la matière s'est cristallisée au point que l'esprit n'en puisse plus faire usage, celui-ci se retire pour recouvrer son énergie épuisée, en vertu du même principe qu'un foret mécanique qui s'est arrêté en s'enfonçant dans un métal dur est retiré pour regagner son élan. Il est alors capable de creuser son chemin plus profondément dans le métal.

Débarrassées de l'énergie cristallisante des esprits en évolution, les forces chimiques de la matière ramènent le Cosmos au Chaos en rétablissant la matière dans son état primordial, afin que les esprits vierges régénérés puissent inaugurer une ère nouvelle à l'aube d'un nouveau Jour de Manifestation. L'expérience acquise dans les Périodes et les Révolutions précédentes permet à l'Esprit de reconstruire ses véhicules jusqu'au point atteint dans le passé avec une rapidité relativement grande, et elle facilite aussi les progrès ultérieurs en ordonnant tels changements que la somme totale de son expérience recommande.

Ainsi, à la fin de la Révolution de la Lune de la Période de la Terre, tous les Globes et toute la Vie retournent au Chaos d'où ils émergent au commencement de la quatrième Révolution.

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QUATRIÈME RÉVOLUTION DE LA PÉRIODE DE LA TERRE

Dans la complexité extrême du plan de l'évolution, il y a toujours des spirales inscrites dans des spirales, à l'infini. Aussi, nous ne serons pas surpris d'apprendre que, dans chaque Révolution, les divers Globes passent par un travail de récapitulation et par une période de repos. Quand, dans cette Révolution, la vague de vie reparut sur le Globe A, elle passa par le développement de la Période de Saturne; puis, après un repos qui, toutefois, n'entraîna pas la destruction complète du Globe, mais seulement une altération, elle reparut sur le Globe B, sur lequel fut récapitulé le travail de la Période du Soleil. Après une Période de Repos, la vague de vie passa sur le Globe C, où le travail de la Période de la Lune fut répété. Finalement, elle arriva sur le Globe D, qui est notre Terre, et c'est seulement alors que le travail propre à la Période de la Terre commença.

Même alors, la spirale inscrite dans la spirale de l'évolution fit que cette Période ne commença pas dès l'arrivée de la vague de vie venant du Globe C, car le germe de l'intellect ne fut pas implanté avant la quatrième Epoque, les trois premières Epoques étant de nouvelles récapitulations de la Période de Saturne et des Périodes du Soleil et de la Lune, mais toujours sur un échelon plus avancé.

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CHAPITRE 11

GENÈSE ET ÉVOLUTION DE NOTRE SYSTÈME SOLAIRE


LE CHAOS

Dans les pages précédentes, nous n'avons pas parlé de notre Système Solaire et des différentes planètes qui le composent, car ce n'est qu'à partir de la Période de la Terre que la présente différenciation fut faite. La Période de la Terre marque le point culminant de la diversification et, quoique nous n'ayons parlé que d'une seule classe d'esprits vierges, de ceux qui, dans le sens le plus strict et le plus limité, sont reliés à l'évolution terrestre, il y a en réalité sept "Rayons" ou courants de vie; chacun d'eux poursuit une évolution différente, mais tous appartiennent à la classe originale d'esprits vierges dont notre humanité fait partie.

Dans les Périodes précédentes, toutes ces différentes subdivisions ou ces divers Rayons trouvèrent un milieu approprié pour leur évolution sur la même planète. Mais, dans la Période de la Terre, les conditions devinrent telles que, afin de procurer à chaque classe le degré de chaleur et de vibrations nécessaires pour sa phase particulière d'évolution, les esprits vierges furent répartis sur diverses planètes, situées à des distances variables du Soleil source centrale de la Vie. C'est là la raison d'être de notre Système et de tous les autres Systèmes Solaires de l'Univers.

Avant de continuer la description de l'évolution de notre humanité sur la Terre, après sa séparation du Soleil

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central, il est nécessaire d'expliquer la différenciation qui dispersa dans l'espace les planètes de notre système.

La manifestation active, particulièrement dans le Monde Physique, dépend de l'état de séparation, de la limitation de la vie par la forme. Mais, pendant les intervalles entre les Périodes et les Révolutions, la distinction bien marquée entre la forme et la vie cesse d'exister. Ceci s'applique non seulement à l'homme et aux règnes inférieurs, mais aussi aux Mondes et aux Globes qui servent de base aux formes de la vie en évolution. Seuls les atomes-germes et les noyaux ou centres des Globes-Mondes demeurent; tout le reste forme une substance homogène. Il n'y a qu'un seul Esprit répandu dans tout l'Espace. La Vie et la Forme, ses pôles positif et négatif sont UN.

Cet état de choses est ce que la Mythologie grecque décrivait sous le nom de "Chaos". Les anciens Normands et la Mythologie Teutonique l'appellent "Ginnungagap", limité au nord par le froid et brumeux "Niflheim", pays des nuées et des brouillards, et au sud par le brûlant "Muspelheim". Quand la chaleur et le froid pénétrèrent dans l'espace occupé par le Chaos ou Ginnungagap, ils causèrent la cristallisation de l'univers visible.

La Bible nous donne aussi l'idée de l'espace infini précédant la manifestation de l'Esprit.

A notre époque matérialiste actuelle, nous avons malheureusement perdu l'idée de tout ce qui se trouve compris dans le mot Espace. Nous nous sommes si bien habitués à parler de l'espace "vide" ou du "grand vide de l'espace", que nous avons complètement perdu la signification sublime et sacrée du mot et que nous sommes par suite incapables de ressentir pour cette idée d'Espace et de Chaos, toute la révérence qu'elle devrait nous inspirer.

Pour les Rosicruciens, comme pour toute autre école d'occultisme, le vide de l'espace n'existe pas. Pour eux, l'Espace est l'Esprit dans sa forme atténuée; tandis que la matière est la cristallisation de l'Espace ou de l'Esprit.

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L'Esprit en manifestation a deux aspects; ce que nous percevons comme Forme est la manifestation négative de l'Esprit, manifestation cristallisée et inerte. Le pôle positif de l'Esprit se manifeste comme Vie et galvanise la Forme négative pour l'action, mais toutes les deux tirent leur origine de l'Esprit, de l'Espace, du Chaos!

Pour emprunter à la vie quotidienne une idée qui servira d'exemple, nous allons considérer l'éclosion d'un oeuf. L'oeuf est rempli d'un fluide assez visqueux. Ce fluide ou cette humidité est soumise à l'action de la chaleur et de la substance molle et fluide sort un poussin vivant dont les os et la chair sont relativement fermes et qui est couvert d'un duvet dont le tuyau central est assez dur.

Alors qu'un poussin vivant peut sortir du fluide inerte d'un oeuf sans l'addition d'aucune substance durcissante, n'est-il pas possible de soutenir que l'Univers est la cristallisation de l'Espace ou de l'Esprit? Cette assertion peut paraître absurde à bien des gens; mais ce livre n'est pas écrit dans le but de convaincre la majorité des hommes que les choses sont vraiment ainsi. Il a pour objet d'aider ceux qui sentent en eux-mêmes que ces choses doivent être ainsi et de leur donner quelque lumière sur le Grand Mystère du Monde qu'il a été permis à l'auteur de contempler. Le but spécial est, à présent, de montrer que l'Esprit est sans cesse actif, d'une certaine manière pendant la Manifestation, et d'une autre pendant le Chaos.

La Science moderne se moquerait de cette idée que la vie peut exister sur un Globe en cours de formation. Cela vient de ce que la Science ne peut dissocier la Vie de la Forme et qu'elle ne peut concevoir la Forme que comme solide et tangible, discernable par un de nos cinq sens physiques.

L'occultiste scientifique, d'accord en cela avec les définitions précédentes de la Vie et de la Forme, affirme que la Vie peut exister indépendamment de la Forme Concrète; qu'elle peut revêtir des Formes que nous ne pouvons percevoir avec nos sens limités et qui ne sont pas soumises aux lois régissant l'état actuel de la matière concrète.

Il est vrai que la théorie nébulaire soutient que toute existence (c'est-à-dire toute Forme, les Mondes dans l'espace et toutes les Formes qui peuvent les habiter) a eu son origine dans la nébuleuse ardente; mais ce qu'elle n'admet pas, c'est le fait (sur lequel les occultistes scientifiques insistent) que la nébuleuse ardente

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est Esprit. Elle n'admet pas que l'atmosphère qui nous entoure, l'espace entre les Mondes, est Esprit et qu'un échange continuel a toujours lieu, la Forme se dissolvant en Espace et l'Espace se cristallisant en Forme.

Le Chaos n'est pas une condition qui a existé dans le passé et qui a maintenant complètement disparu. Il est autour de nous au moment actuel. Sans le fait que les anciennes formes, ayant perdu leur utilité, sont constamment dissoutes dans le Chaos qui donne aussi constamment naissance à de nouvelles formes, il ne pourrait y avoir de progrès; le travail de l'évolution cesserait et la stagnation empêcherait toute possibilité d'avancement.

C'est une vérité autant qu'un axiome de dire que "Plus souvent nous mourons, mieux nous vivons". Goethe, le Poète-Initié a écrit:

"Celui qui ne peut constamment mourir pour donner la vie restera toujours un triste hôte sur cette terre désolée."

et Paul a dit:"Je meurs chaque jour."

Aussi est-il nécessaire, comme étudiants de la science occulte, que nous comprenions que, même pendant la manifestation active, c'est le Chaos qui est la base de tout progrès. Notre vie pendant le Chaos est basée sur notre vie pendant la manifestation active et vice versa, ce que nous sommes capables d'accomplir pendant la manifestation active et notre capacité de progresser sont le résultat de notre existence dans le Chaos. Les intervalles entre les Périodes et les Révolutions sont, en réalité, beaucoup plus importants pour la croissance de l'âme que l'existence concrète, quoique celle-ci soit la base de l'autre existence et que, par conséquent, on ne puisse s'en dispenser. L'importance de cet intervalle de retour au Chaos vient du fait que, pendant cette période, toutes les classes d'entités en évolution sont si étroitement unies qu'elles n'en font en réalité qu'une; par conséquent, celles qui, pendant la manifestation, sont d'un développement inférieur, se trouvent être étroitement en contact avec les entités plus complètement développées et ont ainsi l'usage et l'avantage de vibrations bien supérieures à celles qui leur sont propres. Cela leur permet de vivre à nouveau leurs expériences passées et de les assimiler d'une manière que rendent impossible les entraves de la Forme.

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Nous avons vu quel avantage résulte pour l'esprit de l'homme de pouvoir assimiler les expériences d'une incarnation pendant l'intervalle qui existe entre la mort et une nouvelle naissance. Là, la forme existe encore, quoique beaucoup plus atténuée que celle du corps dense; mais, pendant la Nuit Cosmique et les intervalles de repos entre les Périodes et les Révolutions, alors que la vie est complètement libérée de la forme, les résultats bienfaisants des expériences passées peuvent être assimilés d'une manière beaucoup plus effective.

Nous avons un mot qui, à l'origine, avait été forgé pour exprimer l'idée de l'état des choses entre les manifestations. Ce mot a été toutefois si souvent employé dans un sens matériel qu'il a perdu son sens primitif. C'est le mot Gaz.

On pourrait croire que c'est un très vieux mot qui a presque toujours existé pour désigner un état de la matière plus léger que les liquides; mais tel n'est pas le cas. Le mot fut employé pour la première fois dans Physica, un ouvrage qui parut en 1633 et dont l'auteur était Comenius, un Rosicrucien.

Comenius ne se donnait pas le nom de Rosicrucien; un véritable Frère de l'Ordre ne se reconnaît jamais publiquement comme tel. Seul un Rosicrucien connaît un frère Rosicrucien. Pas même les amis les plus intimes ou les parents d'un certain homme n'ont connaissance de sa relation avec l'Ordre. Seuls ceux qui sont eux-mêmes Initiés savent quels écrivains du passé étaient Rosicruciens, parce que dans leurs oeuvres brillent à tout jamais les mots, les phrases et les signes toujours reconnaissables qui donnent la clef du sens profond du texte, sens caché pour le lecteur non Initié. L'Association Rosicrucienne est composée d'étudiants des enseignements de l'Ordre, maintenant donnés publiquement, parce que l'intelligence de l'humanité est en train d'atteindre le degré nécessaire de compréhension. Cet ouvrage est un des premiers et rares fragments de cet enseignement Rosicrucien a être donné publiquement. Tout ce qui, antérieurement aux quelques années qui précèdent, a été imprimé comme tel, était l'ouvrage de charlatans ou de traîtres.

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Les Rosicruciens, tels que Paracelse, Comenius, Bacon, van Helmont et d'autres, firent des allusions indirectes dans leurs écrits et influencèrent d'autres personnes. La fameuse controverse au sujet de l'identité de l'auteur des oeuvres attribuées à Shakespeare, qui a tant fait couler d'encre, ne se serait jamais élevée si on avait su que la similitude notée entre Shakespeare et Bacon est due au fait que tous les deux furent influencés par le même Initié, qui influença également Jacob Boehme et un pasteur d'Ingolstadt, Jacobus Baldus. Ce dernier vécut peu de temps après la mort du Barde d'Avon et écrivit des vers lyriques en latin. Si on lit le premier poème de Jacobus Baldus au moyen d'une certaine clef, on trouve qu'en lisant verticalement les lignes, la phrase suivante est formée: "Jusqu'ici, j'ai parlé par delà la mer au moyen du drame; je vais maintenant m'exprimer en vers lyriques."

Dans son ouvrage intitulé Physica, Comenius, le Rosicrucien, écrit "Ad huc spiritum incognitum Gas voco", c'est-à-dire "J'appelle Gaz cet esprit jusqu'ici inconnu." Plus loin, dans le même livre, il écrit "Cette Vapeur que j'ai appelée Gaz n'est pas très éloignée, dans sa nature, du Chaos dont parlaient les Anciens."

Si nous arrivons à penser que le Chaos est, comme l'Esprit de Dieu, répandu dans toutes les parties de l'infini, on le connaîtra alors dans sa véritable nature; ainsi que le dit la maxime occulte "Le Chaos est le sol nourricier du Cosmos." Aussi, nous ne nous étonnerons plus que "quelque chose puisse sortir de rien" parce que le mot "Espace" n'est pas synonyme de "rien". En lui sont contenus les germes de tout ce qui existe pendant une manifestation physique; pas absolument tout, cependant, car l'union du Chaos et du Cosmos produit chaque fois quelque chose de nouveau qui n'existait pas auparavant, quelque chose qui n'était ni préparé, ni à l'état latent. Ce quelque chose s'appelle le Génie, cause de l'Epignénèse.

Il se montre dans tous les règnes. Il est l'expression de l'esprit progressif chez l'homme, chez l'animal et la plante. Chaos est donc un mot sacré, un mot qui désigne la cause de tout ce que nous voyons dans la Nature et qui inspire un sentiment de dévotion chez tout occultiste expérimenté et fidèle. Il regarde le monde visible des sens comme une révélation des potientalités cachées du Chaos.

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NAISSANCE DES PLANÈTES

Pour s'exprimer dans le Monde physique, il était nécessaire que l'homme développe un corps dense approprié. Dans un monde comme le nôtre, il lui faut un corps avec des membres, des organes et un système musculaire au moyen duquel il puisse se mouvoir; de plus, un cerveau pour diriger et coordonner ses mouvements. Si les conditions avaient été différentes, le corps aurait été modifié en conséquence.

Il est nécessaire pour tous les êtres, à quelque degré qu'ils se trouvent sur l'échelle de l'existence, de posséder les véhicules appropriés pour s'exprimer dans chaque monde dans lequel ils désirent se manifester. Même les Sept Esprits devant le Trône doivent posséder ces véhicules nécessaires qui sont naturellement d'une structure différente pour chacun d'eux. Pris collectivement, les Sept Esprits sont Dieu et ils forment le Dieu Trinitaire et Il se manifeste d'une manière différente par l'intermédiaire de chacun d'Eux.

Ce n'est pas une contradiction que d'attribuer des nombres différents à Dieu. Nous ne péchons pas contre "l'unité" de la lumière en distinguant trois couleurs fondamentales en lesquelles elle se divise. La lumière blanche du Soleil contient les sept couleurs du spectre. L'occultiste voit même douze couleurs, car il y en a cinq entre le rouge et le violet, en faisant une fois le tour du cercle, en plus du rouge, de l'orange, du jaune, du vert, etc., du spectre visible. Quatre de ces couleurs ne peuvent être décrites, mais la cinquième, celle qui se trouve au milieu des cinq, est analogue à la nuance d'une fleur de pêcher fraîchement éclose. C'est la couleur du corps vital. Les clairvoyants correctement développés qui la décrivent comme étant "bleu-gris" ou "rouge-gris" cherchent à décrire une couleur qui n'a pas d'équivalent dans le Monde Physique et ils sont, par suite, obligés d'employer les termes descriptifs les plus rapprochés que leur offre notre langue.

Il se peut que, mieux que toute autre chose, la couleur nous permette de concevoir l'unité de Dieu avec les Sept Esprits devant le Trône. Nous allons donc examiner la planche en couleurs des "Aspects 1, 3, 7 et 10 de Dieu et de l'Homme".

Nous voyons là un triangle blanc se détachant sur un fond noir. Le blanc est une couleur synthétique et contient en elle toutes les couleurs, de même que Dieu contient en Lui tout ce qui se trouve dans le Système Solaire.

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Dans le triangle blanc se trouvent un cercle bleu, un cercle rouge et un cercle jaune. Toutes les autres couleurs ne sont que des combinaisons de ces trois couleurs fondamentales. Ces cercles correspondent aux trois aspects de Dieu, qui sont sans commencement et qui se terminent en Dieu, bien qu'extériorisés seulement pendant la manifestation active.

Quand ces trois couleurs sont mélangées, comme le montre le tableau, quatre couleurs supplémentaires apparaissent: les trois couleurs secondaires, dont chacune est due au mélange de deux couleurs fondamentales, et un couleur (indigo) qui contient toute la gamme des couleurs, complétant ainsi les sept couleurs du spectre. Ces couleurs représentent les Sept Esprits, chacun d'eux ayant une mission différente à remplir dans le Royaume de Dieu, notre Système Solaire.

Les sept planètes qui tournent autour du Soleil sont les corps physiques des sept Génies Planétaires. Ce sont: Uranus avec son satellite, Saturne et ses huit lunes, Jupiter et ses quatre lunes, Mars et ses deux lunes, la Terre et sa lune, Vénus et Mercure, (des découvertes en astronomie, depuis que ce livre a été écrit, attribuent 4 satellites à Uranus, 9 à Saturne et 11 à Jupiter).

On trouve toujours que les corps servent l'objet en vue duquel ils sont faits; c'est pour quoi, les corps physiques des sept Esprits Planétaires sont sphériques, cette forme étant mieux que toute autre adaptée à la vitesse énorme avec laquelle ils voyagent dans l'espace. La Terre, par exemple, se meut sur son orbite à la vitesse d'environ 106'000 km à l'heure.

Le corps de l'homme avait dans le passé une forme différente de la forme actuelle et de celle qu'il aura dans l'avenir. Pendant l'involution, il était approximativement sphérique; il l'est encore pendant la vie utérine parce que le développement intra-utérin est la récapitulation des phases antérieures de l'évolution. Pendant cette phase, l'organisme avait la forme d'une sphère, parce que pendant l'involution l'énergie de l'homme était dirigée vers l'intérieur pour servir à la construction de ses propres véhicules, de même que l'embryon se développe dans la sphère de l'utérus.

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Aspects 1, 3, 7 et 10 de Dieu et de l'Homme

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Tableau 14. Table des vibrations (dont les effets sont reconnus et étudiés par la science)

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Figure 4. Forme passée, présente et future du corps de l'homme

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Les corps dense et vital de l'homme se sont redressés, mais ses véhicules supérieurs conservent encore leur forme ovoïde. Dans le corps dense le cerveau directeur et coordinateur est situé à l'une des extrémités. C'est la position la plus défavorable pour un tel organe. Il faut trop de temps pour que les impulsions puissent passer d'une extrémité à l'autre, du cerveau aux pieds et des pieds au cerveau. En cas de brûlure, par exemple. la science a démontré que nous perdons des moments précieux; la peau est sérieusement brûlée avant qu'un message puisse être transmis de la partie blessée au cerveau et vice versa.

Ce défaut serait moins grave si le cerveau se trouvait au milieu du corps. Les sensations et la réponse aux sensations pourraient être alors beaucoup plus rapidement reçues et transmises. Dans les planètes sphériques, l'Esprit Planétaire dirige du centre les mouvements de son véhicule. Dans l'avenir, l'homme formera un cercle, comme le montre la figure 4. Il deviendra une sphère et dirigera son énergie vers l'extérieur, car une forme sphérique offre la plus grande liberté de mouvement dans toutes les directions, et, à vrai dire, pour une combinaison de mouvements simultanés.

La Cosmogonie Rosicrucienne enseigne qu'une évolution ultérieure est réservée aux planètes.

Quand les êtres qui habitent une planète ont atteint un degré suffisant de développement, la planète devient un Soleil, le centre fixe d'un Système Solaire. Quand les êtres à sa surface ont atteint un degré d'évolution encore plus élevé et que, par conséquent, le Soleil a atteint son maximum d'éclat, il se divise et forme un Zodiaque, devenant, pour ainsi dire, la matrice d'un nouveau Système Solaire.

De cette manière, les grandes légions d'Etres Divins qui étaient jusqu'ici confinées dans ce Soleil, obtiennent leur liberté d'action sur un grand nombre d'astres, d'où ils peuvent influencer de manières diverses le système qui se développe dans leur sphère d'influence. Les planètes, ou mondes porteurs

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d'hommes compris dans le Zodiaque, sont constamment travaillées par ces forces, mais de diverses manières, selon le degré d'évolution qu'elles ont atteint.

Notre Soleil ne pouvait devenir un Soleil avant d'avoir rejeté hors de lui-même tous les êtres n'ayant pas suffisamment évolué pour supporter la rapidité de vibrations et la grande luminosité de ceux qui étaient qualifiés pour cette évolution. Tous les êtres vivant sur les différentes planètes auraient été consumés s'ils étaient restés dans le Soleil.

Toutefois, ce Soleil visible, bien qu'il soit le champ d'évolution d'Etres très supérieurs à l'homme, n'est en aucune façon le Père des autres planètes, comme le suppose la science matérielle. Il est, au contraire, lui-même une émanation du Soleil Central qui est la source invisible de tout ce qui EST dans notre Système Solaire. Notre Soleil visible n'est que le miroir dans lequel sont réfléchis les rayons d'énergie émanés du Soleil Spirituel. Le Soleil réel est aussi invisible que l'Homme réel.

Uranus fut la première planète lancée dans l'espace par la nébuleuse quand sa différenciation commença dans le Chaos, à l'aube de la Période de la Terre. Il n'y avait pas alors de lumière, si ce n'est la faible lueur du Zodiaque. La vie qui fut mise à part sur la Planète Uranus est d'un genre plutôt arriéré et elle évolue, paraît-il, d'une manière extrêmement lente.

Saturne fut la deuxième planète différenciée. Elle est le champ d'action de la vie qui passe par la phase d'évolution correspondant à la Période de Saturne. Cette planète fut différenciée avant l'embrasement de la nébuleuse et (comme toutes les nébuleuses quand elles passent par la Période de Saturne de leur évolution) elle n'était pas une source de lumière, mais un réflecteur.

Jupiter fut différencié peu après, alors que la nébuleuse était devenue lumineuse. La chaleur de cette planète

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n'est pas aussi grande que celle du Soleil, de Vénus et de Mercure, mais, en raison de son immense volume, elle est capable de retenir sa chaleur et se trouve ainsi être un champ d'évolution approprié pour des êtres très avancés. Elle correspond au degré de développement qui sera atteint par la Terre elle-même pendant la Période de Jupiter.

Mars est un mystère et nous ne pouvons donner que peu d'informations au sujet de cette planète. Nous pouvons dire cependant que la vie sur Mars est d'une nature très arriérée et que les soi-disant "canaux" ne sont pas des excavations sur la surface de la planète. Ce sont des courants tels que ceux qui, pendant l'Epoque Atlantéenne, circulaient autour de notre planète et dont on peut observer les restes dans les Aurores Boréales et les Aurores Australes. Cela explique le déplacement des "canaux" Martiens observé par les astronomes. S'ils étaient réellement des canaux, il leur serait impossible de se déplacer; mais les courants qui émanent des Pôles de Mars peuvent changer de place.

La Terre, y compris la Lune, furent ensuite séparées du Soleil et plus tard, Vénus et Mercure. Nous parlerons ultérieurement de ces planètes et de Mars dans leurs relations avec l'évolution de l'homme sur la Terre, car il n'est pas nécessaire de les considérer en ce moment.

Quand une planète a des satellites, cela indique que, dans la vague de vie évoluant sur cette planète, il y a des êtres trop arriérés pour partager l'évolution de la vague de vie principale et que, pour cette raison, ils ont été éloignés de la planète pour les empêcher de retarder le progrès des pionniers. Tel est le cas pour les êtres qui habitent notre Lune. Dans le cas de Jupiter, il est probable que les habitants de trois de ses quatre lunes seront éventuellement capables de rejoindre la vague de vie sur la planète-.mère, mais on considère comme certain que la quatrième lune est, comme notre satellite, une huitième sphère sur laquelle la rétrogradation et la désagrégation du véhicule déjà acquis résulteront d'un attachement trop étroit à l'existence matérielle des êtres en évolution qui ont eux-mêmes provoqué cette fin déplorable.

Neptune et ses satellites n'appartiennent pas à proprement parler à notre Système Solaire. Les autres planètes, ou plutôt leurs Esprits, exercent une influence sur l'humanité tout entière, mais l'influence de Neptune est limitée à une classe particulière, celle des astrologues. L'auteur, par exemple, a senti plusieurs fois son influence d'une manière très marquée.

Quand les retardataires habitant une Lune ont rattrapé leur retard et sont retournés sur la planète-mère, ou

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lorsque leur régression persistante a provoqué la désintégration complète de leurs véhicules, la Lune, alors abandonnée, commence à se désintégrer. L'impulsion spirituelle qui l'avait projetée sur une orbite fixe peut se maintenir pendant des âges après que la Lune a été délaissée et, d'un point de vue matériel, elle peut sembler être encore un satellite de la planète-mère. Peu à peu cependant, le pouvoir d'attraction de la planète diminue, l'orbite de la Lune s'élargit jusqu'à atteindre les limites de notre Système Solaire; elle est alors rejetée dans l'espace interstellaire et dissoute dans le Chaos. L'expulsion de cette sorte de scorie, de ce monde de mort, est analogue à celle des éléments étrangers, aiguilles, etc., entrés dans le corps humain et qui cheminent à travers les muscles vers la peau. Les Astéroïdes en sont un exemple: ce sont des fragments de Lunes qui furent autrefois les satellites de Vénus et de Mercure. Les êtres qui les habitèrent sont connus ésotériquement sous les noms de "Seigneurs de Vénus" et "Seigneurs de Mercure"; ils rattrapèrent leur retard, en grande partie, grâce aux services qu'ils rendirent à notre humanité, comme nous le verrons plus tard. Ils sont maintenant en sûreté sur les planètes-mères, et les Lunes qu'ils ont habitées sont partiellement désintégrées et déjà loin au-delà de l'orbite de la Terre. Il y a quelques autres satellites de notre système semblant être des Lunes, mais les Rosicruciens ne les prennent pas en considération, car ils n'appartiennent pas à notre évolution

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CHAPITRE 12

ÉVOLUTION SUR LA TERRE


ÉPOQUE POLAIRE

Alors que la matière qui forme maintenant la Terre faisait encore partie du Soleil, elle était naturellement à une température très élevée; mais, comme le feu ne peut brûler l'esprit, notre évolution commença immédiatement; elle était plus particulièrement limitée à la Région Polaire du Soleil.

Les êtres les plus développés qui devaient devenir humains parurent les premiers. Les substances qui forment maintenant la Terre étaient toutes en fusion et l'atmosphère était gazeuse; malgré cela, l'homme récapitula de nouveau sa phase minérale d'existence.

De cette substance chimique subtile du Soleil, l'homme construisit lui-même son premier corps minéral avec l'aide des Seigneurs de la Forme. Si on objecte à cela que l'homme ne pouvait construire inconsciemment, on peut citer comme réponse le cas de la maternité. La mère est-elle consciente de la construction du corps de l'enfant dans son sein? Cependant, il est certain que personne ne soutiendra qu'elle ne prend aucune part à ce travail! La seule différence est que la mère construit inconsciemment pour le bébé, tandis que l'homme construit inconsciemment pour lui-même.

Le premier corps dense de l'homme n'avait pas de ressemblance même lointaine avec la splendide organisation de son véhicule actuel. Il a fallu des myriades d'années pour développer ce véhicule. Le premier corps dense était un objet de grandes dimensions en forme de sac, avec une ouverture au sommet, de laquelle

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sortait un organe d'orientation et de direction. Au cours des temps, le corps dense se condensa. S'il approchait trop près d'une source de chaleur plus grande que celle qu'il pouvait endurer, il se désagrégeait. Peu à peu, l'organe devint sensible aux conditions qui étaient une menace de destruction pour le corps dense qui se retirait automatiquement dans un endroit sûr.

Cet organe a maintenant dégénéré, et il est devenu ce qu'on appelle la glande pinéale. On l'appelle aussi parfois le "troisième oeil", mais cette dénomination est mal choisie, parce que ce ne fut jamais un oeil, mais plutôt un organe localisé et fait pour percevoir des sensations de chaleur et de froid, faculté qui s'étend maintenant à toute la surface du corps dense. Pendant l'Epoque Polaire, ce sens était ainsi localisé, de même que le sens de la vue est maintenant localisé à l’œil et celui de l'ouïe à l'oreille. L'extension du sens du toucher depuis cette époque indique de quelle manière se fera le perfectionnement du corps, en sorte que, dans l'avenir, toutes les parties du corps seront capables de tout percevoir. Les sens de la vue et de l'ouïe seront étendus à toute la surface du corps, comme l'est maintenant le sens du toucher. L'homme sera alors tout yeux tout oreilles. Des organes de sensation localisés indiquent une limitation. Une faculté de sensation partagée par tout le corps indique une perfection relative.

Pendant la phase primitive d'évolution dont nous parlons maintenant, il y avait une sorte d'acte de reproduction. Ces immenses créatures en forme de sac se divisaient par moitié d'une manière analogue à la division des cellules par scissiparité, mais les parties séparée ne croissaient pas; chacune d'elles restait à la dimension de la moitié de la forme originale.

ÉPOQUE HYPERBORÉENNE

Au cours des âges, sur divers points du globe ardent, des îles commencèrent à se former sur la mer de feu.

Les Seigneurs de la Forme parurent avec les Anges (humanité de la Période de la Lune) et ajoutèrent un

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corps vital à la forme dense de l'homme. Ces corps en forme de sac commencèrent alors à augmenter de volume en attirant à eux des matériaux extérieurs, par osmose pour ainsi dire. Pour se reproduire, ils ne se divisaient plus en deux parties égales, mais en deux parties inégales. Ces deux parties croissaient jusqu'à ce qu'elles aient atteint la taille originale de la structure qui leur avait donné naissance.

Comme l'Epoque Polaire était réellement une récapitulation de la Période de Saturne, on peut dire que pendant cette époque l'homme passa par la condition minérale; il avait le même véhicule que les minéraux, le corps dense et un état de conscience analogue à l'état de transe. Pour des raisons analogues, la phase d'existence végétale fut récapitulée pendant l'Epoque Hyperboréenne, alors que l'homme avait un corps dense, un corps vital et un état de conscience de sommeil sans rêves.

L'homme commença son évolution sur la Terre après que Mars eut été séparé de la masse centrale et que ce qui forme maintenant la Terre faisait encore partie du Soleil; mais à la fin de l'Epoque Hyperboréenne, la solidification avait fait de tels progrès qu'elle était devenue un obstacle pour l'avancement d'un certain nombre d'êtres supérieurement évolués du Soleil. La température du globe gênait aussi l'évolution de quelques-unes des créatures des classes inférieures telles que l'homme qui, à cette époque, avait besoin d'un monde plus dense pour continuer son développement. C'est pourquoi, la partie qui est maintenant la Terre fut séparée du Soleil à la fin de l'Epoque Hyperboréenne et commença à graviter autour de l'astre-père sur une orbite quelque peu différente de l'orbite actuelle. Peu de temps après, Vénus et Mercure furent lancés dans l'espace pour des raisons analogues.

La solidification commence toujours au pôle d'une planète, où la rotation est lente. La partie solidifiée se fraye graduellement son chemin vers l'équateur, en obéissant à la force centrifuge. Si cette force est supérieure à la force de cohésion, la masse solidifiée est lancée dans l'espace.

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A l'époque où le Globe Terrestre fut séparé de la masse centrale, il comprenait la partie qui forme maintenant la Lune. Sur ce grand Globe évoluait la vague de vie qui forme à présent le règne humain, de même que les vagues de vie qui entrèrent en évolution dans les Périodes du Soleil, de la Lune et de la Terre, et qui évoluent maintenant dans les règnes animal, végétal et minéral.

Nous avons mentionné les retardataires des diverses Périodes qui, dans les Périodes ultérieures, furent mis à même de s'élever d'un degré dans l'évolution. Il en est cependant qui ne purent le faire. Ils n'évoluèrent pas et furent un frein et un obstacle pour ceux qui continuaient à progresser. Il devint nécessaire de les éloigner pour que l'évolution des autres ne soit pas retardée.

Au commencement de l'Epoque Lémurienne, ces "échecs à l'évolution" (notez qu'ils étaient des échecs à l'évolution et pas seulement des retardataires) avaient solidifié à un tel point la partie de la Terre qu'ils occupaient qu'elle devint comme une énorme scorie sur le Globe par ailleurs visqueux et brûlant. Ils étaient une entrave et un obstacle; aussi, furent-ils lancés au dehors et sans retour possible, avec la partie de la Terre qu'ils avaient cristallisée. Telle est la genèse de la Lune.

LA LUNE - HUITIÈME SPHÈRE

Les sept Globes, de A à G. sont le champ de l'Evolution. La Lune est le champ de la Désagrégation.

Si la Terre n'avait pas été séparée du Globe original qui est maintenant le Soleil, la rapidité des vibrations aurait désagrégé les véhicules de l'homme. Il aurait eu un développement physique si rapide que la croissance d'un champignon paraîtrait lente en comparaison. Il serait devenu vieux avant d'avoir eu le temps de faire l'expérience de la jeunesse. Un phénomène analogue se présente dans la rapidité de la croissance sous les tropiques, où la maturité et la vieillesse sont atteints beaucoup plus tôt que dans le Nord. D'un autre

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côté, si la Lune ne s'était pas séparée de la Terre, l'homme se serait cristallisé en statue. La séparation de la Terre et du Soleil, qui envoie maintenant ses rayons d'une grande distance, permet à l'homme de vivre au taux de vibration convenable et de se développer lentement. Les forces lunaires lui parviennent de la distance exactement nécessaire pour lui permettre de construire un corps de densité suffisante. Mais, quoique ces forces concourent à la construction de la forme, elles causent aussi la mort quand la prolongation de leur influence finit par cristalliser les tissus du corps.

Le Soleil est actif dans le corps vital: il est la force de vie par excellence qui lutte contre la force destructrice de la Lune.

ÉPOQUE LÉMURIENNE

Pendant cette Epoque, les Archanges (qui sont l'humanité de la Période du Soleil) parurent ainsi que les Seigneurs de l'Intellect (humanité de la Période de Saturne). Ces Hiérarchies furent aidées par les Seigneurs de la Forme qui ont charge de la Période de la Terre. Ils aidèrent l'homme à construire son corps du désir; les Seigneurs de l'Intellect donnèrent le germe de l'Intellect à la majorité des pionniers de l'humanité qui formaient la classe I du tableau 13.

Les Seigneurs de la Forme vivifièrent l'esprit Humain chez tous ceux des retardataires de la Période de la Lune qui avaient accompli les progrès nécessaires dans les trois Révolutions et demie qui s'étaient écoulées depuis le commencement de la Période de la Terre; mais à ce moment, les Seigneurs de l'Intellect ne purent pas leur donner le germe de l'Intellect. Ainsi, une grande partie de l'humanité naissante fut laissée sans ce trait d'union entre l'esprit triple et le corps triple.

Les Seigneurs de l'Intellect prirent charge de la partie supérieure du corps du désir et du germe de l'intellect et les imprégnèrent de la qualité du "moi distinct" sans laquelle les êtres à la fois complets et distincts que nous sommes aujourd'hui ne pourraient exister.

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Nous devons aux Seigneurs de l'Intellect la personnalité distincte et toutes les possibilités d'expérience et de croissance qui nous sont ainsi procurées. Ce point marque la naissance de l'Individu.

NAISSANCE DE L'INDIVIDU

Le tableau 1 met en évidence le fait que la personnalité est l'image réfléchie de l'Esprit, l'intellect servant de miroir ou de foyer.

De même que, réfléchie dans un étang, l'image des arbres semble invertie et que le feuillage paraît être au plus profond de l'eau, l'aspect le plus élevé de l'esprit (l'Esprit Divin) trouve sa contre-partie dans le plus inférieur des trois corps (le corps dense). L'esprit de vie est réfléchi dans le corps vital. L'esprit humain et son image, le corps du désir, sont plus rapprochés que tous les autres du miroir réflecteur qu'est l'intellect et qui correspond à la surface de l'étang, milieu réflecteur de notre analogie.

L'Esprit descendit des Mondes supérieurs pendant l'involution et, par une action réciproque, les Corps furent construits dans le sens ascendant pendant la même période. C'est la rencontre de ces deux courants dans l'intellect centralisateur qui marque, dans le temps, le point où l'individu, l'être humain, l'Ego, est né - lorsque l'Esprit prend possession de ses véhicules.

Toutefois il ne faut pas supposer que cette prise de possession a immédiatement élevé l'homme à la condition actuelle de son évolution en faisant de lui, d'emblée, l'être conscient et pensant qu'il est aujourd'hui. Avant que ce point ait pu être atteint, il a dû parcourir un long et pénible chemin car, à l'époque que nous considérons, ses organes étaient dans leur phase la plus rudimentaire et il n'y avait pas de cerveau pour servir d'instrument d'expression. Aussi, sa conscience était-elle la plus obscure qui se puisse concevoir. Pour tout dire, l'homme de ce temps-là était loin d'être aussi intelligent que le sont aujourd'hui nos animaux.

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Le premier pas dans la direction d'un progrès fut la construction d'un cerveau qui devait servir d'instrument à l'intellect dans le Monde Physique. Cet objet fut atteint par la séparation de l'humanité en deux sexes.

SÉPARATION DES SEXES

Contrairement à l'idée générale, l'Ego est bisexuel. S'il n'avait pas de sexe, le corps humain aussi serait nécessairement sans sexe, car il n'est que le symbole extérieur de l'esprit intérieur.

Le sexe de l'Ego ne s'exprime naturellement pas comme tel dans les Mondes intérieurs. Il s'y manifeste sous la forme de deux qualités distinctes - la Volonté et l'Imagination. La Volonté est le pouvoir masculin et elle est reliée au forces Solaires; l'Imagination est le pouvoir féminin et elle est reliée aux forces Lunaires. Ceci explique la tendance imaginative de la femme et le pouvoir spécial que la Lune exerce sur l'organisme féminin.

Lorsque la matière dont la Terre et la Lune furent plus tard formées faisait encore partie du Soleil, le corps de l'homme en devenir était encore plastique, et les forces émanées de la partie qui devint plus tard le Soleil et de la partie qui est maintenant la Lune, étaient facilement actives dans tous les corps, en sorte que l'homme de l'Epoque Hyperboréenne était hermaphrodite, capable de produire par lui-même un nouvel être sans avoir recours à un autre être.

Quand la Terre fut séparée du Soleil et que, peu après, elle lança la Lune dans l'espace, les forces des deux luminaires ne trouvèrent pas une expression uniforme chez tous les êtres, comme par le passé. Certains corps furent plus affectés par les forces d'un astre et d'autres corps par les forces de l'autre.

INFLUENCE DE MARS

Pendant la partie de la Période de la Terre qui précéda la séparation des sexes, c'est-à-dire pendant les Trois Révolutions et demie qui s'écoulèrent entre le moment où Mars fut différencié et le début de l'Epoque

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Lémurienne, Mars décrivait une orbite différente de l'orbite actuelle et son aura (la partie des véhicules plus ténus qui s'étendent au-delà de la planète physique) pénétrait le corps de la planète centrale et polarisait le fer qu'elle contenait.

Comme le fer est indispensable à la production du sang chaud et rouge, tous les êtres étaient à sang froid, ou plutôt les parties fluides de leurs corps n'étaient pas plus chaudes que l'atmosphère environnante.

Quand la Terre fut séparée du Soleil central, cet événement changea les orbites des planètes, et de cette manière l'influence de Mars sur le fer contenu dans la Terre fut réduite à son minimum. L'Esprit Planétaire de Mars finit par supprimer les derniers vestiges de cette influence et, bien que les corps du désir de la Terre et de Mars s'interpénètrent encore, le pouvoir dynamique de Mars sur le fer (qui est un métal Martien) a cessé d'exister, et le fer est devenu disponible sur notre planète pour l'usage de l'homme.

Le fer est, en réalité, la base de l'existence distincte. Sans lui, le sang rouge et chaud serait une impossibilité et l'Ego n'aurait pas de prise sur le corps. Quand le sang rouge fut développé, dans la dernière partie de l'Epoque Lémurienne, le corps pris la station verticale; le temps était venu où l'Ego pouvait habiter à l'intérieur du corps et le contrôler.

Mais habiter un corps n'est ni la fin, ni le but de l'évolution. C'est simplement un moyen pour permettre à l'Ego de mieux s'exprimer par l'intermédiaire de son instrument, de se manifester dans le Monde Physique. Pour arriver à cette fin, le larynx, les organes des sens et surtout le cerveau durent être construits et perfectionnés.

Pendant les premiers temps de l'Epoque Hyperboréenne, alors que la Terre était encore unie au Soleil, les forces Solaires fournissaient à l'homme tout ce dont il avait besoin pour sa subsistance, et il éliminait inconsciemment le surplus dans un but de reproduction.

Quand l'Ego entra en possession de ses véhicules, il devint nécessaire d'utiliser une partie de cette force

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pour la construction du cerveau et du larynx qui était à l'origine une partie de l'organe de reproduction. Le larynx fut construit alors que le corps dense était encore replié en une forme de sac, comme nous l'avons déjà décrit, forme qui est encore celle de l'embryon humain. Quand le corps dense se redressa et devint vertical, une partie de l'organe de reproduction resta avec la partie supérieur du corps dense et devint plus tard le larynx.

Ainsi, la double force créatrice qui avait jusqu'ici travaillé dans une seule direction, dans le but de créer un autre être, fut divisée. Une partie fut dirigée vers la tête pour servir à la construction du cerveau et du larynx qui devaient permettre à l'Ego de penser et de communiquer ses pensées à d'autres êtres.

En raison de ce changement, une seule partie de la force requise pour la création d'un autre être était disponible à chaque individu, et c'est pourquoi il est devenu nécessaire pour chaque individu, de rechercher la collaboration d'un autre être, possédant la partie complémentaire de la force créatrice.

C'est ainsi que l'entité en évolution obtint, grâce au cerveau, la conscience du monde extérieur, mais au prix de la moitié de son pouvoir créateur. Précédemment, elle utilisait en elle-même les deux parties de ce pouvoir pour produire un autre être. Toutefois, cette modification eut pour résultat de développer le pouvoir de créer et d'exprimer la pensée. Auparavant, elle ne créait que dans le monde physique; depuis lors, elle est devenue capable de créer dans les trois Mondes.

LES RACES ET LEURS CHEFS

Avant d'entrer dans les détails de l'évolution des Lémuriens, il n'est pas inutile de considérer d'une manière générale les Races et leurs Chefs.

Certains ouvrages d'occultisme de grande valeur, qui ont mis à la portée du public les enseignements de la sagesse orientale, contiennent cependant certaines erreurs, à cause d'une interprétation erronée de ces enseignements. Tous les livres qui ne sont pas écrits directement par les Frères Aînés peuvent contenir de telles erreurs. Prenant en considération l'extrême complexité du sujet et ses nombreuses ramifications, il est étonnant, non pas que des erreurs se produisent, mais qu'elles ne soient pas plus fréquentes. Par conséquent,

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l'auteur ne prétend pas critiquer les autres, car il est possible que des erreurs plus nombreuses et plus graves puissent s'être glissées dans le présent ouvrage, à cause de l'interprétation erronée qu'il peut faire des enseignements. Il présente seulement, dans les quelques paragraphes qui suivent, les enseignements qu'il a reçus et qui montrent comment les enseignements différents (et apparemment contradictoires) de deux ouvrages d'une valeur aussi considérable que celle de "La Doctrine Secrète", par H. P. Blavatsky, et "Le Bouddhisme Esotérique", par A. P. Sinnett, peuvent être conciliés.

La partie de l'évolution humaine qui doit s'accomplir pendant le séjour actuel de la vague de vie sur notre Terre est divisible en sept grandes phases ou Epoques, mais on ne peut pas, à proprement parler, leur donner le nom de Races. Avant la fin de l'Epoque Lémurienne, on ne peut vraiment appliquer ce nom à quoi que ce soit. Ensuite, les Races se succèdent pendant les Epoques Atlantéenne et Aryenne et elles s'étendent quelque peu jusqu'à la Sixième grande Epoque.

Le nombre total des Races passées, présentes et futures et de seize, dans notre plan d'évolution: une Race à la fin de l'Epoque Lémurienne, sept Races pendant l'Epoque Atlantéenne, sept autres pendant l'Epoque Aryenne actuelle et une au début de la Sixième Epoque. Après cela, il n'y aura plus rien qui puisse être proprement appelé une Race.

Il n'y avait pas de Races dans les Périodes qui ont précédé la Période de la Terre, et il n'y en aura pas dans les Périodes qui suivront. Ce n'est qu'ici, au véritable nadir de l'existence matérielle, que la différence d'homme à homme est suffisante pour justifier la division de l'humanité en Races.

Les Chefs immédiats de l'humanité (n'appartenant pas aux Hiérarchies créatrices) qui aidèrent l'homme à faire ses premiers pas chancelants sur la voie de l'Evolution, alors que l'Involution lui avait procuré ses

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Etres beaucoup plus avancés que lui sur le chemin de l'évolution. Pour remplir cette mission d'amour, ils vinrent des deux planètes situées entre la Terre et le Soleil, Vénus et Mercure.

Les Etres qui habitent Vénus et Mercure ne sont pas tout à fait aussi avancés que ceux dont le Soleil est le champ actuel d'évolution, mais ils sont beaucoup plus avancés que notre humanité. Aussi, restèrent-ils plus longtemps que les habitants de la Terre avec la masse centrale, mais à un certain moment, leur évolution exigea un champ d'action distinct, en sorte que ces deux planètes furent lancées dans l'espace: Vénus, tout d'abord, puis Mercure. Chaque planète fut placée à une distance de l'astre central qui devait lui assurer la rapidité de vibration nécessaire pour son évolution. Les habitants de Mercure sont les plus avancés et, par suite, sont plus rapprochés du Soleil.

Quelques-uns des habitants de chaque planète furent envoyés sur la Terre pour aider l'humanité naissante et ils sont connus des occultistes sous les noms de "Seigneurs de Vénus" et de "Seigneurs de Mercure".

Les Seigneurs de Vénus furent les Chefs de la grande majorité de nos semblables. Ils étaient des êtres inférieurs de l'évolution de Vénus qui parurent parmi les hommes et furent connus sous le nom de "Messagers des Dieux". Pas à pas et pour son plus grand bien, ils dirigèrent et guidèrent notre humanité. Aucune révolte contre leur autorité ne se produisit, parce que l'homme n'avait pas encore développé de volonté indépendante. C'était pour l'amener au degré de développement où il serait capable de manifester sa volonté et son jugement qu'ils le guidèrent, jusqu'à ce qu'il lui soit possible de se guider lui-même.

On savait que ces messagers étaient en relation avec les Dieux. Ils étaient tenus en grande révérence, et leurs ordres étaient obéis sans discussion.

Quand, sous la direction de ces Etres, l'humanité eut atteint un certain degré de progrès, les entités les plus avancées furent placées sous la direction des Seigneurs de Mercure qui les initièrent aux vérités supérieurs dans le but d'en faire des chefs. Ces initiés furent alors élevés au rang royal et furent les fondateurs des dynasties de Souverains Divins qui étaient, en vérité, rois "par la grâce de Dieu", c'est-à-dire par la grâce des

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Seigneurs de Vénus et de Mercure qui étaient comme les Dieux pour notre humanité dans l'enfance. Ils guidèrent et instruisirent les rois afin qu'ils règnent pour le bien du peuple et non pour leur propre profit ou pour s'arroger des privilèges à ses dépens.

En ce temps-là, un Souverain considérait comme un devoir sacré d'instruire et d'aider son peuple, d'adoucir la souffrance et d'assurer la justice et le bien-être. Pour l'instruire dans la sagesse et pour guider son jugement, il avait la lumière de Dieu. Aussi, tant que ces rois régnèrent, la prospérité était générale, et c'était vraiment l'Age d'Or. Cependant, à mesure que nous suivons en détail l'évolution de l'homme, nous verrons que la phase, ou période actuelle de développement, bien qu'on ne puisse en aucune façon l'appeler un âge d'or, si ce n'est dans un sens matériel, n'en est pas moins nécessaire afin d'amener l'homme au point d'où il sera capable de se gouverner lui-même, car la maîtrise de soi est l'objet et le but de toute souveraineté. Un homme qui n'a pas appris à se gouverner lui-même ne peut sans danger être privé de guide et, dans la condition actuelle de son développement, c'est la tâche la plus pénible qui puisse lui être assignée. Il est facile de commander les autres; il est difficile d'obtenir de nous-mêmes l'obéissance.

INFLUENCE DE MERCURE

Le but des Seigneurs de Mercure, à l'époque dont nous parlons, et celui de tous les Hiérophantes des Mystères depuis lors, comme aussi de toutes les écoles occultes de nos jours, était et est encore d'apprendre au candidat l'art de la Maîtrise de Soi. Celui qui est maître de lui-même est seul capable, et dans la mesure de cette maîtrise seulement, de gouverner les autres. Si ceux qui gouvernent actuellement les peuples étaient capables de se gouverner eux-mêmes, nous connaîtrions un nouveau Millénium ou Age d'Or (Millénium ou période de "mille ans" pendant laquelle, selon Apocalypse 20:1-7, le Christ régnerait sur la Terre).

De même que jadis les Seigneurs de Vénus travaillaient au profit des multitudes de ce temps-là, les

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Seigneurs de Mercure travaillent maintenant sur l'Individu, le préparant à se gouverner lui-même et (accessoirement, non principalement) à gouverner les autres. Ce travail n'est que le commencement de ce qui deviendra une influence Mercurienne croissante pendant les trois dernières Révolutions et demie de la Période de la Terre.

Pendant les trois premières Révolutions et demie, Mars a dominé; il polarisait le fer, empêchait la formation du sang rouge et de ce fait l'Ego ne pouvait trouver une demeure dans le corps, jusqu'à ce que celui-ci ait atteint le degré voulu de développement.

Pendant les trois dernières Révolutions et demie, Mercure fera sentir son influence pour dégager l'Ego de son véhicule le plus dense par l'Initiation.

On peut noter en passant que, de même que Mars polarisa le fer, Mercure a polarisé le métal qui porte son nom, et le mode d'action de ce métal montrera clairement sa tendance à séparer le corps dense de l'esprit, à délivrer celui-ci du premier.

La syphilis est un exemple d'une condition dans laquelle l'Ego est enchaîné, retenu captif dans le corps à un degré particulièrement gênant. Une quantité suffisante de mercure améliore ces conditions, diminue l'emprise du corps sur l'Ego en laissant à ce dernier, dans les limites du corps, la liberté relative dont la personne peut jouir. Mais, d'un autre côté, une dose trop forte de mercure cause une paralysie, soustrayant ainsi le corps dense au contrôle de l'Ego d'une manière fâcheuse.

Les Seigneurs de Mercure enseignèrent à l'homme à quitter son corps et à y entrer, ainsi qu'à fonctionner dans ses véhicules supérieurs indépendamment du corps dense, de telle sorte que ce dernier devient une demeure agréable au lieu d'être une prison strictement close, un instrument utile au lieu d'être une entrave gênante.

C'est pourquoi la science occulte parle de la Période de la Terre, comme de la Période Mars-Mercure; ainsi,

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on peut dire avec raison que nous avons été en Mars et que nous allons en Mercure, comme l'enseigne l'un des ouvrages occultes mentionnés précédemment. Il est également vrai, cependant, que nous n'avons jamais habité la planète Mars et que nous n'aurons pas non plus à quitter la Terre à un moment donné dans l'avenir pour aller demeurer sur la planète Mercure, comme l'affirme l'autre ouvrage mentionné, dans l'intention de corriger une erreur du premier auteur.

Comme Mercure est maintenant "en obscuration" il n'a sur nous qu'une très faible influence, mais il est en train de sortir de son repos planétaire et, au cours des siècles, son influence deviendra de plus en plus évidente, comme un des facteurs de notre évolution. Les Races futures recevront beaucoup d'assistance de la part des Mercuriens, et les hommes des Epoques et des Révolutions encore plus lointaines en recevront encore davantage.

LA RACE LÉMURIENNE

Nous sommes maintenant à même de comprendre les enseignements qui vont suivre au sujet des hommes qui vivaient pendant la dernière partie de l'Epoque Lémurienne et que nous pouvons appeler la Race Lémurienne.

L'atmosphère de la Lémurie était encore très dense, assez analogue au brouillard de feu de la Période de la Lune, mais plus dense. La croûte terrestre commençait seulement à devenir tout à fait dure et solide à certains endroits, bien que d'autres étaient encore en feu et, entre les îles formées par les incrustations, il y avait une mer d'eau bouillante. Des éruptions volcaniques et des cataclysmes marquèrent cette époque, pendant laquelle les feux souterrains luttaient contre la formation du mur sphérique qui devait plus tard les emprisonner.

Sur les endroits les plus solidifiés, et qui s'étaient relativement refroidis, l'homme vivait au milieu de forêts de fougères géantes et d'animaux d'une taille gigantesque. Les formes de l'homme et des animaux étaient encore tout à fait plastiques. Le squelette s'était formé, mais l'homme lui-même avait, dans une large mesure, le pouvoir de modeler son propre corps et celui des animaux qui l'entouraient.

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A sa naissance, il avait le sens de l'ouïe et du toucher, mais sa faculté de percevoir la lumière vint plus tard. Nous trouvons des cas analogues chez des animaux tels que les chiens et les chats, dont les yeux reçoivent le sens de la vue quelque temps après leur naissance. Le Lémurien n'avait pas d'yeux. Il avait deux points sensitifs qui étaient affectés par la lumière du Soleil, alors qu'elle brillait faiblement à travers l'atmosphère ardente de l'antique Lémurie, car ce n'est que vers la fin de l'Epoque Atlantéenne qu'il obtint la faculté de voir, telle que nous l'avons aujourd'hui. Avant cette époque, la construction de l'oeil était en cours. Tant que le Soleil était interne, c'est-à-dire que la Terre, faisait partie de la masse lumineuse, l'homme n'avait pas besoin de lumière extérieure; il était lumineux lui-même. Mais quand la Terre fut séparée du Soleil, il devint nécessaire de percevoir la lumière; aussi, quand les rayons de lumière frappèrent l'homme, il en eut conscience. La Nature construisit l'oeil pour rendre possible la perception de la lumière et répondre à la demande d'une fonction déjà existante, comme c'est invariablement le cas, ainsi que l'a si habilement démontré le Professeur Huxley. L'amibe n'a pas d'estomac, cependant elle digère. Elle est tout estomac. La nécessité de digérer les aliments construisit l'estomac au cours des âges, mais la digestion exista avant le tube digestif. D'une manière analogue, la perception de la lumière provoqua la formation de l'oeil. La lumière elle-même construisit l'oeil et elle l'entretint. Là où il n'y a pas de lumière, il ne peut y avoir d'oeil. Dans le cas où des animaux se sont retirés dans des caves et les ont habitées, se tenant éloignés de la lumière, les yeux ont dégénérés se sont atrophiés, parce qu'il n'y avait pas de rayons lumineux pour les entretenir et qu'il n'y avait pas besoin d'yeux dans les caves obscures. Le Lémurien avait besoin d'yeux; il avait une certaine faculté de perception de la lumière et la lumière commença à construire l'oeil, en réponse à sa demande.

Son langage consistait en sons tels que ceux de la Nature. La plainte du vent dans les immenses forêts qui croissaient d'une façon extrêmement luxuriante dans ce climat hypertropical, le murmure du ruisseau, les

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hurlements de la tempête, car la Lémurie était battue par les tempêtes, le tonnerre des cataractes, les grondements du volcan étaient pour lui comme les voix des Dieux dont il se savait être le descendant.

Il ne savait rien de la naissance de son corps. Il ne pouvait le voir, mais il percevait la présence de ses semblables. C'était toutefois une perception intérieure, telle la manière dont nous percevons, en rêve, des personnes et des choses, mais avec cette différence très importante que sa perception de rêve était claire et logique.

Ainsi, il ne savait rien de son corps, en fait il ne savait même pas qu'il avait un corps, pas plus que nous savons que nous avons un estomac, tant que cet organe est en bonne santé. Nous nous rappelons seulement son existence quand, à la suite d'abus, il nous fait éprouver une douleur. Dans les conditions normales, nous sommes entièrement inconscients de son action. De la même manière, le corps du Lémurien le servait admirablement, bien qu'il ignora son existence. C'est au moyen de la douleur qu'il devint conscient de son corps et du monde extérieur.

Tout ce qui avait rapport à la perpétuation de la race et à la gestation s'accomplissait sous la direction des Anges, guidés eux-mêmes par Jéhovah, Régent de la Lune. L'acte de reproduction s'accomplissait à une époque déterminée de l'année, quand les lignes de force qui passent de planète en planète étaient concentrées aux angles convenables. Ainsi, la force créatrice ne rencontrait pas d'obstruction et la parturition se faisait sans douleur. L'homme était ignorant de sa naissance, parce que, à cette époque, il était aussi inconscient du monde physique qu'il l'est maintenant pendant son sommeil. C'est seulement pendant le contact intime des rapports sexuels que l'esprit devenait conscient de la chair et que l'homme "connaissait" sa femme. Cela est indiqué dans certains passages de la Bible, tels que "Adam connut Eve et elle mit au monde Seth"; "Elkanah connut Hannah et elle mit au monde Samuel"; et la question de Marie: "Comment pourrais-je concevoir, alors que je ne connais pas d'homme?". Ceci donne aussi la clef du symbole de "l'arbre de la

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Connaissance", dont le fruit ouvrit les yeux d'Adam et d'Eve, de telle sorte qu'ils vinrent à connaître le bien et le mal. Auparavant, ils n'avaient connu que le bien; mais quand ils commencèrent à exercer la fonction créatrice d'une manière indépendante, ils étaient ignorants des influences stellaires, comme le sont leurs descendants. Or, la soi-disant malédiction de Jéhovah n'était pas le moins du monde une malédiction, mais la simple déclaration du résultat, inévitable, d'un usage de la force créatrice qui néglige de faire entrer en ligne de compte l'influence des rayons stellaires sur l'enfantement.

Ainsi, l'usage inconsidéré de la force créatrice est, au premier chef, responsable de nos souffrances, de nos maladies et de nos afflictions.

Le Lémurien ne connaissait pas la mort, car, lorsque, au cours de longues périodes, son corps l'abandonnait, il entrait dans un autre corps, sans avoir conscience du changement. Sa conscience n'était pas centrée sur le monde physique; par suite, l'abandon d'un corps et son entrée dans un autre n'était pas pour lui un inconvénient plus grand que n'est pour l'arbre le dessèchement et la chute d'une feuille ou d'une ramille et son remplacement par une nouvelle.

Le langage du Lémurien était pour lui quelque chose de sacré. Ce n'était pas un langage mort comme le nôtre, un simple arrangement de sons bien ordonnés. Chaque son émis par lui avait un certain pouvoir sur ses semblables, sur les animaux et même sur la nature autour de lui. Aussi, sous la direction des Seigneurs de Vénus, qui étaient les Messagers des Dieux, les émissaires des Hiérarchies Créatrices, le pouvoir du langage était-il utilisé avec une grande vénération, comme quelque chose d'extrêmement sacré.

L'éducation des garçons était très différente de celle des filles. Les méthodes lémuriennes d'éducation paraissent choquantes à notre sensibilité plus raffinée; aussi, pour épargner les sentiments du lecteur, nous ne mentionnerons que les moins cruelles d'entre elles. Quelques rigoureuses qu'elles puissent nous paraître, il ne faut pas oublier que le corps du Lémurien était loin d'avoir des nerfs d'une sensibilité aussi grande que ceux du corps humain de nos jours; que, de plus, c'est seulement par les moyens les plus violents que la

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conscience, alors très obscure, pouvait être tant soit peu affectée. Dans la suite des temps, la conscience s'éveilla de plus en plus et les moyens extrêmes employés au début devinrent inutiles et furent abandonnés; mais à cette époque, ils étaient indispensables pour éveiller les forces dormantes de l'esprit à la perception du monde extérieur.

L'éducation des garçons avait pour but spécial de développer la qualité de Volonté. On les faisait lutter les uns contre les autres, et ces combats étaient d'une brutalité extrême. On les empalait sur des piquets, avec liberté absolue de se dégager, mais en exerçant leur volonté, ils devaient rester là en dépit de la douleur. Ils apprenaient à rendre leurs muscles rigides et à porter d'énormes fardeaux par l'exercice de leur volonté.

L'éducation des filles avait pour but de favoriser le développement de la faculté d'Imagination. Elles aussi étaient soumises à un traitement rude et sévère. On les exposait dans les grandes forêts pour laisser la voix du vent dans les branches leur parler et pour qu'elles entendent les éclats de la tempête et des inondations. Elles apprenaient ainsi à ne pas craindre ces convulsions de la nature et à ne plus percevoir que la grandeur des éléments en lutte. Les fréquentes éruptions volcaniques étaient très appréciées comme moyen d'éducation, parce qu'elle favorisaient particulièrement l'éveil de la faculté de mémoire.

De telles méthodes d'éducation seraient tout à fait déplacées aujourd'hui mais sur le Lémurien dépourvu de mémoire, elle n'exerçait pas d'action déprimante. Quelque douloureuses ou terrifiantes que soient les expériences qu'il endurait, il les oubliait toutes aussitôt après. Les rudes expériences mentionnées avaient pour but de développer la mémoire, de graver sur le cerveau ces chocs violents et constamment répétés qui venaient de l'extérieur, parce que la mémoire est nécessaire pour permettre aux expériences du passé de servir de guide à l'action.

L'éducation des filles développa les premiers symptômes de la mémoire, encore incertaine. Elles furent les premières à formuler l'idée du Bien et du Mal, à cause de leurs expériences qui influençaient surtout l'imagination. Les expériences les mieux faites pour laisser un souvenir étaient considérées comme quelque

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chose de "Bien"; celles qui ne produisaient pas ce résultat tant désiré étaient considérées comme quelque chose de "Mal".

Ainsi, la femme devint le pionnier de la civilisation, car elle fut la première à développer l'idée d'une "bonne vie" dont elle donna l'exemple apprécié chez les anciens et, sous ce rapport, elle s'est toujours noblement trouvée depuis lors à l'avant-garde. Naturellement, puisque tous les Egos renaissent alternativement dans les corps des deux sexes, il n'y a pas là de véritable prééminence. Le fait seulement que les esprits qui, pour le temps présent, se trouvent dans un corps dense du sexe féminin, ont un corps vital positif et sont, par suite, plus ouvert aux impressions spirituelles que lorsque le corps vital est négatif, comme chez l'individu du sexe masculin.

Comme nous l'avons vu, le Lémurien était magicien de naissance. Il se sentait être un descendant des Dieux, un être spirituel; par suite, sa ligne de progrès consistait en l'acquisition, non pas de connaissances spirituelles, mais de connaissances matérielles. Les Temples d'Initiation n'avaient pas besoin de révéler aux plus avancés des Lémuriens leur haute origine, de leur apprendre à accomplir de hauts faits de magie, de les instruire sur le moyen de fonctionner dans le Monde du Désir et les Royaumes Supérieurs. De telles instructions sont nécessaires aujourd'hui, parce que maintenant l'homme ordinaire n'a pas connaissance du monde spirituel et qu'il ne peut pas fonctionner dans les royaumes hyperphysiques. Le Lémurien possédait, à sa manière, cette connaissance et pouvait exercer ces facultés mais, d'un autre côté, il était ignorant des lois du Cosmos et de certains phénomènes du monde physique qui sont pour nous d'expérience courante. C'est pourquoi, dans les Ecoles d'Initiation, on lui apprenait les Arts, les lois de la Nature et certains faits relatifs à l'univers physique. On fortifiait sa volonté, on éveillait son imagination et sa mémoire, de telle sorte qu'il pouvait saisir la corrélation de ses expériences et inventer des moyens d'action quand ses expériences passées ne suffisaient pas pour lui indiquer la manière convenable de procéder. Aussi, les Temples

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d'Initiation des temps Lémuriens étaient-ils des Ecoles Supérieures pour la culture du pouvoir de la Volonté et de l'Imagination, avec, de plus, un "cours supérieur" dans les Arts et dans les Sciences.

Cependant, bien que le Lémurien ait été un magicien né, il ne faisait jamais mauvais usage de ses pouvoirs, parce qu'il se sentait l'allié des Dieux. Sous la direction des Messagers des Dieux, dont nous avons déjà parlé, ses forces étaient employées au modelage des formes dans le règne animal et dans le règne végétal. Le matérialiste aura sans doute du mal à comprendre comment l'homme pouvait accomplir un tel travail s'il était incapable de voir le monde qui l'entourait. Il est vrai que l'homme ne pouvait pas "voir", dans le sens que nous donnons à ce terme et de la manière dont il voit maintenant des objets avec ses yeux physiques, extérieurement, dans l'espace. Cependant, de même que les plus purs de nos enfants sont aujourd'hui clairvoyants, tant qu'ils demeurent dans un état d'innocence exempte de péché, de même les Lémuriens, qui étaient encore purs et innocents, possédaient une faculté de perception intérieure qui ne leur donnait qu'une idée vague de la forme extérieure d'un objet quelconque, mais qui illuminait d'autant plus brillamment sa nature intime, sa qualité d'âme au moyen d'une faculté de perception spirituelle née d'une innocente pureté.

Innocence, toutefois, n'est pas synonyme de vertu. L'innocence est la fille de l'ignorance et elle ne pourrait être maintenue dans un univers où le but de l'évolution est l'acquisition de la sagesse. Pour atteindre ce but, la connaissance du bien et du mal est nécessaire, ainsi que la liberté d'action.

Si, possédant la connaissance et la liberté d'action, l'homme se range du côté du bien et de la justice, il cultive la vertu et la sagesse. S'il succombe à la tentation et fait le mal en connaissance de cause, il nourrit en lui-même le vice.

Le plan de Dieu, cependant, ne sera pas mis en échec. Chacun de nos actes est un terrain propice pour l'opération de la Loi des Conséquences. Nous récoltons ce que nous avons semé. Les ronces des mauvaises actions portent des fleurs de chagrin et de douleur mais, quand leur semence tombe dans un coeur purifié,

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quand elles sont arrosées par les pleurs du repentir, les fleurs de la vertu ne tardent pas à s'épanouir. Quelle assurance bienheureuse que de chacune de nos mauvaises actions le bien résultera finalement, car dans le royaume de notre Père, le bien seul peut durer.

Par conséquent, la "Chute", avec la douleur et la souffrance qu'elle entraîne, n'est qu'une condition temporaire pendant laquelle nous ne voyons qu'obscurément, mais bientôt nous contemplerons de nouveau face à face, le Dieu qui est en nous et hors de nous et qui est toujours perçu par ceux dont le coeur est pur (I Corinthiens 13:12).

LA CHUTE DE L'HOMME

Cet événement est décrit, cabalistiquement, comme l'expérience d'un couple humain qui, bien entendu, représente l'humanité. La clef de ce symbole se trouve au verset dans lequel le Messager des Dieux dit à la femme: "Tu enfanteras dans la douleur" (Genèse 3:16), et on trouve également le fil conducteur dans la sentence de mort qui fut prononcée en même temps.

On observera qu'avant la Chute de l'homme sa conscience n'était pas centrée sur le monde physique. Il était inconscient de l'acte de reproduction, de la naissance et de la mort. Les Anges qui sont chargés du corps vital, et qui travaillaient sur ce corps, régularisaient la fonction génératrice. Ils assemblaient les deux sexes à certaines époques de l'année; ils utilisaient les forces solaires et lunaires alors qu'elles présentaient les conditions les plus favorables à la fécondation et l'union était consommée tout d'abord sans la connaissance de ceux qui y participaient. Mais, plus tard, elle produisit une impression physique temporaire. La période de gestation ne causait pas alors d'inconvénients et la parturition se faisait sans douleur, car la mère était plongée dans un profond sommeil. La naissance et la mort n'entraînaient aucune interruption de conscience et elles étaient, par conséquent, non existantes pour les Lémuriens.

Leur conscience était dirigée intérieurement. Ils percevaient les objets physiques d'une manière spirituelle, comme nous les percevons en rêve, où tout ce que nous voyons se trouve en nous-mêmes.

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Quand leurs "yeux furent ouverts" et que leur conscience fut dirigée vers l'extérieur sur les phénomènes du monde physique, les conditions furent changées. La reproduction était contrôlée, non plus par les Anges, mais par l'homme qui était ignorant de l'opération des forces solaires et lunaires. Il abusa aussi de la fonction sexuelle et s'en servit pour la satisfaction des sens, et le résultat fut que l'enfantement devint douloureux. Alors, sa conscience se concentra sur le monde physique, bien que tout ce qui l'entourait ne fût pas perçu par sa vision avec des contours très définis avant la dernière partie de l'Epoque Atlantéenne. Cependant, il en vint peu à peu à connaître la mort, à cause de l'interruption de conscience qui résultait de son passage dans les mondes supérieurs, quand la mort avait lieu, et de son retour dans le monde physique, au moment d'une nouvelle naissance.

"Les yeux de l'homme furent ouverts" de la manière suivante: nous nous rappelons que lorsque les sexes furent divisés, le sexe masculin devint l'expression de la Volonté, qui est une partie de la double force de l'âme; le sexe féminin exprima l'autre partie, l'Imagination. Si la femme n'était pas imaginative, elle ne pourrait pas construire de nouveau corps dans son sein et si le spermatozoïde n'était pas un véhicule de la volonté humaine concentrée, il ne pourrait pas accomplir la fécondation et commencer ainsi la germination qui a pour résultat la segmentation continue de l'ovule.

Ces forces jumelles, la Volonté et l'Imagination, sont toutes deux nécessaires pour la reproduction des corps. Toutefois, depuis la séparation des sexes, une de ces forces demeure avec chaque individu et seule la partie extériorisée est disponible pour la reproduction. De là vint la nécessité pour l'être unisexuel, qui n'exprime qu'un seul aspect de la force de l'âme, de s'unir à un autre être qui exprime la force complémentaire. Ceci a déjà été expliqué, et aussi le fait que la partie de la force de l'âme qui n'est pas utilisée pour la reproduction devient disponible pour la croissance intérieure. Tant que l'homme extériorisait complètement la double force sexuelle pour l'acte de génération, il ne pouvait rien accomplir, pour lui-même, dans la direction de la

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croissance de l'âme. Mais, depuis lors, la partie qui n'a pas été utilisée par l'intermédiaire des organes sexuels, a été appliquée par l'esprit intérieur à la construction du cerveau et du larynx pour sa propre expression.

Ainsi, l'homme continua à construire son corps pendant toute la dernière partie de l'Epoque Lémurienne et les deux premiers tiers de l'Epoque Atlantéenne, jusqu'à ce que, par l'usage mentionné plus haut de la moitié de sa force sexuelle, il devint un être tout à fait conscient, pensant et capable de raisonner.

Chez l'homme, le cerveau est le trait d'union entre l'esprit et le monde extérieur. Il ne peut rien apprendre du monde physique qui ne lui soit transmis par l'intermédiaire du cerveau. Les organes des sens ne font que transmettre au cerveau les impressions venues de l'extérieur et le cerveau est l'instrument qui interprète et coordonne ces impressions. Les Anges appartenaient à une évolution différente de la nôtre, et ils n'avaient jamais été emprisonnés dans un véhicule dense et d'une lenteur gênante tel que le nôtre. Ils avaient appris à acquérir des connaissances sans l'aide d'un cerveau physique. Leur véhicule inférieur est le corps vital. La sagesse leur vint comme un don, sans la nécessité de la découvrir péniblement au moyen d'un cerveau physique.

L'homme, toutefois, devait passer par la "chute" dans la génération et travailler pour acquérir ses connaissances. L'esprit, au moyen d'une partie de la force sexuelle dirigée intérieurement, construisit le cerveau pour amasser des connaissances sur le monde physique, et cette même force nourrit et édifie aujourd'hui cet organe. Elle est détournée de son cours normal, car elle aurait dû être extériorisée pour la procréation, mais l'homme la conserve dans un but égoïste. Il n'en est pas de même pour les Anges. Ils n'avaient pas eu à subir la division de leur pouvoir de l'âme; aussi pouvaient-ils extérioriser leur double force sans restriction égoïste.

La force qui s'extériorise dans le but de créer un autre être est l'Amour. Les Anges ont donné tout leur amour, sans égoïsme ou désir et en retour la Sagesse Cosmique afflue en eux.

L'homme extériorise seulement une partie de son amour; il garde égoïstement le reste et l'utilise pour la construction de ses organes intérieurs d'expression et pour se perfectionner; de cette manière, son amour devient égoïste et sensuel. Avec une partie de son pouvoir de l'âme créateur, il aime égoïstement un autre

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être, parce qu'il désire un partenaire pour procréer. Avec l'autre partie de son pouvoir de l'âme créateur, il pense (aussi pour des raisons égoïstes) parce qu'il aspire au savoir.

Les Anges aiment sans désir, mais l'homme devait faire l'expérience du sentiment d'égoïsme. Il doit désirer la sagesse et travailler d'une manière égoïste pour l'obtenir, afin qu'il puisse arriver au pur désintéressement, au cours d'une phase supérieure de son développement.

Les Anges l'aidèrent à se reproduire, même après qu'il eut détourné une partie de sa force de l'âme. Ils l'aidèrent à construire le cerveau physique, mais ils n'avaient pas de connaissances qui puissent être transmises par son intermédiaire parce qu'ils ne savaient pas se servir d'un tel instrument et qu'ils ne pouvaient pas parler directement à un être doué d'un cerveau. Tout ce qu'ils pouvaient faire était de contrôler la manifestation physique de l'amour de l'homme et la guider à travers les émotions d'une manière affectueuse et innocente, en lui épargnant ainsi la douleur et les inconvénients qui résultent d'un emploi de la fonction sexuelle qui n'est pas guidé par la sagesse.

Si ce régime avait duré, l'homme serait resté un simple automate guidé par Dieu et ne serait jamais devenu une personnalité, un individu. S'il l'est devenu, il le doit à cette classe d'entités très décriée qu'on appelle les Esprits Lucifer.

LES ESPRITS LUCIFER

Ces esprits étaient une classe de retardataires appartenant à la vague de vie des Anges. Pendant la Période de la Lune, ils s'élevèrent à une condition de développement bien supérieure à celle de la grande majorité des êtres les plus avancés de notre humanité actuelle. Ils n'avaient pas progressé, cependant, au même point que les Anges qui étaient les pionniers de l'humanité de la Période de la Lune, mais ils étaient tellement en avance sur notre humanité actuelle, qu'il leur était impossible de prendre, comme nous l'avons fait, un corps dense; et malgré cela, ils ne pouvaient pas acquérir de connaissances sans l'usage d'un organe intérieur,

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d'un cerveau physique. Ils se trouvaient à un degré intermédiaire entre l'homme, qui a un cerveau, et les Anges, qui n'en ont aucun besoin; en un mot, ils étaient des demi-dieux.

Ils se trouvaient donc dans une situation difficile. Le seul moyen qui pouvait leur permettre de s'exprimer personnellement et d'acquérir des connaissances, était l'utilisation du cerveau physique de l'homme, car ils pouvaient, au contraire des Anges, se faire comprendre d'un être physique doué d'un cerveau.

Comme nous l'avons dit, dans la dernière partie de l'Epoque Lémurienne, l'homme ne voyait pas le monde physique comme nous le voyons maintenant. Pour lui, le Monde du Désir était beaucoup plus réel. Il avait la conscience de rêve de la Période de la Lune, une conscience de vision intérieure; il était inconscient du monde en dehors de lui. Les Esprits Lucifer n'eurent pas de peine à se manifester à sa conscience intérieure et à appeler son attention sur sa forme extérieure que, jusqu'alors, il n'avait pas perçue. Ils lui dirent comment il pouvait cesser d'être uniquement le servant de pouvoirs extérieurs et devenir son propre maître et, comme les Dieux, "connaître le bien et le mal". Ils lui expliquèrent aussi qu'il avait en lui la capacité créative nécessaire pour former de nouveaux corps sans l'intermédiaire des Anges. Tous ces enseignements lui furent donnés dans le seul but de tourner sa conscience vers le monde extérieur, pour acquérir des connaissances.

Les Lucifers agirent ainsi en vue de leur profit personnel, afin d'acquérir des connaissances en même temps que l'homme. Ils lui apportèrent la douleur et la souffrance, jusqu'alors inconnues, mais aussi le bienfait inestimable de son émancipation de toute influence et tutelle extérieures et, de cette manière, lui firent faire les premiers pas dans l'évolution de ses propres pouvoirs spirituels, une évolution qui lui permettra en définitive de s'armer d'une sagesse semblable à celle des Anges et des autres Etres qui furent ses guides avant qu'il ne commence à exercer son libre arbitre.

Avant d'être instruit par les Esprits Lucifer, l'homme n'avait connu ni la maladie, ni la douleur, ni la mort, qui furent le résultat de l'usage inconsidéré de la faculté de reproduction et de son abus pour la satisfaction

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des sens. Les animaux, à l'état sauvage, sont exempts de maladie et de douleur, parce que leur reproduction s'accomplit par les soins et sous la direction d'un sage esprit-groupe, aux seules époques de l'année qui sont propices à cette fonction. La fonction sexuelle a pour seul objet la perpétuation de la race et, en aucune façon, la satisfaction de désirs sensuels.

Si l'homme était resté un automate guidé par Dieu, il n'aurait jamais connu la maladie, la souffrance et la mort; mais il aurait aussi été privé de la conscience offerte par le cerveau et de l'indépendance qui résulta pour lui des instructions données par les Esprits Lucifer, les "dispensateurs de lumière". Ils ouvrirent les portes de son entendement et lui apprirent à utiliser sa vision alors confuse pour obtenir la connaissance du Monde Physique qu'il était destiné à conquérir.

Depuis cette époque, deux forces sont actives dans l'homme. L'une est celle des Anges qui construisent de nouveaux êtres dans le sein de la mère au moyen de l'Amour dirigé vers le bas pour la procréation; ce sont donc eux qui perpétuent la race.

L'autre force est celle des Lucifers qui sont les instigateurs de toute activité mentale par l'intermédiaire de l'autre partie de la force sexuelle dirigée vers la tête pour le travail du cerveau.

On appelle également les Lucifers "serpents" et on les représente de diverses manières dans les différentes mythologies. Nous parlerons d'eux plus longuement quand nous en viendrons à l'analyse de la Genèse. Nous en avons dit assez maintenant pour nous permettre de poursuivre la ligne d'investigation principale qui nous amène à suivre encore plus loin le progrès de l'évolution de l'homme, jusqu'au temps présent, en passant par les Epoques Atlantéenne et Aryenne.

Ce que nous avons dit des instructions données aux Lémuriens s'applique seulement à une faible portion de ceux qui vivaient dans la dernière partie de cette Epoque et qui devinrent les Ancêtres des Sept Races

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Atlantéennes. La plupart des Lémuriens étaient analogues aux animaux, et les formes qu'ils habitaient ont dégénéré et sont utilisées par les primitifs et les anthropoïdes de notre époque.

L'étudiant est prié de noter avec soin que ce sont les Formes qui dégénèrent. Il est très important de faire une distinction entre les corps (ou formes) d'une race et les Egos (ou la vie) qui renaissent dans les corps de cette race.

Quand une race naît, les formes sont animées par un certain groupe d'esprits et elles ont le pouvoir d'évoluer jusqu'à un certain degré d'achèvement, mais pas plus loin. Il ne peut y avoir d'arrêt complet dans la nature; par conséquent, lorsque la limite de développement a été atteinte, les corps ou les formes de cette race commencent à dégénérer et à se dégrader de plus en plus, jusqu'à ce que, finalement, la race s'éteigne.

Il n'est pas nécessaire d'aller bien loin pour en trouver la raison. Les nouveaux corps d'une certaine race sont particulièrement flexibles et plastiques, et ils offrent une grande latitude aux Egos qui renaissent pour perfectionner ces véhicules et progresser eux-mêmes par ce moyen. Les Egos les plus avancés naissent dans de tels corps et ils les perfectionnent au mieux de leur capacité. Cependant, ces Egos ne sont encore que des apprentis et sont la cause de la cristallisation et du durcissement graduels des corps, jusqu'à ce que la limite du perfectionnement de cette sorte particulière de corps ait été atteinte. Alors, les formes d'une nouvelle race sont créées pour donner aux Egos qui progressent une liberté plus grande en vue d'expériences plus variées et d'un plus grand développement. Ils abandonnent les corps de l'ancienne race pour les nouveaux, et ces corps abandonnés deviennent la demeure d'êtres moins avancés qui, à leur tour, s'en servent comme d'un moyen d'avancement dans la voie du progrès. Ainsi, les vieux corps de la race sont utilisés par des Egos d'une infériorité toujours croissante et dégénèrent graduellement jusqu'à ce que, finalement, il n'y ait plus d'Egos assez peu avancés pour tirer profit d'une incarnation dans de tels corps. Les femmes deviennent alors stériles et les formes de la race meurent.

Nous pouvons aisément retracer cette manière de procéder au moyen de quelques exemples. La race

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Teutonique-Anglo-Saxonne (particulièrement la branche américaine de cette race), possède un corps plus délicat et plus flexible et un système nerveux plus développé qu'aucune autre race maintenant existante. L'Indien et le Noir ont des corps beaucoup plus durs que les autres races et l'infériorité de leur système nerveux les rend beaucoup moins sensibles aux blessures. Un Indien continuera à se battre après avoir reçu des blessures dont le choc mettrait hors de combat ou tuerait un homme blanc, mais dont l'Indien guérira promptement. Les aborigènes d'Australie, ou Boschimans, offrent l'exemple d'une race qui s'éteint pour cause de stérilité, en dépit de tout ce que fait le gouvernement anglais pour la perpétuer.

Des hommes de la race blanche ont dit, en parlant de leur propre race, que, partout où elles s'installe, les autres races s'éteignent. Les blancs se sont rendus coupables, en opprimant cruellement ces autres races, car ils ont souvent massacré des multitudes d'indigènes confiants et sans défense, comme le montre la conduite des Espagnols envers les anciens Péruviens et les Mexicains, pour ne citer qu'un exemple entre beaucoup d'autres. Les obligations qu'entraînent une telle perfidie, un tel abus d'intelligence et de pouvoirs supérieurs devront être payées intégralement par ceux qui les ont contractées. Il est toutefois également vrai que même si les blancs n'avaient pas massacré, réduit à la famine et à l'esclavage, expatrié et maltraité de diverses manières ces races plus anciennes, ces dernières se seraient néanmoins éteintes à coup sûr, quoique plus lentement, parce que telle est la loi de l'Evolution, l'Ordre de la Nature. Dans les temps à venir, les corps de la race blanche, lorsqu'ils auront été habités par les Egos qui sont maintenant incarnés dans des corps de couleur rouge, noire, jaune ou brune, auront dégénéré à un tel point qu'eux aussi disparaîtront pour faire place à de meilleurs véhicules.

La science parle seulement d'évolution. Elle oublie de prendre en considération les lignes de Dégénérescence: elles détruisent lentement, mais sûrement, les corps qui se sont cristallisés au-delà de toute possibilité d'amélioration.

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ÉPOQUE ATLANTÉENNE

Des cataclysmes volcaniques détruisirent la plus grande partie du continent Lémurien et, pour le remplacer, parut le continent Atlantéen, là où se trouve maintenant l'Océan Atlantique.

Des hommes de science, poussés par l'histoire de Platon à entreprendre des recherches sur l'Atlantide, ont démontré que la tradition de l'existence d'un tel continent repose sur des bases sérieuses. Les occultistes scientifiques, de leur côté, savent qu'il exista et voici la description qu'ils en donnent:

L'ancienne Atlantide différait de notre monde actuel sur plus d'un point, mais la différence la plus grande était dans la constitution de l'atmosphère et de l'eau de cette Epoque.

Du sud de la planète venait le souffle chaud et brûlant des nombreux volcans qui étaient encore en pleine activité. Du nord, venait le souffle glacé des régions polaires. Le continent de l'Atlantide était le lieu de rencontre de ces deux courants et, par conséquent, son atmosphère était toujours saturée d'un brouillard épais et sombre. L'eau n'était pas aussi dense qu'elle l'est maintenant, mais contenait une plus grande proportion d'air. L'épaisse et brumeuse atmosphère Atlantéenne contenait aussi beaucoup d'eau en suspension.

Le Soleil ne brillait jamais clairement à travers cette atmosphère. Il paraissait entouré d'un halo de brume lumineuse, comme le sont les réverbères vus à travers un épais brouillard. On ne pouvait alors voir à plus de quelques mètres dans chaque direction et les contours de tous les objets qui n'étaient pas tout à fait rapprochés paraissaient vagues, confus et incertains. L'homme était guidé plutôt par sa vision intérieure que par sa perception visuelle.

Ce n'est pas seulement le pays, mais aussi l'homme de cette époque qui différait beaucoup de tout ce qui existe sur la Terre à l'époque actuelle. Il avait une tête, mais presque pas de front; son cerveau n'avait pas de développement frontal; la tête formait un angle presque immédiatement en arrière d'un point se trouvant juste au-dessus des yeux. Comparé à l'homme moderne, c'était un géant; en proportion du corps, ses bras et

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ses jambes étaient beaucoup plus longs que les nôtres. Au lieu de marcher, il se déplaçait par une série de sauts assez analogues à ceux du kangourou. Il avait de petits yeux clignotants et ses cheveux avaient une section ronde. Cette dernière particularité, à défaut d'une autre, distingue les descendants des Races Atlantéennes qui demeurent encore avec nous. Les cheveux de l'Atlantéen étaient droits, lustrés, noirs et avaient une section ronde. Ceux de l'Aryen, bien qu'ils varient de couleur, ont toujours une section ovale. Les oreilles de l'Atlantéen étaient situées beaucoup plus en arrière que celles de l'Aryen.

Les véhicules supérieurs des premiers Atlantéens n'étaient pas, comme les nôtres, situés dans une position concentrique par rapport au corps dense. L'esprit n'était pas tout à fait un esprit intérieur; il se trouvait partiellement en dehors et, par conséquent, il ne pouvait pas contrôler ses véhicules avec une aussi grande facilité que s'il les avait complètement habités. La tête du corps vital se trouvait en dehors et très au-dessus de la tête physique. Il y a un point entre les sourcils, à environ un centimètre et demi en dessous de la surface de la peau, qui correspond à un autre point du corps vital. Ce point n'est pas le corps pituitaire, qui est situé beaucoup plus près du centre de la tête physique. On pourrait appeler ce point "la racine du nez". Quand ces deux points du corps vital et du corps dense viennent à correspondre, comme ils le font aujourd'hui chez l'homme, le clairvoyant expérimenté les observe comme une tache noire ou plutôt comme un espace vide, tel le centre invisible d'une flamme de gaz. C'est là le siège de l'esprit intérieur dans l'homme, le Saint des Saints dans le temple du corps humain, fermé pour tous, excepté pour l'Ego humain intérieur dont il est la demeure. Le clairvoyant expérimenté peut voir avec une netteté plus ou moins grande suivant ses capacités et son degré d'expérience, tous les divers corps qui forment l'aura de l'homme. Seul ce point est caché à sa vue. C'est là "l'Isis" dont personne ne peut soulever le voile. L'être même le plus hautement évolué qui soit sur Terre n'est pas capable de dévoiler l'Ego de la créature la plus humble et la moins développée. Ce point, et ce point seul sur la Terre, est si sacré qu'il est absolument à l'abri de toute intrusion.

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Ces deux points dont nous venons de parler, celui du corps dense et sa contre-partie dans le corps vital, étaient très éloignés l'un de l'autre chez les hommes des premiers temps de l'Atlantide, comme ils le sont aujourd'hui chez les animaux. La tête du corps vital du cheval est très en dehors de la tête de son corps dense. Les deux points sont plus rapprochés chez le chien que chez tout autre animal, à l'exception peut-être de l'éléphant. Quand ils viennent à correspondre, il en résulte un animal prodige, capable de compter, d'épeler, etc.

En raison de la distance entre ces deux points, le pouvoir de perception de l'Atlantéen, ou sa vision, était beaucoup plus pénétrant dans les Mondes Intérieurs que dans le Monde Physique obscurci par son atmosphère d'épais et lourd brouillard. Cependant, au cours des âges, l'atmosphère s'éclaircit lentement; en même temps, le point mentionné du corps vital se rapprocha de plus en plus du point correspondant du corps dense. Au fur et à mesure de leur rapprochement, l'homme perdit graduellement contact avec les Mondes Intérieurs qui devinrent de plus en plus indistincts, en même temps que le Monde Physique accusait des contours mieux définis. Finalement, dans le dernier tiers de l'Epoque Atlantéenne, le point du corps vital s'unit au point correspondant du corps dense. C'est seulement alors que l'homme devint complètement éveillé dans le Monde Physique; mais, en même temps qu'il obtenait la vue et la perception complète dans ce Monde, la faculté de percevoir les Mondes Intérieurs était graduellement perdue par la majorité de ses semblables.

A une époque plus reculée, l'Atlantéen ne percevait pas clairement le contour d'un objet ou d'une personne, mais il voyait l'âme, connaissait aussitôt ses attributs, et sentait s'ils lui étaient propices ou défavorables. Il savait si l'homme ou l'animal qu'il regardait était bien ou mal disposé envers lui. Il apprenait correctement, par perception spirituelle, la manière d'agir avec ses semblables et de se soustraire à ce qui pouvait lui nuire. Aussi, sa douleur fut-elle grande quand le Monde Spirituel disparut graduellement de sa conscience.

Les Rmoahals formèrent la première Race Atlantéenne. Ils n'avaient que peu de mémoire et ce peu se rapportait surtout aux sensations. Ils se rappelaient les couleurs et les sons, et de cette manière, ils

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développèrent tant soit peu leurs sentiments. Le Lémurien avait été absolument privé de sentiments dans le sens élevé du mot. Il avait le sens du toucher et pouvait percevoir les sensations physiques de douleur, d'aise et de bien-être, mais pas les sensations mentales et spirituelles de joie, de peine, de sympathie et d'antipathie.

En même temps que la mémoire, vinrent aux Atlantéens les rudiments d'un langage. Ils inventèrent des mots et ne se servirent plus de simples sons, comme l'avaient fait les Lémuriens. Les Rmoahals commencèrent à donner des noms aux choses. Ils étaient encore une race spirituelle et leurs pouvoirs de l'âme étaient analogues aux forces de la nature; ils ne donnaient pas seulement un nom aux objets qui les entouraient, mais dans leurs mots résidait un pouvoir sur les choses qu'ils nommaient. Comme les derniers Lémuriens, leurs sentiments en tant qu'esprits les inspiraient, et ils ne se nuisaient jamais les uns aux autres. Pour eux, le langage était quelque chose de sacré, il représentait la manifestation directe et la plus haute de l'esprit. Ils n'abusaient jamais de ce pouvoir en s'en servant pour bavarder ou tenir des propos insignifiants. L'usage d'un langage défini permit à l'âme de cette race d'entrer pour la première fois en contact avec l'âme des choses dans le monde extérieur.

Les Tlavatlis furent la seconde race Atlantéenne. Ils commencèrent à être conscients de leur propre valeur en tant qu'êtres humains distincts. Ils devinrent ambitieux et demandèrent que leurs travaux soient rappelés au souvenir des hommes. La mémoire devint un facteur important dans la vie de la communauté. Les souvenirs des actions d'éclat accomplies par certains individus décidaient un groupe d'hommes à choisir pour chef quelqu'un qui avait accompli de grands exploits. Ce fut l'origine de la royauté.

Ce souvenir des exploits méritoires des grands hommes fut conservé même après l'époque à laquelle de tels chefs moururent. L'humanité commença à honorer la mémoire des ancêtres et à les adorer, ainsi que d'autres

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hommes qui avaient fait preuve de grands mérites. Ce fut le commencement d'une sorte de culte qui est encore pratiqué aujourd'hui par certains Asiatiques.

Les Toltecs furent la troisième race Atlantéenne. Ils poussèrent encore plus loin les idées de leurs prédécesseurs et inaugurèrent la Monarchie et la Succession Héréditaires. Il furent les premiers à suivre la coutume d'honorer certains hommes pour les exploits de leurs ancêtres, mais il y avait alors une excellente raison à cela. A cause de l'éducation particulière de ce temps, le père avait le pouvoir de communiquer à son fils ses propres qualités, d'une manière que l'humanité actuelle est incapable d'imiter.

L'éducation consistait à évoquer dans l'âme de l'enfant des images des différentes phases de la vie. La conscience des premiers Atlantéens était encore principalement une conscience intérieure d'images. Le pouvoir qu'avait l'éducateur d'évoquer ces images dans l'âme de l'enfant était le facteur déterminant des qualités d'âme que posséderait l'homme adulte. C'est à l'instinct et non pas à la raison qu'on faisait appel; c'est l'instinct qu'on essayait d'éveiller et, par ces méthodes d'éducation, le fils, dans la grande majorité des cas, absorbait facilement les qualités du père. Il est ainsi évident qu'il y avait alors une bonne raison d'honorer les descendants des grands hommes, parce que le fils héritait toujours des bonnes qualités du père. Malheureusement, tel n'est pas le cas de nos jours, bien que nous suivions la même coutume qui consiste à honorer les fils des grands hommes, tout en n'ayant absolument aucune raison de le faire.

Chez les Toltecs, l'expérience fut de plus en plus estimée. L'homme qui avait acquis l'expérience la plus variée était le plus honoré et le plus recherché. La mémoire était alors si développée et si fidèle que notre mémoire actuelle n'est rien en comparaison. En cas d'urgence, un Toltec d'une grande expérience pratique était très probablement à même de se rappeler des cas semblables dans sa vie passée et de suggérer quelle ligne d'action il fallait suivre. Il devenait ainsi un conseiller de valeur pour la communauté quand une situation se présentait que personne d'autre n'avait encore rencontrée auparavant et quand personne n'était

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capable d'imaginer ou de raisonner par analogie une manière rapide de résoudre la difficulté. Quand un tel individu n'était pas disponible, il fallait expérimenter pour trouver le meilleur mode d'opérer.

Dans le second tiers de l'Epoque Atlantéenne, nous trouvons les premiers exemples de nations distinctes. Des groupes d'hommes qui découvraient entre eux des goûts et des habitudes analogues, quittaient leurs anciens logis et fondaient une nouvelle colonie. Ils se rappelaient leurs vieilles coutumes et les suivaient dans leurs nouvelles demeures autant qu'elles étaient utilisables et en formaient d'autres pour satisfaire leurs idées et leurs besoins propres.

Les Guides de l'humanité établirent à cette époque de grands rois pour gouverner les peuples en leur donnant un pouvoir étendu. Les masses honoraient ces rois avec toute la vénération due à ceux qui étaient vraiment rois "par la grâce de Dieu". Cette condition fortunée portait cependant en elle le germe de la désagrégation, car peu à peu les rois s'enivrèrent de leur pouvoir. Ils oublièrent qu'il avait été placé dans leurs mains par la grâce de Dieu, comme un dépôt sacré; qu'ils avaient été élevés au rang royal dans le but de traiter leurs sujets avec justice et de les aider. Ils commencèrent à mésuser de leur pouvoir, à des fins égoïstes et pour leur profit personnel, au lieu de viser au bien commun, et s'arrogèrent des privilèges et une autorité qui ne leur avaient jamais été réservés. L'ambition et l'égoïsme seuls les guidèrent et ils abusèrent de la supériorité de leurs pouvoirs d'origine divine, dans le but d'opprimer et d'user de représailles. Cela était vrai, non seulement des rois, mais aussi des nobles et des classes supérieures; et quand on considère le pouvoir qu'ils avaient sur les hommes des classes moins développées, il est facile de comprendre que ces abus devaient amener des résultats déplorables.

Les Touraniens originaux furent la quatrième race Atlantéenne. Leur égoïsme était particulièrement abject. Ils élevèrent des temples où les rois furent adorés ainsi que des dieux et ils opprimèrent d'une façon extrême les classes inférieures sans défense. Une magie noire des plus répugnantes était florissante et tous les efforts de ce peuple étaient mis au service de la satisfaction de leur vanité et du faste extérieur.

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Les Sémites originaux étaient la cinquième et la plus importante des sept races Atlantéennes, car c'est en eux que nous trouvons pour la première fois le germe de la qualité corrective de la pensée. C'est pourquoi la Race Sémitique Originale devint la "Race mère" des sept Races de l'Epoque Aryenne actuelle.

Pendant l'Epoque Polaire, l'homme acquit le corps dense comme instrument d'action. Dans l'Epoque Hyperboréenne, le corps vital fut ajouté pour donner la faculté de mouvement nécessaire à l'action. Dans l'Epoque Lémurienne, le corps du désir fournit le mobile de l'action.

L'intellect fut donné à l'homme pendant l'Epoque Atlantéenne pour donner un objet à l'action; mais comme l'Ego était extrêmement faible et que les désirs naturels étaient puissants, l'intellect naissant s'allia au corps du désir; la ruse en fut la conséquence et fut elle-même la cause de toute la perversité du deuxième tiers de l'Epoque Atlantéenne.

Pendant l'Epoque Aryenne, la Pensée et la Raison devaient être développées par le travail de l'Ego dans l'intellect, en vue de guider le désir dans une voie menant à l'acquisition de la perfection spirituelle qui est le but de l'Evolution. Cette faculté de la Pensée et celle de former des Idées furent acquises par l'homme au prix de la perte de son contrôle sur les forces vitales, c'est-à-dire de son pouvoir sur la Nature.

Avec la Pensée et l'Intellect, il ne peut à présent exercer son pouvoir que sur la matière chimique et les minéraux, car son intellect est maintenant dans la première phase, ou phase minérale de son évolution, comme l'était son corps dense pendant la Période de Saturne. Il ne peut pas exercer de pouvoir sur la vie animale ou végétale. Il utilise le bois et diverses substances végétales, et aussi différentes parties des animaux pour ses industries. Ces substances sont toutes, en définitive, de la matière chimique saturée de la vie minérale et qui, comme nous l'avons expliqué précédemment, sert à composer les corps de tous les règnes. L'homme, dans son état actuel, peut contrôler toutes ces variétés de combinaisons chimiques minérales, mais ce contrôle ne sera pas étendu, de manière qu'il puisse travailler avec la vie, avant la Période

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de Jupiter. Dans cette Période, il aura toutefois le pouvoir de travailler avec la vie végétale, comme le font maintenant les Anges pendant la Période de la Terre.

Les hommes de science matérialistes se sont évertués depuis de nombreuses années à "créer" la vie, mais ils ne réussiront pas tant qu'ils n'auront pas appris à s'approcher de la table de laboratoire avec le plus profond respect, comme s'ils venaient auprès de l'autel d'un temple, avec un coeur et des mains purs, exempts de cupidité et d'ambition égoïste.

Telle est la sage décision des Frères Aînés qui gardent ce secret, ainsi que tous les profonds secrets de la Nature, jusqu'à ce que l'homme soit prêt à s'en servir pour le progrès de la race, pour la gloire de Dieu et non pas pour son profit personnel.

Cependant, ce fut justement cette perte de pouvoir sur les forces vitales éprouvées par les Atlantéens, qui permit à l'homme de poursuivre son évolution. Après cela, quelque grand que devint son égoïsme, il ne pouvait plus devenir un instrument de destruction pour lui-même et pour la Nature, comme cela aurait été le cas si l'égoïsme croissant avait été uni au vaste pouvoir que possédait l'homme dans son état précédent d'innocence. La pensée qui travaille seulement dans l'homme est impuissante à commander la Nature et ne peut jamais mettre l'humanité en danger, comme cela serait possible si les forces de la Nature étaient soumises à son contrôle.

Les Sémites Originels réprimèrent jusqu'à un certain point leurs désirs par l'usage de l'intellect et, à la place du désir pur et simple, la ruse et l'astuce parurent, au moyen desquelles ils cherchèrent à atteindre leurs fins égoïstes. Bien qu'ils aient été un peuple très turbulent, ils apprirent dans une grande mesure à dompter leurs passions et à accomplir leurs desseins par l'usage de la ruse qu'ils trouvaient plus subtile et plus puissante que la simple force brutale. Ils furent les premiers à découvrir que le "cerveau" est supérieur aux "muscles".

Pendant l'existence de cette Race, l'atmosphère de l'Atlantide commença à s'éclaircir d'une façon définitive

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et le point du corps vital mentionnés précédemment vint à correspondre avec le point similaire du corps dense. Cette coïncidence donna à l'homme la faculté de voir clairement les choses avec des contours nets et bien définis; mais elle eut aussi pour résultat la perte de la faculté de percevoir les Mondes Intérieurs.

Ainsi, nous voyons que, et il est peut-être bon de l'énoncer définitivement comme une loi: "Tout progrès accompli n'est jamais obtenu sans la perte d'une faculté précédemment possédée et recouvrée plus tard sous une forme supérieure."

L'homme construisit son cerveau aux dépens de la perte momentanée de sa faculté de produire à lui seul des descendants. Pour obtenir l'instrument qui devait servir de guide à son corps dense, il devint sujet à toutes les difficultés, au chagrin et à la douleur qu'entraîne la coopération nécessaire pour perpétuer la race; il obtint le pouvoir de raisonner au prix de la perte temporaire de sa faculté de perception spirituelle.

Alors que la raison fut, à divers titres, un bienfait pour lui, elle ferma à sa vue l'âme des choses qui lui parlait naguère, et l'acquisition de l'intellect qui est maintenant le bien le plus précieux de l'homme, fut tout d'abord envisagée avec regret par l'Atlantéen qui déplorait la perte de la vue et du pouvoir spirituels marquant cette acquisition.

L'échange de pouvoirs spirituels pour des facultés physiques était cependant nécessaire pour permettre à l'homme de fonctionner indépendamment de toute direction extérieure dans le Monde Physique qu'il doit conquérir. Dans l'avenir, il recouvrera ses pouvoirs supérieurs quand, par les expériences subies pendant son séjour dans le Monde Physique plus dense, il aura appris à les utiliser d'une façon convenable. Quand il les possédait, il n'avait pas connaissance de leur usage propre et ils étaient trop précieux et trop dangereux pour lui servir de jouet.

Sous la direction d'un grand Etre, la Race Sémitique Originale fut conduite vers l'Est, hors du continent de l'Atlantide, en passant par l'Europe, jusqu'aux grandes solitudes de l'Asie Centrale, connues maintenant

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sous le nom de Désert de Gobi. Là, ce grand Etre prépara la race pour qu'elle devint le germe des sept races de l'Epoque Aryenne et lui communiqua potentiellement les qualités que leurs descendants devaient développer.

Pendant tous les âges précédents - dès le début de la Période de Saturne, en passant par les Périodes du Soleil et de la Lune et pendant les trois Révolutions et demie de la Période de la Terre (les Epoques Polaire, Hyperboréenne, Lémurienne et la première partie de l'Epoque Atlantéenne) - l'homme avait été conduit et guidé par des Etres supérieurs, sans qu'il ait eu la moindre liberté d'action. Il était alors incapable de se guider lui-même, car il n'avait pas encore développé un intellect qui lui soit propre; mais le moment était enfin venu où il était nécessaire pour son développement ultérieur qu'il commença à se guider lui-même. Il devait apprendre à devenir indépendant et à prendre la responsabilité de ses propres actes. Jusqu'ici, il avait été obligé d'obéir aux ordres de son souverain; maintenant, il lui fallait détourner sa pensée des Chefs visibles, les Seigneurs de Vénus, qu'il adorait comme Messagers des Dieux, pour la concentrer sur l'idée du vrai Dieu, Créateur invisible de notre Système Solaire. L'homme devait apprendre à adorer et à respecter les commandements d'un Dieu qu'il ne pouvait voir.

En conséquence, le Chef réunit son peuple et lui adressa un discours émouvant qui pourrait être résumé ainsi:

"Jusqu'à présent, vous avez pu voir les Etres qui vous ont guidés, mais il y a des Chefs de divers degrés de splendeur, Qui leur sont supérieurs Que vous n'avez jamais vus et Qui guidèrent chacun de vos pas chancelants dans l'évolution de la conscience.

Très au-dessus de ces Etres Glorieux se trouve le Dieu invisible Qui a créé le Ciel et la Terre sur laquelle vous habitez. Sa volonté est de vous accorder la souveraineté sur tout ce pays, afin que vous y croissiez et que vous vous y multipliez.

Ce Dieu invisible est le seul que vous deviez adorer, mais vous devez l'adorer en Esprit et en Vérité et il ne vous est pas permis de faire de Lui aucune image taillée, ni de vous servir d'aucune similitude pour le

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représenter, car Il est partout présent et est au-dessus de toute comparaison ou similitude.

Si vous suivez ces préceptes, Il vous accordera abondamment tout ce qui est désirable. Si vous abandonnez Ses commandements, vous aurez à souffrir. Le choix vous appartient. Vous êtes libres; mais vous devez supporter les conséquences de vos propres actions."

L'éducation de l'homme passe par quatre grandes étapes. Premièrement, il est influencé du dehors inconsciemment. Puis il est placé sous la Souveraineté de Messagers et de Rois Divins qu'il peut voir et aux ordres desquels il doit obéir. Plus tard, on lui apprend à révérer les commandements d'un Dieu invisible. Finalement, il apprend à s'élever au-dessus des commandements, à devenir sa propre loi et, en se conquérant lui-même de son propre gré, à vivre en harmonie avec l'Ordre de la Nature qui est la Loi de Dieu.

Les degrés par lesquels l'homme s'élève jusqu'à Dieu sont également au nombre de quatre.

Premièrement, poussé par la crainte, il adore le Dieu qu'il commence à percevoir et lui offre des sacrifices propitiatoires comme le font les adorateurs de fétiches.

Après cela, il apprend à regarder Dieu comme le Dispensateur de toutes choses et il espère en recevoir des avantages matériels ici-bas. Il offre des sacrifices par avarice, dans l'espoir que le Seigneur le lui rendra au centuple, ou bien pour échapper à un châtiment soudain amené par la guerre, la peste, etc.

Plus tard, il apprend à adorer Dieu par la prière et en vivant une bonne vie; il considère comme un devoir de cultiver sa foi dans un Ciel où il trouvera plus tard sa récompense et de s'abstenir de faire le mal afin d'échapper à un châtiment futur en Enfer.

Finalement, il arrive à un point où il est prêt à agir sans arrière-pensée de récompense, de largesse intéressée ou de châtiment, mais simplement parce qu'il "est louable de bien agir". Il aime le bien par amour du bien et cherche à régler sa conduite sur cette base, sans égard pour son avantage ou sa perte actuels ou pour des conséquences pénibles à un moment donné dans l'avenir.

Les Sémites Originels avaient atteint le deuxième de ces quatre degrés. Ils apprirent à adorer un Dieu

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invisible et à attendre d'être récompensés par des avantages matériels ou à être punis par de douloureuses afflictions.

Le Christianisme populaire est le troisième degré. Les Chrétiens ésotériques et les élèves de toutes les écoles occultes tâchent d'atteindre le degré le plus élevé qui sera acquis par les masses dans la Sixième Epoque, dans la Nouvelle Galilée, quand la Religion Chrétienne unifiante ouvrira le coeur des hommes comme leur entendement est en train de s'ouvrir actuellement.

Les Akkadiens furent la sixième et les Mongoliens la septième des Races Atlantéennes. Ils poussèrent encore plus loin la faculté de penser, mais suivirent des lignes de raisonnement qui déviaient de plus en plus de la tendance générale de la vie en évolution. Les Mongols de Chine maintiennent jusqu'à ce jour que les vieilles coutumes sont encore les meilleures. Le progrès exige constamment de nouvelles méthodes, une nouvelle faculté d'adaptation et le maintien de nos idées dans un état fluide; aussi, ces races rétrogradèrent-elles et sont-elles en train de dégénérer avec le reste des Races Atlantéennes.

A mesure que les brouillards épais de l'Atlantide se condensèrent, l'augmentation du volume d'eau inonda graduellement le continent et détruisit la plus grande partie de la population et les preuves de sa civilisation.

Un grand nombre d'Atlantéens furent chassés par les inondations hors du continent voué à la destruction et passèrent à travers l'Europe. Les Races Mongoles sont les descendantes de ces réfugiés Atlantéens. Les Noirs et les races antérieures dont les cheveux sont crépus sont les derniers descendants des Lémuriens.

ÉPOQUE ARYENNE

L'Asie centrale fut le berceau des races Aryennes qui descendent des Sémites Originaux. De ce centre, rayonnèrent les différentes races. Il est inutile de les décrire ici, car les recherches historiques ont

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suffisamment révélé leurs traits saillants.

Pendant l'Epoque actuelle (la Cinquième, ou Epoque Aryenne), l'homme commença à faire usage du feu et d'autres forces dont l'origine divine lui était à dessein cachée, afin qu'il soit libre de les employer dans un but supérieur ou pour son propre développement. Par conséquent, nous avons dans l'Epoque actuelle deux classes. L'une considère la Terre et l'homme comme étant d'origine divine, l'autre considère toutes choses à un point de vue purement utilitaire.

Les êtres les plus avancés de l'humanité au début de l'Epoque Aryenne reçurent les Initiations supérieures, afin de pouvoir prendre la place des messagers de Dieu, c'est-à-dire des Seigneurs de Vénus. Ces Initiés humains furent désormais les seuls médiateurs entre Dieu et l'homme. Mais ils ne paraissent pas en public et ne montrent pas non plus par des signes et des miracles qu'ils sont des Chefs et des Instructeurs. L'homme a été laissé entièrement libre de se mettre ou non à leur recherche, selon ses désirs.

A la fin de l'Epoque actuelle, l'Initié le plus élevé apparaîtra publiquement quand un nombre suffisant d'hommes ordinaires désireront et accepteront volontairement leur soumission à un tel Chef. Ils formeront ainsi le noyau de la dernière Race qui paraîtra au début de la Sixième Epoque. Après ce temps-là, les races et les nations cesseront d'exister. L'humanité formera une Fraternité spirituelle comme avant la fin de l'Epoque Lémurienne.

Les noms des races qui se sont dispersées sur la terre, pendant la Cinquième Epoque jusqu'au temps présent, sont les suivants:

1.- La Race Aryenne qui , par le sud, passa en Inde,
2.- La Race Babylonnienne-Assyrienne-Chaldéenne.
3.- La Race Persique-Grecque-Latine.
4.- La Race Celtique.
5.- La Race Teutonique-Anglo-Saxonne.

Du mélange des différentes nations qui s'opère maintenant aux Etats-Unis, sortira la "race-mère" de la

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dernière Race, au début de la Sixième Epoque.

Deux autres Races seront développées pendant notre Epoque; l'une d'elles est la Race Slave. Dans quelques siècles, quand le Soleil, par précession des équinoxes, sera entré dans le signe du Verseau, le peuple Russe et, en général, les Races Slaves atteindront un degré de développement spirituel qui les élèvera très au-dessus de leur condition présente. La musique sera le principal facteur de ce progrès car, sur les ailes de la musique, l'âme qui vibre à son unisson peut prendre son essor jusqu'au trône même de Dieu, que la seule intelligence ne saurait atteindre. Toutefois, le développement ainsi obtenu n'est pas durable, parce qu'il est partiel et que, par suite, il ne s'accorde pas avec la Loi de l'Evolution qui veut qu'un développement, pour être durable, soit bien équilibré; en un mot, que la spiritualité évolue par l'intermédiaire de l'intelligence ou au moins d'un pas égal avec elle. Pour cette raison la civilisation slave sera de courte durée, mais elle sera magnifique et joyeuse tant qu'elle durera, car elle est conçue dans une douleur profonde et dans des souffrances indicibles, et la Loi de Compensation amènera en temps voulu des conditions opposées.

Des Slaves, descendra un peuple qui formera la dernière des sept Races de l'Epoque Aryenne, et des Américains descendra la dernière de toutes les Races dans ce système d'évolution et elle accomplira sa destinée au commencement de la Sixième Epoque.

LES SEIZE CHEMINS VERS LA DESTRUCTION

Les seize races sont appelées les "Seize chemins de la destruction", parce qu'il y a toujours dans chaque Race un danger que l'âme ne s'attache trop à la Race, qu'elle ne s'identifie avec ses caractéristiques au point de ne pouvoir s'élever au-dessus de l'idée de race et ne se trouve, par suite, dans l'impossibilité de

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progresser; qu'elle se cristallise pour ainsi dire dans cette Race et, en conséquence, ne soit confinée aux corps qui la caractérisent, quand ils commencent à dégénérer, comme cela est arrivé pour les Juifs.

Pendant les Périodes, les Révolutions et les Epoques dans lesquelles il n'y a pas de Races, il y a beaucoup plus de temps disponible et les occasions de se fossiliser ne sont ni aussi grandes ni aussi fréquentes. Mais les seize races naissent et meurent dans un espace de temps si court, relativement, qu'il y a un grand danger d'être laissé en arrière pour l'homme qui devient trop attaché à ces conditions.

Le Christ est le grand Chef unificateur de la Sixième Epoque, et Il fit allusion à cette loi quand Il prononça ces mots si peu compris: "Si un homme vient à moi, et s'il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et ses soeurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple" (Luc 14:26).

"Et quiconque ne porte pas sa croix, et ne me suit pas, ne peut être mon disciple" (Luc 14:27).

"...celui d'entre vous qui n'abandonne pas tout ce qu'il a ne peut être mon disciple".

Non pas que nous devions abandonner ou mépriser les attaches de la famille, mais il est nécessaire de nous élever au-dessus d'elles. Le père et la mère sont "des corps"; tous les parents sont une partie de la Race qui appartient à la Forme. Les âmes doivent reconnaître qu'elles ne sont ni des Corps, ni des Races, mais des Egos qui s'efforcent d'atteindre la perfection. L'homme qui oublie ce fait et qui s'identifie avec sa Race, qui s'y attache avec un patriotisme fanatique, a des chances d'être tenu captif par elle et de sombrer avec elle quand ses frères en humanité auront atteint une position plus élevée sur le Sentier de la Perfection.


CHAPITRE 13

RETOUR A LA BIBLE

A notre époque, l'esprit de prosélytisme est puissant. Les églises d'Occident envoient des missions dans tous les pays du globe pour convertir les membres de chaque nation à leurs propres croyances et elles ne sont pas les seules à s'efforcer de faire des prosélytes. L'Orient a commencé à envahir sérieusement les pays occidentaux; un grand nombre de Chrétiens, que ne satisfont plus les croyances et les dogmes enseignés par le clergé et qui ont été poussés à se mettre à la recherche de la vérité pour satisfaire les exigences de l'intellect demandant une explication des problèmes de la vie, se sont familiarisés avec les doctrines orientales du Bouddhisme, de l'Hindouisme, etc., et dans bien des cas, les ont adoptées.

Au point de vue occulte, l'effort des missionnaires, qu'il vienne de l'Est ou de l'Ouest, n'est pas désirable parce qu'il va à l'encontre du courant de l'évolution. Les grands Chefs de l'humanité, chargés de notre développement, nous donnent toute l'aide dont nous avons besoin à cet effet, la Religion en particulier, et il y a d'excellentes raisons que la Bible qui contient, non pas seulement une, mais deux religions, la Juive et la Chrétienne, ait été donnée aux peuples de l'Occident. Si nous cherchons sincèrement la lumière, nous verrons quelle suprême Sagesse nous a fait don de cette double religion et qu'au temps présent, il n'y a pas d'autre religion qui soit mieux adaptée à nos besoins particuliers.

Pendant les Epoques Polaire, Hyperboréenne et Lémurienne, c'était une tâche relativement aisée que de guider l'humanité, car l'homme n'avait pas alors d'intellect; mais quand parut cet élément perturbateur, dans la première partie de l'Epoque Atlantéenne, l'homme développa la Ruse qui est le produit de l'intellect non contrôlé par l'esprit. La Ruse agit comme aide du désir, que celui-ci soit bon ou mauvais ou qu'il soit une cause de joie ou de douleur. Au milieu de l'Epoque Atlantéenne, l'esprit avait pénétré complètement dans ses véhicules et commençaient à travailler dans l'intellect pour produire la Pensée et la Raison, autrement dit le pouvoir de suivre une certaine cause jusqu'à son effet inévitable et de déduire d'un effet quelconque la cause qui l'a produit. Cette faculté de Raisonnement ou Logique devait être plus complètement développée pendant l'Epoque Aryenne;par conséquent, les Sémites originels (la cinquième Race de l'Epoque Atlantéenne) étaient "un peuple élu" pour amener cette faculté en germe à un tel degré de maturité qu'elle serait imprégnée dans les fibres même de leurs descendants qui deviendraient ainsi la Nouvelle Race.

Transmuer la Ruse en Raison ne fut pas tâche aisée. Les changements apportés antérieurement à la nature de l'homme avaient été facilement accomplis. Il pouvait alors être guidé sans difficulté, parce qu'il n'avait pas de désirs conscients ni d'intellect pour le guider; mais à l'époque où vivaient les Sémites originels, il était devenu assez rusé pour ressentir les limitations apportées à sa liberté et pour tourner souvent les mesures prises pour le tenir dans le droit chemin. Le guider était une tâche d'autant plus difficile qu'il était nécessaire de lui laisser une certaine liberté d'action, afin qu'il puisse, dans l'avenir, apprendre à se gouverner lui-même. Par suite, une loi fut promulguée qui octroyait des récompenses immédiates pour l'obéissance et un châtiment rapide pour toute négligence. Ainsi, l'homme fut instruit, incité et contraint, de façon à découvrir, par un raisonnement d'une nature limitée, que la "voie du transgresseur" est ardue" et qu'il devait "craindre Dieu" ou le Chef qui le guidait.

Parmi tous ceux qui furent choisis pour devenir la "semence" de la nouvelle race, un petit nombre seulement demeura fidèle. La plupart se montrèrent rebelles et frustrèrent complètement le plan du Chef en s'alliant par le mariage avec les autres Races Atlantéennes, faisant ainsi couler un sang inférieur dans les veines de leurs descendants. C'est là le sens du passage de la Bible où est mentionné le fait que les fils de Dieu se marièrent avec les filles des hommes (Genèse 6:2). A cause de cet acte de désobéissance, ils furent abandonnés et "perdus". Même ceux qui étaient restés fidèles moururent, quant au corps, dans le désert de Gobi en Asie Centrale, berceau de notre propre race. Ils se réincarnèrent naturellement comme leurs propres descendants et, de cette façon, héritèrent de la "Terre Promise", la Terre telle qu'elle est maintenant. Ils forment les Races Aryennes chez lesquelles la Raison est en voie d'être amenée à la perfection.

Les rebelles qui furent abandonnés sont les Juifs, dont la grande majorité est encore dirigée plus par la faculté Atlantéenne de Ruse que par la Raison. Chez eux, le sentiment de race est si fort qu'ils ne distinguent que deux classes d'hommes: les Juifs et les Gentils. Ils méprisent les autres nations et sont à leur tour méprisés d'elles pour leur astuce, leur égoïsme et leur avarice. On ne saurait nier qu'ils donnent de l'argent pour des oeuvres de charité, mais c'est principalement, sinon exclusivement, pour leurs propres congénères; leur charité est rarement internationale, même dans des cas où les barrières élevées par les différences de croyances, de race et de nationalité furent abolies par le sentiment humain de sympathie, comme lors des tremblements de terre en Italie.

Dans des cas semblables, comme celui de San Francisco, la nature intime et spirituelle de l'homme se met plus en évidence qu'en toute autre circonstance; l'observateur attentif peut alors discerner la tendance de l'évolution. Nous savons et nous arrivons à reconnaître que nous sommes frères et la blessure reçue par l'un de nous est, en réalité, ressentie par tous. Le contrôle de l'homme par la Raison doit être suivi du contrôle par l'Amour qui, présentement, agit indépendamment des conseils de la Raison et parfois même à leur encontre. Cette anomalie vient du fait que, de nos jours, l'Amour est rarement tout à fait désintéressé et que notre Raison n'est pas toujours juste. Dans la "Nouvelle Galilée", la future Sixième Epoque, l'Amour deviendra désintéressé et la Raison approuvera ses conseils. La Fraternité Universelle sera alors complètement réalisée; chacun de nous travaillera pour le bien de tous, car la poursuite de notre développement personnel sera un souvenir du passé.

Pour obtenir ce résultat tant désiré, il sera nécessaire de choisir un autre "peuple élu" dans le fonds actuel de la race pour former le noyau d'où sortira la Race nouvelle. Cette sélection ne sera pas faite contrairement à la volonté de ceux qui seront choisis. Chaque homme doit choisir lui-même; il doit entré volontairement dans le rang.

Les Races ne sont qu'un aspect éphémère de l'évolution. Avant la fin de l'Epoque Lémurienne, il y avait un "peuple élu", différent de l'humanité ordinaire de ce temps et duquel sortirent les ancêtres des Races Atlantéennes. De la cinquième de ces dernières Races fut tiré un autre "peuple élu", duquel descendirent les Races Aryennes qui ont été jusqu'ici au nombre de cinq et dont deux autres sont encore à venir. Avant l'inauguration d'une nouvelle Epoque, il doit y avoir, toutefois, "un nouveau ciel et une nouvelle terre"; les traits physiques de la Terre seront changés et sa densité sera diminuée. Une Race paraîtra au début de la nouvelle Epoque mais, après cela, toute idée et tout sentiment de Race disparaîtront. L'humanité constituera de nouveau une grande confraternité, sans distinction ethnique. Les Races sont simplement des étapes de l'évolution que nous devons parcourir; autrement, il n'y aurait pas de progrès pour les esprits qui renaissent dans ces races. Mais, bien que nécessaires, ces degrés sont aussi extrêmement dangereux et ils sont, par suite, la cause de graves soucis pour les Chefs de l'humanité. Ceux-ci appellent les seize Races "les seize chemins vers la destruction" parce que tandis que dans les Epoques précédentes les changements vinrent après des périodes d'une telle durée qu'il était plus facile de préparer pour leur promotion la majorité des entités, il n'en va pas de même pour les Races. Elles sont relativement éphémères; par conséquent, il faut prendre un soin tout particulier pour que le moins d'esprits possible soient retenus par les entraves de la Race.

C'est justement là ce qui est arrivé aux esprits incarnés dans les corps de la Race Juive. Ils s'attachèrent tant et si bien à la Race qu'ils y sont ramenés par des incarnations successives. "Une fois Juif, toujours Juif", est leur devise. Ils ont entièrement oublié leur nature spirituelle et se font gloire d'être les descendants d'Abraham. Aussi, ne sont-ils "ni chair ni poisson". Ils ne font pas partie de la Race Aryenne qui progresse, et cependant ils sont supérieurs aux descendants des peuples de la Lémurie et de l'Atlantide qui sont encore avec nous. Ils sont devenus un peuple sans patrie, une anomalie parmi les hommes. (N.D.T.: ce livre a été écrit en 1909)

A cause de leur attachement servile à l'idée de Race, celui qui avait été leur Chef fut obligé de les abandonner, et ils furent "perdus" Pour qu'ils puissent cesser de se considérer comme distincts des autre peuples, d'autres nations furent soulevées contre eux à diverses époques par les Chefs de l'humanité, et ils furent emmenés en captivité hors du pays où ils s'étaient établis, mais en vain. Ils refusèrent obstinément de s'amalgamer aux autres nations. A plusieurs reprises, ils retournèrent en masse dans leur pays aride. Des prophètes de leur propre race parurent qui les réprimandèrent sans pitié et leur prédirent de cruels désastres, mais sans succès.

Comme effort final, pour les persuader de rompre ces entraves, le Chef de la Race Future, le Christ, Grand Instructeur, parut parmi eux. C'est là une nouvelle preuve de la compassion et de la sagesse des grands Etres qui guident l'évolution. De toutes les Races de la Terre, pas une n'était "perdue" dans le même sens que les Juifs; pas une n'avait un besoin aussi grand d'être aidée. Leur envoyer un étranger aurait été manifestement une mesure inutile, car ils l'auraient impitoyablement rejeté. De même que le grand esprit connu sous le nom de Booker T. Washington naquit à nouveau parmi les Noirs pour être reçu par eux comme un des leurs et être ainsi capable de les instruire mieux qu'un blanc n'eût pu le faire, de même, les Grands Chefs espéraient que la venue du Christ parmi les Juifs, comme un des leurs, pourrait les amener à L'accepter, Lui et Ses enseignements, et aussi les délivrer des attaches des corps de cette Race. Mais il est désolant de voir comment les préjugés des hommes peuvent prévaloir. "Il vint parmi les siens"..."et ils choisirent Barrabas". Il ne se fit pas une gloire d'Abraham ni d'aucune de leurs anciennes traditions. Il parla "d'un autre monde", d'une nouvelle terre, de l'Amour, du pardon des offenses et répudia la doctrine qui demande "oeil pour oeil". Il ne les appela pas aux armes pour combattre César; s'Il l'avait fait, ils L'auraient acclamé comme leur libérateur. Sous ce rapport, Il ne fut pas compris, même de Ses disciples, qui pleurèrent autant leur espoir évanoui d'un royaume terrestre, que sur la mort de l'Ami tué par les soldats de Rome.

Le rejet du Christ par les Juifs fut la preuve suprême de leur attachement servile à la Race. A partir de ce moment, tous les efforts faits pour les sauver dans leur ensemble, en leur donnant des prophètes et des instructeurs spéciaux furent abandonnés; et, comme la futilité de les exiler en masse avait été démontrée, ils furent, comme expédient final, dispersés parmi toutes les nations de la terre. Cependant, en dépit de tout, l'obstination extrême de ce peuple a prévalu jusqu'ici, car les Juifs sont encore en majorité orthodoxes. Toutefois, en Amérique, il y a maintenant une légère défection. La nouvelle génération commence à se marier en dehors de la Race. Peu à peu, un nombre croissant de corps qui posséderont des caractéristiques raciales de moins en moins marquées deviendront ainsi disponibles pour les esprits des anciens Juifs qui cherchent à renaître. De cette façon, ils seront sauvés en dépit d'euxmêmes. Ils furent "perdus" en s'aliant aux races inférieures; ils seront sauvés en s'amalgamant aux races plus avancées que la leur.

Comme les Races Aryennes actuelles sont composées d'être capables de raisonner, capables de mettre à profit leurs expériences passées, la manière logique de les aider est de leur rappeler les phases passées de leur développement et le sort qui frappa les Juifs désobéissants. Ces rebelles possédaient un document écrit sur la manière dont leurs Chefs les avaient traités. Ce document rappelait comment ils avaient été choisis et comment ils s'étaient révoltés; il décrivait leur châtiment, mais parlait aussi de leur espoir d'une rédemption finale. Nous pouvons le mettre à profit et apprendre ce qu'il nous faut éviter. Peu importe, si, au cours des âges, il a été mutilé et si les Juifs entretiennent encore aujourd'hui l'erreur de penser qu'ils sont "le peuple élu"; la leçon qui peut être tirée de leur propre expérience n'en est pas moins valable. Nous pouvons apprendre comme "un peuple élu" peut lasser son Chef, déjouer ses plans et rester attaché à une Race pendant des âges. Son histoire devrait servir d'avertissement à tout "peuple élu" de l'avenir.

Paul fait ressortir ce point en termes non équivoques (Hébreux 2:2-3): "Car si la parole annoncée par des Anges a eu son effet, et si toute transgression et toute désobéissance a reçu une juste rétribution, comment serions-nous sauvés en négligeant un si grand salut...?" Et Paul parlait à des Chrétiens, car les Hébreux auxquels il écrivait s'étaient convertis. Ils avaient accepté le Christ et étaient des hommes qui, dans sa pensée, feraient partie, dans une incarnation future, du nouveau "peuple élu"; qui suivraient volontairement leur Chef et développeraient la faculté d'Amour et de perfection spirituelle, l'intuition, qui succédera à la recherche de notre propre intérêt et à la Raison. La doctrine Chrétienne du Nouveau Testament est particulièrement destinée aux Races avancées du Monde Occidental. Elle est en voie d'être implantée spécialement parmi les Américains; car l'objet de la nouvelle race de la Sixième Epoque étant l'unification de toutes les Races, les Etats-Unis vont devenir le "creuset" dans lequel toutes les nations de la terre seront amalgamées et, de ce mélange, sera extrait le prochain "peuple élu".

Les esprits qui, dans toutes les contrées du Monde, se sont efforcés de suivre les enseignements du Christ, consciemment ou non, renaîtont aux Etats-Unis, afin d'y trouver les conditions favorables pour ce développement. Aussi, le Juif né aux Etats-Unis est-il différent du Juif des autres pays. Le fait même qu'il s'est incarné dans le Monde Occidental montre qu'il est en train de s'émanciper de l'Esprit de Race et qu'il est, par conséquent, plus avancé que le Juif orthodoxe cristallisé du Vieux Monde, de même que l'étaient ses parents; car, s'il en était autrement, ceux-ci n'auraient pas conçu l'idée de briser leurs vieilles attaches et d'émigrer en Amérique. Par conséquent, le Juif né aux Etats-Unis est le pionnier qui préparera la voie que ses compatriotes suivront plus tard.

Ainsi, nous pouvons voir que la Bible contient les enseignements particulièrement nécessaires aux peuples de l'Occident, afin que le terrible exemple des Juifs, tel qu'il est rappelé dans l'Ancien Testament, leur serve de leçon et qu'ils apprennent à vivre selon les enseignements du Christ, tels qu'ils sont contenus dans le Nouveau Testament, en offrant volontairement leurs corps comme un vivant sacrifice sur l'autel de la Fraternité et de l'Amour.

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CHAPITRE 14

ANALYSE OCCULTE DE LA GENÈSE


LIMITATIONS DE LA BIBLE

Dans la partie précédente de notre étude, jusqu'au chapitre 13, nous avons assez rarement fait allusion à la Bible, mais nous allons maintenant lui consacrer un peu de notre attention, non pas que nous ayons l'intention de tenter une justification de la Bible (dans la forme où elle nous est ordinairement connue aujourd'hui), comme étant la seule véritable Parole de Dieu et la seule inspirée; mais il n'en est pas moins vrai qu'elle contient beaucoup d'enseignements occultes précieux. Ces enseignements sont, dans une large mesure, cachés par des interpolations et obscurcis par l'élimination arbitraire de certaines parties, comme étant "apocryphes". L'occultiste scientifique qui connaît l'intention de l'auteur peut, il va sans dire, aisément voir quelles sont les parties originales et quelles sont celles qui ont été interpolées. Si nous prenons, par exemple, le premier chapitre de la Genèse, tel qu'il se trouve dans les meilleures traductions que nous possédions, nous trouverons qu'il renferme de manière identique le même plan d'évolution que celui qui a été exposé dans la partie précédente de cet ouvrage et qu'il s'harmonise très bien avec les enseignements occultes en ce qui touche aux Périodes, aux Révolutions, aux Races, etc. Les esquisses données sont nécessairement brèves et condensées, une Période entière étant récapitulée en une vingtaine de mots; néanmoins, les traits saillants s'y trouvent.

Avant d'en commencer l'analyse, il est nécessaire de mentionner que les mots de la langue hébraïque, surtout dans le vieux style, sont unis les uns aux autres et qu'ils ne sont pas divisés comme dans notre

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langue. Ajoutez à cela la coutume qui consiste à omettre dans l'écriture les voyelles, de sorte qu'en lisant, l'interprétation dépend en grande partie de la place qu'on leur a donnée et de la manière de les insérer, et vous vous rendrez compte des grandes difficultés qu'il faut surmonter pour déterminer le sens original. Un léger changement peut altérer complètement le sens d'une phrase quelconque.

Outre ces sérieuses difficultés, nous devons aussi nous rappeler que, des quarante-sept traducteurs de la version du roi Jacques (celle qui est la plus usitée en Angleterre et en Amérique), trois seulement étaient des hébraïsants et que, sur ces trois, deux moururent avant que les Psaumes n'aient été traduits! Nous devons, de plus, considérer que l'Acte qui autorisa la traduction interdit aux traducteurs toute interprétation qui s'écarterait trop des croyances ayant déjà cours ou qui tendrait à les déranger. Il est ainsi évident qu'il y avait vraiment très peu de chances d'obtenir une traduction correcte.

Les conditions n'étaient guère plus favorables en Allemagne, car là, Martin Lüther était le seul traducteur, et pour sa traduction il ne se servit même pas de l'hébreu original, mais simplement d'un texte en latin. La plupart des versions aujourd'hui en usage dans les pays protestants d'Europe sont simplement des traductions en diverses langues de la traduction de Lüther.

Il est vrai qu'il y a eu des révisions, mais elles n'ont pas apporté beaucoup d'améliorations. De plus, dans notre pays (les Etats-Unis), bien des gens veulent que le texte de la version anglaise du roi Jacques soit absolument correct de la première à la dernière page, comme si la Bible avait été à l'origine écrite en anglais, et comme si la version en question était une copie certifiée du manuscrit original. Ainsi, les vieilles erreurs sont encore là, en dépit des efforts qui ont été faits pour les éliminer.

Il faut noter que ceux qui écrivirent à l'origine la Bible n'avaient pas l'intention de donner aux hommes la vérité sous une forme accessible aux plus ignorants. Rien n'était plus loin de leur pensée que d'écrire "un livre ouvert de Dieu". Les grands occultistes qui écrivirent le Zohar sont très affirmatifs sur ce point. Les secrets de la Thorah ne devaient pas être mis à la portée de tous, comme le montrera la citation suivante:

"Malheur à l'homme qui ne voit dans la Thorah (la loi) qu'une simple narration et des mots ordinaires!

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Car si, en vérité, elle ne contenait que cela, nous serions capables, même aujourd'hui, de composer une Thorah beaucoup plus digne d'admiration. Mais il n'en est pas ainsi. Chaque mot de la Thorah contient un sens élevé et un mystère sublime. ...Les narrations de la Thorah sont le vêtement de la Thorah pour la Thorah elle-même!...Les simples d'esprit ne s'intéressent qu'aux vêtements et aux narrations de la Thorah. Ils ne connaissent rien d'autre. Ils ne voient pas ce que le vêtement cache. Les hommes plus instruits ne font pas attention au vêtement, mais au corps qu'il enveloppe."

Les mots précédents impliquent clairement le sens allégorique de la Thorah. Paul dit aussi en termes non équivoques que l'histoire d'Abraham et des deux fils qu'il eut de Sarah et Agar est purement allégorique (Galates 4:22-26). Beaucoup de passages sont voilés, d'autres doivent être pris dans le sens littéral, et toute personne qui ne possède pas la clef occulte est incapable de trouver la vérité profonde cachée sous ce qui est parfois un vêtement hideux.

La discrétion gardée sur ce qui concerne ces sujets profonds et l'usage invariable d'allégories, chaque fois que les masses étaient à même de venir en contact avec des vérités occultes, sont aussi apparents quand on considère que le Christ avait coutume de parler toujours à la multitude en paraboles, expliquant plus tard et en secret à ses disciples le sens profond qu'elles contenaient. A plusieurs reprises, Il leur imposa le secret au sujet de ces enseignements particuliers.

Paul agit de même, car il donne le "lait" ou les enseignements les plus élémentaires aux "nouveau-nés" dans la foi, et garde "la nourriture solide" (I Corinthiens 3:2) ou les enseignements les plus avancés pour les "forts", pour ceux qui sont qualifiés pour les comprendre et les recevoir.

La Bible juive fut écrite d'abord en hébreu, mais nous ne possédons pas une seule ligne des manuscrits originaux. Dès 280 avant Jésus-Christ parut une traduction en grec, la version des Septante. Même au

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temps du Christ, il existait déjà la plus grande confusion et une diversité d'opinions au sujet des parties qui devaient être admises comme originales et de celles qui auraient été interpolées.

Ce n'est qu'après le retour de l'exil de Babylone que les scribes commencèrent à rassembler les divers écrits, et ce n'est que vers 500 ans après Jésus-Christ que parut le Talmud, premier texte qui ressemblât au texte actuel et qui, en raison des faits précédents, ne saurait être parfait.

Le Talmud fut alors pris en main par l'Ecole Massorétique qui, de l'an 590 à l'an 800 environ de notre ère, siégeait à Tibériade. Après un travail long et minutieux, un Ancien Testament en hébreu fut élaboré, qui est le texte le plus rapproché de l'original que nous ayons actuellement.

Nous nous servirons du texte Massorétique dans l'interprétation suivante de la Genèse et, ne nous contentant pas du travail d'un seul traducteur, nous le compléterons par une traduction allemande, l'ouvrage de trois hébraïsants éminents, H. Arnheim, M. Sachs et Jul. Furst, qui collaborèrent avec un quatrième, Dr. Zunz, ce dernier étant aussi l'éditeur.

AU COMMENCEMENT

La première phrase de la Genèse est un exemple frappant de ce que nous avons dit au sujet de l'interprétation du texte hébreu, dont le sens peut être altéré en plaçant différemment les voyelles et en changeant la division des mots.

Cette phrase peut être lue de deux façons. La première est: "Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre"; la deuxième: "Au moyen de l'essence éternelle (de l'espace) l'énergie double forma le double ciel".

On a beaucoup discuté et fait couler beaucoup d'encre pour décider laquelle de ces deux interprétations est correcte. Le malheur est que les hommes veulent que la question soit fixée et déterminée. Ils s'imaginent que si une certaine interprétation est juste, toutes les autres doivent être incorrectes. Mais

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nous ne saurions trop répéter que tel n'est pas le moyen d'arriver à la vérité qui a toujours plusieurs faces et qui est multiple. Toute vérité occulte peut être examinée de plusieurs points de vue différents; chaque point de vue présente une certaine phase de la vérité, et tous sont nécessaires pour obtenir une conception complète et définie du sujet considéré, quel qu'il soit.

Le fait même que, de cette phrase, comme de beaucoup d'autres dans le vêtement de la Thorah, on peut extraire plusieurs interprétations, tandis qu'elle est une source de confusion pour celui qui n'est pas initié, mais devient une source de lumière pour celui qui possède la clef, démontre la sagesse transcendante des Intelligences merveilleuses qui inspirèrent la Thorah. Si les voyelles avaient été mises à leur place et les mots convenablement divisés, il n'y aurait qu'une seule manière de la lire, et ces grands et sublimes mystères n'auraient pu y être cachés. C'eût été la véritable méthode à suivre si les auteurs avaient eu l'intention d'écrire un livre "ouvert" de Dieu; mais tel n'était pas leur dessein. Ce livre fut écrit seulement pour les initiés, et eux seuls peuvent à la fois le lire et le comprendre. Il eût fallu beaucoup moins d'habileté pour l'écrire d'une manière ouverte que pour voiler sa signification. Toutefois, tous les efforts sont faits pour dévoiler en temps voulu les enseignements à ceux qui y ont droit, et en même temps pour les tenir hors de portée de ceux qui n'ont pas encore gagné le droit de les posséder.

LA THÉORIE NÉBULAIRE

La lumière jetée sur le commencement et sur l'évolution de notre système par les deux interprétations du Livre de la Genèse est nécessaire pour la compréhension du sujet. La première dit qu'il y eut pour notre évolution un commencement, et que les cieux furent créés; l'autre interprétation complète la première en ajoutant que les cieux et la terre furent créés "avec l'essence éternelle" et non pas avec "rien" comme le fait remarquer ironiquement le matérialiste. La substance primordiale cosmique est condensée et mise en mouvement. Les anneaux formés par l'inertie de la masse qui tourne sur elle-

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même, se séparent de la partie centrale et forment les planètes, comme les savants modernes l'ont découvert par déduction et avec une ingéniosité remarquable. La science occulte et la science moderne sont parfaitement d'accord sur le modus operandi. Il n'y a rien dans ces deux assertions qui ne soit compatible avec les deux théories, comme nous allons le montrer.

La science occulte enseigne que Dieu forma le Système et qu'il continue à le guider dans une voie bien définie. L'homme de science moderne, pour réfuter ce qu'il appelle une idée absurde et pour démontrer l'inutilité d'un Dieu, prend un vase rempli d'eau, à la surface de laquelle il verse un peu d'huile. L'eau et l'huile représentent respectivement l'espace et la nébuleuse ardente. Il se met alors à faire tourner l'huile avec une aiguille et l'amène à former une sphère. Cette sphère, dit-il, représente le Soleil central. A mesure qu'il fait tourner de plus en plus vite la sphère d'huile, celle-ci s'enfle à l'équateur et lance un anneau au-dehors; l'anneau se brise et ses fragments se fondent et forment une sphère plus petite qui se met à tourner autour de la masse centrale, comme une planète tourne autour du Soleil. Alors, il demande, sur un ton plein de pitié à l'occultiste scientifique: "Voyez-vous maintenant comment cela se passe? Il n'y a pas besoin de votre Dieu ou d'une force surnaturelle quelconque."

L'occultiste admet volontiers qu'un Système Solaire peut être formé suivant un processus analogue. Mais il est fort surpris qu'un homme possédant la claire intuition qui lui permet de percevoir avec autant d'exactitude l'opération de procédés Cosmiques et qui a l'intelligence nécessaire pour concevoir cette brillante démonstration de sa théorie monumentale, soit aussi complètement incapable de voir que, dans sa démonstration, il joue lui-même le rôle de Dieu. Il est le pouvoir extérieur qui plaça l'huile dans l'eau, sur laquelle elle serait restée inerte et sans forme pendant l'éternité, s'il n'avait pas fourni la force qui la

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mit en mouvement et la fit ainsi se modeler à l'image du Soleil et des Planètes. C'est sa pensée qui conçut l'expérience et l'usage de l'huile, de l'eau et de l'énergie, pour démontrer d'une façon admirable le Dieu Trinitaire travaillant la substance Cosmique pour en former un Système Solaire.

Les attributs de Dieu sont la Volonté, la Sagesse et l'Activité (voir le tableau 8 et noter avec soin ce que le mot "Dieu" signifie dans cette terminologie). L'homme de science a la Volonté de faire l'expérience. Il a l'ingéniosité de fournir les moyens nécessaires pour cette démonstration. Cette ingéniosité correspond à la Sagesse, second attribut de Dieu. Il a aussi la force musculaire voulue pour accomplir l'action qui correspond à l'Activité, le troisième attribut de Dieu.

De plus, l'univers n'est pas une vaste machine à mouvement perpétuel qui, une fois mise en marche, continue à fonctionner sans cause intérieure ou sans force directrice. Cela, l'expérience du savant le prouve également, car aussitôt qu'il cesse de faire tourner la sphère, le mouvement régulier de ses planètes en miniature cesse également et le tout redevient une masse d'huile informe, flottant sur l'eau. L'univers se dissoudrait de même immédiatement en "espace impondérable" si Dieu cessait un seul instant d'exercer Sa sollicitude qui embrasse toutes choses et Son activité qui fournit l'énergie.

La deuxième interprétation de la Genèse est merveilleusement exacte dans sa description d'une double énergie formatrice. Elle ne spécifie pas que Dieu est Trinitaire. Le lecteur est censé avoir connaissance de ce fait. Elle énonce la vérité exacte quand elle dit que, seules, deux forces sont actives dans la formation d'un univers.

Quand le premier aspect du Dieu Trinitaire se manifeste par la Volonté de créer, Il éveille le deuxième aspect (qui est la Sagesse) pour élaborer un plan du futur univers. Cette première manifestation de la Force est l'Imagination. Après que cette Force originelle de l'Imagination a conçu l'Idée d'un Univers, le troisième aspect (qui est l'Activité) travaillant dans la substance Cosmique produit le Mouvement. Ceci est la deuxième manifestation de la Force. Cependant, le Mouvement seul ne suffit pas. Pour former un système de Mondes, le Mouvement doit être ordonné. La Sagesse est par conséquent nécessaire pour guider le Mouvement d'une manière intelligente afin de produire des résultats définis.

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Ainsi, nous trouvons que la première phrase du Livre de la Genèse nous dit que, au commencement, un mouvement ordonné, rythmique, dans la substance Cosmique Primordiale forma l'univers.

LES HIÉRARCHIES CRÉATRICES

La deuxième interprétation de la première phrase nous donne aussi une idée plus complète de Dieu, quand elle parle de la "double énergie" qui désigne les phases positive et négative de l'Esprit Un de Dieu en manifestation. D'accord avec les enseignements de la science occulte, Dieu est représenté comme un Etre composite. Les versets suivants du même chapitre insistent sur ce point.

En plus des Hiérarchies Créatrices qui ont travaillé de plein gré à notre évolution, il y en a sept autres qui appartiennent à notre évolution et qui collaborent avec Dieu dans la formation de l'univers. Dans le premier chapitre de la Genèse, ces Hiérarchies sont appelées "Elohim". Le mot signifie une légion d'Etres doubles ou qui possèdent les deux sexes. La première partie du mot "Eloh" est un nom féminin; la lettre "h" en indique le genre. Si on avait voulu désigner un seul être féminin, on se serait servi du mot "Eloh". Le féminin pluriel est "oth"; aussi, si l'intention avait été d'indiquer un nombre de Dieux du genre féminin, le mot correct aurait été "Elooth". Cependant, au lieu d'une de ces deux formes, nous trouvons la terminaison du masculin pluriel "im" ajoutée au nom féminin "Eloh" qui indique ainsi une légion d'Etres mâles-femelles, bissexuels, et qui sont l'expression de la double énergie créatrice, à la fois positive et négative.

La pluralité des Créateurs est encore donnée à entendre dans la dernière partie du chapitre où les mots suivants sont attribués aux Elohim: " Faisons l'homme à notre image", après quoi, il est ajouté d'une manière inconséquente: "Il les fit mâle et femelle".

Les traducteurs ont rendu le mot embarrassant "Elohim" (qui n'était pas seulement le mot au pluriel, mais aussi masculin et féminin), comme s'il était l'équivalent du mot au singulier et sans sexe de

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"Dieu". Cependant, comment auraient-ils pu faire autrement, même s'ils avaient su? Il leur était défendu d'apporter le trouble dans les idées ayant alors cours. Ce n'était pas la vérité à tout prix, mais la paix à tout prix que le roi Jacques désirait; son seul souci était d'éviter toute controverse qui aurait pu créer de l'agitation dans son royaume.

Le pluriel est également employé quand la création de l'homme est mentionnée, et il indique clairement que le passage s'applique à la création de ADM, la race humaine, et non pas à Adam l'individu.

Nous avons montré que six Hiérarchies Créatrices (en plus des Seigneurs de la Flamme, des Chérubins, des Séraphins et des deux Hiérarchies sans nom qui sont passées vers la libération) aidèrent activement les esprits vierges qui forment eux-mêmes une septième Hiérarchie.

Les Chérubins et les Séraphins ne participèrent pas à la création de la Forme; aussi ne sont-ils pas mentionnés dans le chapitre considéré, qui traite principalement du côté Forme de la Création. Ici, nous ne trouvons que les sept Hiérarchies Créatrices qui firent le travail effectif consistant à amener l'homme jusqu'au point où il acquit une forme physique dense, par l'intermédiaire de laquelle l'esprit intérieur pouvait travailler.

Après une description de chaque partie du travail de la Création, il est dit: "Et Elohim vit que cela était bon." Cette phrase est répétée sept fois, la dernière fois étant à le sixième jour, alors que la forme humaine avait été créée.

Il est écrit que le septième jour "Elohim se reposa". Tout cela s'accorde avec nos enseignements occultes qui ont rapport à la part prise par chacune des Hiérarchies Créatrices au travail de l'évolution, jusqu'à la Période actuelle. On nous apprend aussi que, pendant l'Epoque présente, les Dieux et les Hiérarchies Créatrice ne prennent plus une part active à l'évolution, afin que l'homme puisse travailler lui-même à son propre salut, et qu'elles laissent la direction de l'humanité ordinaire entre les mains des "Frères Aînés" qui sont maintenant les médiateurs entre l'homme et les Dieux.

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PÉRIODE DE SATURNE

Après nous être assurés que le commencement de notre Système et le travail des Hiérarchies créatrices, tels qu'ils sont décrits par la science occulte, s'accordent avec les enseignements de la Bible, nous allons maintenant examiner la description qu'elle donne des différents "Jours de la Création" et voir comment elle s'harmonise avec les enseignements occultes relatifs à la Période de Saturne, à la Période du Soleil et à la Période de la Lune, aux trois Révolutions et demie de la Période de la Terre et aux Epoques Polaire, Hyperboréenne, Lémurienne et Atlantéenne qui ont précédé l'Epoque Aryenne actuelle.

Naturellement, il était impossible de donner, dans les quelques versets du premier chapitre de la Genèse, un exposé détaillé; mais les faits principaux sont là, par ordre de succession, condensés pour ainsi dire en une formule algébrique de la Création.

La deuxième verset continue: " La Terre était déserte et inhabitée, et les ténèbres étaient sur la face de l'abîme; et les Esprits des Elohim se mouvaient au-dessus de l'abîme". Au commencement de la manifestation, ce qui est maintenant la Terre passait par la Période de Saturne et se trouvait exactement dans les conditions décrites, comme on peut le voir en se reportant à la description déjà donnée de cette Période. Elle n'était pas "sans forme et vide", comme l'exprime la version du roi Jacques. Elle était très chaude et par là, bien définie et distincte de l'abîme de l'espace qui était froid. Il est vrai qu'elle était sombre, mais elle pouvait être sombre et cependant chaude, car la chaleur "non lumineuse" précède nécessairement la chaleur incandescente ou visible. Au-dessus de cette Terre sombre de la Période de Saturne se mouvaient les Hiérarchies Créatrices. Elles la travaillaient et la modelaient de l'extérieur. La Bible les appelle les "Esprits des Elohim".

PÉRIODE DU SOLEIL

La Période du Soleil est bien décrite dans le troisième verset: "Et les Elohim dirent: Que la Lumière soit, et la Lumière fut." On s'est moqué de ce passage comme étant le plus ridicule non-sens qui soit.

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On a demandé en raillant: "Comment pouvait-il y avoir de la lumière sur la Terre, alors que le Soleil ne fut pas formé avant le quatrième jour?" Le narrateur de la Bible, toutefois, ne parle pas seulement de la Terre. Il parle de la "nuée de feu" centrale dont furent formées les planètes de notre système, y compris la Terre. Ainsi, quand la nébuleuse atteignit une condition de chaleur lumineuse, ce qu'elle fit dans la Période du Soleil, il n'y avait aucune nécessité pour un luminaire extérieur; la Lumière était dans la nébuleuse même.

Au quatrième verset, nous lisons: " Les Elohim séparèrent la lumière d'avec les ténèbres". Cela va sans dire, car l'espace extérieur était sombre par contraste avec la nébuleuse incandescente de la Période du Soleil.

PÉRIODE DE LA LUNE

La Période de la Lune est ainsi décrite au sixième verset: "Et les Elohim dirent: Qu'il y ait expansion ("firmament" dans d'autres versions) dans les eaux pour séparer l'eau d'avec l'eau". Ceci décrit exactement les conditions de la Période de la Lune, alors que la "nuée de feu" incandescente et le froid de l'espace extérieur avaient formé une masse d'eau autour du noyau ardent. Le contact de l'eau et du feu produisait de la vapeur qui est de l'eau en expansion, comme le décrit notre verset. Elle différait de l'eau relativement fraîche qui gravitait sans cesse vers le centre brûlant et ardent pour remplacer la vapeur qui se précipitait vers l'extérieur. De cette manière, il y avait une circulation constante de l'eau tenue en suspension et aussi une expansion, alors que la vapeur s'échappant du centre ardent vers l'extérieur formait une atmosphère de "brouillard de feu", condensée par contact avec l'espace et retournant de nouveau vers le centre pour être de nouveau chauffée et accomplir un autre cycle. Ainsi, il y avait deux sortes d'eau et une division entre elles, comme le dit la Bible. L'eau dense se trouvait près du centre ardent, l'eau en expansion se trouvait à l'extérieur.

Ceci s'harmonise avec la théorie scientifique des temps modernes. D'abord la chaleur invisible; puis la

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nébuleuse incandescente; plus tard, l'humidité à l'extérieur et la chaleur à l'intérieur, et finalement la formation de la partie solide.

PÉRIODE DE LA TERRE

La Période de la Terre est ensuite décrite. Mais avant de commencer sa description, remarquons que les versets cités et les descriptions données correspondent aussi avec les récapitulations. Ainsi, ce qui est dit de la Période de Saturne décrit aussi la conditions du Système quand il émerge de toute Période de repos. La description des Périodes de Saturne, du Soleil et de la Lune correspondait, par conséquent, aux trois premières Révolutions de la Période de la Terre, et la suivante aux conditions existant sur la Terre pendant la Révolution actuelle.

Au verset 9 et 10, nous lisons: "Et les Elohim dirent: Que les eaux soient séparées du terrain sec...et les Elohim appelèrent le terrain sec "Terre"". Ceci se rapporte à la première formation de la croûte terrestre. La chaleur et l'humidité avaient produit le corps solide de notre Globe actuel.

L'Epoque Polaire : le neuvième verset qui décrit la Période de la Terre dans cette quatrième Révolution (alors commença le véritable travail de la Période Terrestre) décrit aussi la formation du règne minéral et la Récapitulation, faite par l'homme, de la phase minérale de l'Epoque Polaire. Chaque Epoque est également une récapitulation de la phase précédente. De même qu'il y a des Récapitulations de Globes, de Révolutions et de Périodes, de même il y a, sur chaque globe des récapitulations de tout ce qui s'est passé auparavant. Ces récapitulations sont sans fin, toujours en spirales dans l'atome, dans le Globe et dans toutes les autres phases de l'évolution.

Quelque compliqué et déroutant que cet état de choses puisse paraître au premier abord, il n'est pas si difficile de le comprendre. Il y a dans toutes ces phases une méthode régulière et, peu à peu, l'étudiant est capable de percevoir et de suivre sa mise en oeuvre, comme un fil conducteur à travers ce dédale.

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L'analogie est une des meilleures aides pour arriver à comprendre l'évolution.

L'Epoque Hyperboréenne: est décrite, du verset 11 au verset 19, comme étant le travail du quatrième jour. Là on rappelle que les Elohim créèrent le règne végétal, le Soleil, la Lune et les étoiles.

La Bible s'accorde avec les enseignements de la science moderne sur le fait que les plantes succédèrent aux minéraux. Il y a une différence entre les deux enseignements à propos de l'époque à laquelle la Terre fut lancée hors de la masse centrale. La science affirme que ce fut avant la formation de toute croûte qui pourrait être appelée minérale ou végétale. Si nous voulons parler des minéraux et des plantes, comme nous les avons aujourd'hui, cette assertion est correcte. Il n'y avait pas alors de substance matérielle et dense, mais il n'en est pas moins vrai que la première formation solide qui se fit dans le Soleil central était minérale. Le narrateur de la Bible ne donne que les évènements principaux. Il ne rappelle pas que la croûte s'est fondue lorsqu'elle fut lancée hors de la masse centrale, sous la forme d'un anneau qui se désagrégea, dont les fragments se réunirent ensuite. Pour un corps aussi petit que notre Terre, le temps requis pour une recristallisation était relativement si court que l'historien ne le mentionne pas; il ne cite pas non plus le fait subsidiaire que le processus de fonte se répéta à nouveau lorsque la Lune fut séparée de la Terre. Il aura probablement pensé que celui qui a droit à des enseignements occultes se trouve déjà en possession de détails secondaires tels que ceux-là.

Les plantes qui se trouvaient sur la partie solide de la nuée de feu centrale étaient éthérées; par conséquent le processus de fonte ne les détruisit pas. De même que les lignes de force, le long desquelles les cristaux de glace se forment, sont présentes dans l'eau, de même, quand la Terre se solidifia ces formes-végétales éthérées s'y trouvaient présentes. Elles étaient les moules qui attirèrent à eux les matériaux solides formant la substance des plantes actuelles et des forces végétales du passé, enfouies dans les couches géologiques de notre Globe terrestre.

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Ces formes éthérées furent aidées dans leur formation lorsque la chaleur vint du dehors après la séparation de la Terre d'avec le Soleil et la Lune. Cette chaleur leur donna la force vitale nécessaire pour attirer à elle la matière plus dense.

L'Epoque Lémurienne est décrite dans le travail du cinquième jour. Cette Epoque étant la troisième est, dans un certain sens, une Récapitulation de la Période de la Lune. Dans la narration biblique, nous trouvons décrites des conditions semblables à celles qui existaient pendant la Période de la Lune: l'eau, le brouillard de feu et les premiers essais de vie douée de mouvement et de respiration.

Les versets 20 et 21 nous rappellent que "les Elohim dirent: Que les eaux produisent des choses qui aient le souffle de la vie...et des oiseaux...; et les Elohim formèrent les grands amphibies et toutes les choses qui ont le souffle de la vie, selon leur espèce, et tous les oiseaux qui ont des ailes."

Ceci est également en accord avec les enseignements de la science matérielle qui dit que les amphibies précédèrent les oiseaux.

Nous invitons particulièrement l'étudiant à noter que les choses qui furent formées n'étaient pas la vie. Le passage ne dit pas que la vie fut créée, mais "des choses qui respirent ou qui aspirent la vie...Le mot hébreu qui exprime ce qu'ils respiraient est nephesh et on devrait en prendre soigneusement note, car nous le rencontrerons plus tard sous une autre forme.

L'Epoque Atlantéenne correspond au travail du sixième jour. Le verset 24 mentionne la création des mammifères et là le mot nephesh est de nouveau employé, en expliquant que les mammifères "respiraient la vie". "Les Elohim dirent: Que la terre produise des choses qui respirent la vie...des mammifères..."; et au verset 27: "Les Elohim formèrent l'homme à leur image; ils (les Elohim) les créèrent mâle et femelle".

L'historien biblique omet ici les phases assexuelle et hermaphrodite de l'humanité et arrive à la séparation des sexes, tels que nous les connaissons maintenant. Il ne pouvait faire autrement, car il décrivait l'Epoque Atlantéenne et, quand l'humanité avait atteint cette phase de l'évolution, il n'y avait plus ni êtres sans sexe, ni hermaphrodites; la différenciation des sexes avait eu lieu auparavant pendant

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l'Epoque Lémurienne. Ce qui, plus tard, devint l'homme ne pouvait guère recevoir le nom d'homme, dans les premières phases de son évolution, car il ne différait guère des animaux. Par conséquent, le narrateur de la Bible ne va pas à l'encontre des faits quand il dit que l'homme fut formé pendant l'Epoque Atlantéenne.

Au verset 28 (dans toutes les versions), nous trouverons un tout petit préfixe qui a une très grande signification: "Les Elohim dirent; Croissez, REpeuplez la terre." Ceci montre clairement que le scribe qui écrivit la phrase avait connaissance de l'information occulte que la vague de vie avait évolué ici, sur le Globe D de la Période de la Terre, dans les Révolutions antérieures.

L'Époque Aryenne correspond au septième jour de la Création, alors que les Elohim se reposèrent de leurs travaux comme Créateurs et Guides, et que l'humanité commença sa carrière indépendante.

Ceci termine la narration sur la manière dont les Formes ont été produites. Au chapitre suivant la narration considère un peu plus le côté de la Vie.

JÉHOVAH ET SA MISSION

Un grand nombre de discussions savantes ont été engagées au sujet de la différence entre l'histoire de la Création, du premier chapitre, et celle qui commence au quatrième verset du deuxième chapitre et spécialement au sujet de l'identité de l'auteur. On affirme que les deux narrations ont été écrites par des

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hommes différents, parce que l'Etre ou les Etres, dont le nom a été rendu par les traducteurs par le mot "Dieu" dans le premier et le deuxième chapitre de la version anglaise, sont appelés, dans le texte hébreu "Elohim" au premier chapitre et "Jéhovah" au deuxième. On prétend que le même narrateur n'aurait pas nommé Dieu de deux manière différentes.

S'il avait voulu désigner Dieu dans les deux cas, il ne se serait probablement pas servi de noms différents; mais il n'était pas un monothéiste. Il était trop instruit pour concevoir Dieu comme étant simplement un Homme supérieur, ayant le ciel pour trône et la terre pour tabouret. Quand il parlait de Jéhovah, il faisait allusion au Chef ayant charge de la partie spéciale du travail de la Création qu'il était en train de décrire. Jéhovah était et est encore l'un des Elohim. Il est le Chef des Anges qui étaient l'humanité de la Période de la Lune, et il est le Régent de la Lune actuelle. Nous renvoyons le lecteur au tableau 14 pour se faire une idée exacte de la position de Jéhovah et de la constitution de ses véhicules.

Comme Régent de la Lune, Il a la charge des Etres dégénérés et malfaisants qui s'y trouvent et Il gouverne également les Anges. Avec Lui sont également quelques-uns des Archanges qui étaient l'humanité de la Période du Soleil. On les appelle les Esprits de Race.

Le travail de Jéhovah consiste à construire des corps ou des formes concrètes au moyen des forces Lunaires qui durcissent et cristallisent. Par conséquent, Il est le dispensateur des enfants et les Anges sont Ses messagers dans cette oeuvre. Les physiologistes connaissent bien la relation de la Lune avec la gestation. Ils ont tout au moins observé qu'elle mesure et gouverne les périodes de la vie intra-utérine et d'autres fonctions physiologiques.

Les Archanges, en tant qu'Esprits et Chefs de Race, combattent pour ou contre une nation, selon les besoins de l'évolution de cette Race. Dans Daniel 10:20, un Archange dit en parlant à Daniel: " Et maintenant je m'en retournerai pour combattre le prince de Perse: et, quand je serai parti le prince de Grèce viendra".

L'Archange Michel est l'Esprit de Race des Juifs (Daniel 12:1), mais Jéhovah n'est pas le Dieu des Juifs

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seulement: Il est l'auteur de toutes les Religions de Race qui furent un acheminement vers le Christianisme. Il est vrai, néanmoins, qu'Il s'intéressa particulièrement aux ancêtres des Juifs dégénérés d'aujourd'hui, les Sémites originels qui furent la race-mère des sept Races de l'Epoque Aryenne. Jéhovah prend naturellement un soin spécial d'une race-mère dans laquelle doivent être inculquées les facultés embryonnaires de l'humanité d'une nouvelle Epoque. C'est pourquoi les Sémites originels étaient son "peuple élu", élu pour devenir la semence d'une nouvelle Race qui devait hériter de la "Terre Promise", non pas seulement de l'insignifiante Palestine, mais de toute la Terre, telle qu'elle est aujourd'hui.

Il ne les conduisit pas hors d'Egypte. Cette histoire prit naissance parmi leurs descendants et elle est une narration confuse de leur voyage vers l'est, quand, fuyant devant les inondations et les désastres de l'Atlantide vouée à la destruction, ils arrivèrent dans le "désert" (wilderness, le Désert de Gobi en Asie centrale) et y errèrent pendant les quarante années cabalistiques, avant de pouvoir entrer dans la Terre Promise. Le mot descriptif "promise" possède dans ce cas un sens double et spécial. La terre fut appelée "la Terre Promise", parce que, en tant que pays ou terre pouvant servir de demeure aux hommes, elle n'existait pas au moment où le "peuple élu" fut amené dans le "désert" (wilderness). Une partie de la Terre avait été submergée par des inondations, et d'autres parties avaient été changées à la suite d'éruptions volcaniques; ainsi, il était nécessaire qu'une certaine période de temps s'écoule avant que la Nouvelle Terre soit dans une condition qui permette à la Race Aryenne d'en prendre possession.

Les Sémites Originels furent mis à part et il leur fut défendu de se marier avec les membres des autres tribus ou des autres peuples; mais ils étaient obstinés et opiniâtres et, par suite, ils désobéirent à l'ordre donné, car ils étaient guidés presque exclusivement par les désirs de la ruse. La Bible mentionne que les fils de Dieu prirent pour femmes les filles des hommes - leurs compatriotes Atlantéens qui leur

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étaient inférieurs. Ils frustrèrent ainsi les desseins de Jéhovah et furent rejetés, car le fruit d'un pareil croisement de races ne pouvait devenir la semence de la Race future.

Ces êtres nés du croisement furent les ancêtres des Juifs actuels qui parlent maintenant de "tribus perdues". Ils savent qu'un certain nombre des leurs, faisant partie du nombre original, les abandonnèrent et suivirent une route différente, mais ils ne savent pas que c'est précisément ce petit nombre qui était resté fidèle. L'histoire de la perte des dix tribus est une fable. La plupart périrent, mais ceux qui étaient restés fidèles survécurent et, de ce noyau, sont descendues les Races Aryennes actuelles.

La science occulte admet volontiers l'opinion des adversaires de la Bible qui déclarent qu'elle n'est qu'une mutilation des écrits originaux. Elle admet même que certaines parties ont été inventées de toutes pièces; nous ne chercherons pas à prouver que, dans son ensemble, elle est authentique dans la forme où nous l'avons aujourd'hui. Nous nous efforcerons seulement d'extraire quelques perles de vérité occulte de la masse déroutante d'interprétations erronées et incorrectes sous laquelle elles ont été enfouies par les divers traducteurs.

INVOLUTION, ÉVOLUTION ET ÉPIGÉNESE

Maintenant que, dans les paragraphes précédents, nous avons dégagé de la confusion générale l'identité et la mission de Jéhovah, nous pourrons sans doute trouver un accord entre les deux descriptions apparemment contradictoires de la création de l'homme, telles qu'elles se trouvent au premier et au deuxième chapitre de la Genèse. Le premier dit que l'homme fut créé le dernier, et le deuxième qu'il fut créé le premier de tous les êtres vivants.

Nous remarquons que le premier chapitre traite principalement de la création de la Forme; le deuxième prend en considération la Vie, tandis que le cinquième chapitre traite de la Conscience. Ainsi, la clef de l'énigme est que nous devons établir une distinction bien définie entre la Forme physique et la Vie qui construit cette Forme pour sa propre expression. Bien que l'ordre de création des autres règnes ne soit

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pas aussi exactement donné dans le second chapitre que dans le premier, il n'en est pas moins vrai que, si nous considérons l'homme au point de vue de la Vie, il fut créé le premier, mais si nous le considérons au point de vue de la Forme, il fut créé le dernier.

Dans tout le cours de l'évolution, dans les Périodes, les Globes, les Révolutions et les Races, les êtres qui ne progressent pas en formant de nouvelles caractéristiques, se mettent en retard et commencent immédiatement à dégénérer. Seul, ce qui demeure plastique et flexible peut être utilisé pour le modelage de nouvelles Formes propres à exprimer l'expansion de la conscience; seule la Vie qui est capable de dépasser les possibilités de développement inhérents aux formes qu'elle anime, peut évoluer de pair avec les pionniers d'une vague de vie, quelle qu'elle soit. Tout le reste doit suivre à l'arrière.

C'est là l'essence des enseignements occultes. Le progrès n'est pas un simple déploiement de pouvoirs latents et n'est pas limité à l'Involution et à l'Evolution. Il y a un troisième facteur, formant ainsi une triade, l'Involution, l'Evolution et l'Epigénèse.

Les deux premiers mots sont familiers à tous les étudiants de la Vie et de la Forme, alors qu'il est admis généralement que l'Involution de l'Esprit dans la matière a lieu afin de permettre la construction de la Forme, on ne reconnaît pas aussi communément que l'Involution de l'Esprit se fait parallèlement à l'Evolution de la Forme.

Du commencement de la Période de Saturne jusqu'au moment de l'Epoque Atlantéenne où "les yeux de l'homme furent ouverts" par les Esprits Lucifer, l'activité de l'homme, ou de la force vitale qui est devenue l'homme, était principalement dirigée vers l'intérieur; cette même force, qu'il extériorise et qu'il emploie dans la construction de chemins de fer, de bateaux à vapeur, etc., était utilisée intérieurement pour construire un véhicule qui lui permette de se manifester. Ce véhicule est triple comme l'Esprit qui le construisit.

Le même pouvoir au moyen duquel l'homme améliore maintenant les conditions extérieures, était utilisé

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pendant l'Involution pour son développement interne.

La Forme fut construite par l'Evolution; l'Esprit la construisit et l'habita par l'Involution; mais l'Epigénèse est le moyen par lequel les perfectionnements ont été inventés.

Il y a une tendance générale à considérer tout ce qui est comme le résultat de quelque chose qui existait dans le passé; à regarder toutes les améliorations apportées aux Formes déjà existantes comme présentes en elles, en tant que facultés latentes; à envisager l'Evolution comme un simple déploiement d'améliorations existant déjà en germe. Une telle conception exclut l'Epigénèse du plan universel. Elle ne laisse pas de place pour la construction de quelque chose de nouveau, pas de liberté pour l'originalité.

L'occultiste croit que le but de l'Evolution est le développement de l'homme qui, passant par la connaissance et les pouvoirs d'un Dieu statique, doit parvenir à ceux d'un Dieu dynamique, d'un créateur. Si tandis qu'il poursuit présentement son développement, toute son instruction doit se limiter à l'épanouissement de possibilités latentes en lui, où apprend-il à CRÉER?

Si son développement consiste uniquement à apprendre à construire de mieux en mieux des Formes d'après les modèles qui existent déjà dans la pensée de son Créateur, il ne peut devenir au plus qu'un bon imitateur, jamais un créateur.

Pour qu'il puisse devenir un créateur indépendant et original, il est nécessaire que son éducation lui laisse une liberté suffisante pour l'exercice de l'originalité individuelle qui distingue la création de l'imitation. Tant que certaines caractéristiques de l'ancienne Forme suffisent aux exigences du progrès, elles sont conservées mais, à chaque incarnation, la Vie en évolution ajoute aux corps tels perfectionnements originaux qui sont nécessaires pour lui permettre une manifestation plus complète.

Les pionniers de la science se heurtent constamment à l'Epigénèse, comme étant un fait dans tous les départements de la nature. Dès 1759, Gaspard Wolff publia sa Theoria Generationis, dans laquelle il

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montre que dans l'ovule humain, il n'y a absolument aucune trace de l'organisme futur, que son évolution résulte de l'addition de nouvelles formations, de la construction de quelque chose qui n'est pas latent dans l'ovule.

Haeckel (ce grand et intrépide étudiant de la Nature telle qu'il la voit et qui ne fut pas loin de découvrir la vérité complète en ce qui concerne l'Evolution) dit de la Theoria Generationis: "En dépit de son peu d'étendue et de sa terminologie difficile, c'est un des ouvrages les plus précieux dans toute la littérature de la biologie."

L'opinion même de Haeckel est ainsi donnée dans son Anthropogénie: "De nos jours, nous n'avons guère de raisons pour appeler l'Epigénèse une hypothèse, car nous sommes complètement convaincus qu'elle est un FAIT et nous sommes capables de le démontrer à n'importe quel moment avec l'aide du microscope."

Un constructeur ne serait guère qu'un pauvre artisan, si son habileté était limitée à la construction de maisons faites seulement d'après un modèle spécial, que pendant son apprentissage son maître lui apprit à imiter, mais qu'il serait incapable de modifier pour faire face à de nouvelles demandes. Pour réussir, il doit être capable de concevoir de nouvelles et de meilleures maisons, en améliorant ce que l'expérience lui a montré comme défectueux dans les constructions antérieures. La même force que le constructeur extériorise en bâtissant des maisons mieux adaptées aux nouvelles conditions, était utilisée dans les Périodes passées, pour construire de nouveaux et de meilleurs véhicules pour l'évolution de l'Ego.

En commençant avec les organismes les plus simples, la Vie, qui est maintenant l'Homme, construisit la Forme pour subvenir à ses propres besoins. Au cours des âges, à mesure que l'entité progressait, il devint évident que de nouveaux perfectionnements devaient être apportés qui différaient des lignes suivies précédemment. Un nouveau départ lui fut donné dans une nouvelle espèce où elle pourrait corriger les erreurs précédentes que l'expérience lui avait désignées comme empêchant un développement ultérieur; ainsi, la Vie en évolution était à même de continuer à progresser dans une

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nouvelle espèce. Quand, plus tard, l'expérience prouvait que la nouvelle Forme était elle aussi inadéquate, qu'elle ne pouvait pas s'adapter à un certain perfectionnement nécessaire au progrès de la Vie en évolution, cette Forme était à son tour abandonnée et la Vie faisait l'essai d'une Forme nouvelle pouvant s'adapter à ce perfectionnement nécessaire.

C'est ainsi que, par degrés successifs, la Vie en évolution perfectionne ses véhicules et ce perfectionnement se poursuit encore. L'homme, qui est en tête du progrès, a construit ses corps en commençant par une Forme analogue à celle de l'amibe; puis il passa par la Forme humaine du sauvage et s'éleva enfin au-dessus de cette condition en passant par divers degrés, si bien que les races les plus avancées utilisent maintenant les corps les meilleurs et les plus complètement organisés qui soient sur terre. Dans l'intervalle entre les morts et les naissances, nous construisons constamment des corps dans lesquels nous fonctionnons pendant nos vies terrestres et nous atteindrons à un degré d'efficacité beaucoup plus grand que le degré actuel. Si nous faisons des erreurs de construction entre nos incarnations, ces erreurs deviennent évidentes quand nous nous servons du corps pendant notre vie terrestre, et c'est un avantage que nous soyons capables de reconnaître nos erreurs, afin que nous puissions éviter de les reproduire à nouveau vie après vie.

Mais, de même qu'un entrepreneur de bâtiments se trouverait commercialement dans un état d'infériorité s'il n'améliorait pas sans cesse ses méthodes pour faire face aux exigences de ses affaires, de même ceux qui persistent à s'attacher aux vieilles Formes sont incapables de s'élever au-dessus de l'espèce et sont laissés à l'arrière comme retardataires. Ces derniers occupent les Formes abandonnées par les pionniers, comme nous l'avons expliqué auparavant, et ils forment les Races inférieures du règne dans lequel ils évoluent. A mesure que la Vie qui est maintenant l'Homme passait par des phases analogues à celles des règnes minéral, végétal et animal et par les Races inférieures de l'humanité, elle laissa tout le long du chemin des retardataires qui n'avaient pas réussi à atteindre le degré de développement nécessaire pour se maintenir à la hauteur de la première vague de l'Evolution. Ils prirent les Formes abandonnées par les pionniers et s'en servirent pour progresser et s'efforcer de rattraper les

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autres; mais les Formes plus avancées ne restèrent pas stationnaires. Dans le progrès de l'Evolution, il n'y a pas de temps d'arrêt. Dans le développement de la Vie, comme dans le commerce, on ne peut simplement "se maintenir". Progression ou Rétrogradation est la Loi. La Forme qui ne permet pas de perfectionnements ultérieurs doit Dégénérer.

Par conséquent, il y a une série de Formes en progrès qui sont animées par les pionniers de la Vie en évolution et une autre série de Formes en dégénérescence, dépassées par les pionniers mais animées par les retardataires aussi longtemps qu'il y a des retardataires dans la vague particulière de Vie à laquelle ces Formes appartenaient à l'origine.

Là où il n'y a plus de retardataires, l'espèce disparaît graduellement. Les Formes ont été cristallisées au-delà de toute possibilité de perfectionnement par des occupants d'une incapacité toujours plus grande. Elles retournent, par conséquent, au règne minéral, se fossilisent et sont ajoutées aux différentes couches de la croûte terrestre.

L'assertion faite par la science matérielle que l'homme s'est développé en passant par les différents règnes végétal et animal qui existent maintenant autour de nous, puis par la condition d'anthropoïde et de là par celle de l'homme, n'est pas tout à fait correcte.

L'homme n'a jamais habité des Formes identiques à celles de nos animaux actuels ou à celles de nos espèces anthropoïdes d'aujourd'hui, mais il a habité des Formes qui étaient analogues mais supérieures à celles de nos anthropoïdes actuels.

L'homme de science voit qu'il y a une ressemblance anatomique entre l'homme et le singe et, comme l'impulsion évolutive tend toujours au perfectionnement, il en conclut que l'homme doit être descendu du singe, mais il échoue sans cesse dans ses efforts pour découvrir "le chaînon manquant" qui relie l'un à l'autre.

Depuis l'époque où les pionniers de notre vague de vie (les Races Aryennes) occupaient des Formes analogues à celles des singes, ces pionniers ont progressé jusqu'à leur état présent de développement, tandis que les Formes qui étaient le "chaînon manquant" ont dégénéré et sont maintenant animées par les derniers retardataires de la Période de Saturne.

Les singes inférieurs, au lieu d'être les ancêtres des espèces supérieures, sont des retardataires qui occupent les spécimens les plus dégénérés de ce que fut jadis la Forme humaine. Ce n'est pas l'homme

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qui s'est élevé au-dessus de la condition d'anthropoïde; la vérité est, au contraire, que les anthropoïdes sont tombés en dégénérescence hors de la condition humaine. La science matérielle qui s'occupe seulement de la Forme s'est ainsi égarée et elle a tiré à ce sujet des conclusions erronées.

Les mêmes conditions se retrouvent dans le règne animal. Les pionniers de la vague de vie qui entra en évolution dans la Période duSoleil sont nos mammifères actuels. Les différentes classes correspondent aux perfectionnements que l'homme avait réalisés, mais les Formes sont toutes en train de dégénérer par l'usage qu'en font les retardataires. On trouve de même les pionniers de la vague de vie qui entra en évolution dans la Période de la Lune parmi les arbres fruitiers, tandis que les retardataires de cette même vague de vie occupent toutes les autres Formes végétales.

Cependant, chaque vague de vie reste confinée dans ses limites propres. Les anthropoïdes peuvent nous rejoindre et devenir des êtres humains, mais ce sont les seuls animaux qui puissent atteindre notre condition spéciale de développement. Les autres animaux passeront par une phase analogue à la nôtre pendant la Période de Jupiter, mais dans des conditions différentes. Les plantes actuelles seront l'humanité de la Période de Vénus, avec une différence encore plus grande de conditions et nos minéraux atteindront la phase humaine dans les conditions correspondant à la Période de Vulcain.

On notera que la théorie moderne de l'Evolution, particulièrement celle de Haeckel, serait, si elle était complètement renversée, en accord presque complet avec les enseignements de la science occulte.

Le singe a dégénéré de l'homme.

Les polypes sont la dernière dégénérescence laissée en arrière de leur progression par les mammifères.

Les mousses sont la dernière dégénérescence du règne végétal.

Le règne minéral est le but final des Formes de tous les règnes lorsqu'elles ont atteint la limite de dégénérescence.

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Le charbon offre une confirmation de cette assertion, car il faisait jadis partie des Formes végétales; il en est de même pour le bois pétrifié et les restes fossilisés de diverses Formes animales. La pierre commune ou la roche, dont pas un homme de science ne ferait remonter l'origine à un règne autre que le règne minéral, est pour l'investigateur occulte la minéralisation de plantes au même degré que le charbon lui-même. Le minéralogiste expliquera savamment qu'elle est composée de hornblende, de feldspath et de mica; mais le clairvoyant exercé, qui peut suivre sa trace dans la mémoire de la Nature pendant des millions d'années, peut compléter l'explication en ajoutant: "Parfaitement, et ce que vous appelez hornblende et feldspath sont les feuilles et les tiges de fleurs préhistoriques et le mica est tout ce qui reste de leurs pétales."

Les enseignements occultes au sujet de l'évolution sont également confirmés par la science de l'embryologie, dans la récapitulation intra-utérine de toutes les phases précédentes de développement. Entre l'ovule d'un être humain et celui de quelques-uns des mammifères supérieurs et même des plantes les plus développées du règne végétal, on ne trouve aucune différence, même avec l'aide du microcospe. Les experts sont incapables de dire quel est l'ovule humain est quel est l'ovule animal. Même après que quelques-unes des premières phases de développement ont été traversées, les experts ne peuvent pas faire la différence entre l'embryon animal et l'embryon humain.

Mais si on continue à étudier l'ovule animal pendant toute la période de gestation, on observera qu'il passe seulement par les phases minérale et végétale et que l'être naît quand la phase animale est atteinte. Cela vient de ce que la Vie incorporée dans cet ovule passa par son évolution minérale pendant la Période du Soleil, par son évolution végétale pendant la Période de la Lune et qu'elle est maintenant forcée de s'arrêter à la phase animale dans la Période de la Terre.

D'un autre côté, la Vie qui utilise l'ovule humain et qui passa par son existence minérale pendant la Période de Saturne, par son existence végétale pendant la Période du Soleil, et par le stade animal pendant la Période de la Lune, a encore une certaine marge laissée par l'Epigénèse, quand elle a atteint

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la phase animale, et, par conséquent, elle passe à la phase humaine, mais elle ne s'arrête pas là. Le père et la mère donnent de la substance de leur corps pour la construction du corps de l'enfant, mais surtout dans les Races supérieures, l'Epigénèse rend possible l'addition de quelque chose qui fait que l'enfant diffère de ses parents.

Là où l'Epigénèse est inactive, que ce soit chez l'individu, la famille, la nation ou la race, l'évolution cesse et la dégénérescence.

UNE ÂME VIVANTE ?

Ainsi, les deux récits de la Création se concilient très bien.

L'un traite de la Forme qui fut construite en passant par les règnes minéral, végétal et animal, et qui atteignit finalement le règne humain.

L'autre nous dit que la Vie qui anime maintenant les formes humaines se manifesta avant la Vie qui anima les formes des autres règnes.

Un seul de ces exposés de la Création n'aurait pas été suffisant. Il y a des détails importants cachés derrière la narration de la création de l'homme, dans le deuxième chapitre; voici le verset: "Alors Jéhovah forma l'homme de la poussière de la Terre et souffla le souffle (nephesh) dans ses narines, et l'homme devint une créature respirante (nephesh chayim)".

A d'autres endroits, dans la version du roi Jacques, nephesh est traduit par le mot "Vie", mais dans ce cas particulier (Genèse, 2:7) il est traduit par "une âme vivante", suggérant ainsi l'idée qu'une distinction était faite entre la Vie qui animait la forme humaine et celle qui animait les créatures inférieures. Il n'y a absolument aucune autorité pour cette différence dans la traduction et elle est purement arbitraire. Le souffle vital nephesh est le même chez l'homme et chez la bête. On peut montrer

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qu'il en est ainsi, même à ceux qui ne transigent pas sur l'autorité de la Bible, car la version du Roi Jacques elle-même dit (Ecclésiaste, 3:19-20) "...telle qu'est la mort de l'un, telle est la mort de l'autre; en vérité, ils ont tous un même souffle (nephesh), en sorte que l'homme n'a pas d'avantage sur la bête...Tous se dirigent vers le même point."

Les animaux ne sont que " nos frères cadets", et bien qu'ils ne soient pas aussi hautement organisés que nous, ils atteindront en temps voulu une condition semblable à la nôtre, alors que nous nous serons élevés encore davantage.

Si l'on soutient que l'homme reçut son âme de la manière décrite au verset 7 du deuxième chapitre de la Genèse, et aussi qu'il n'aurait pu la recevoir d'aucune autre manière, on peut se demander où et comment la femme reçut son âme?

Le sens du chapitre et de l'inspiration du souffle de la vie par Jéhovah est rendu évident et clair si nous nous servons de la clef occulte; il a, de plus, l'immense avantage d'être logique.

Le fait que le Régent de la Lune (Jéhovah) et ses Anges et Archanges furent les agents principaux dans cette action, détermine l'époque à laquelle cette création eut lieu. Ce fut entre le début et le milieu de l'Epoque Lémurienne et probablement après que la Lune se fut séparée de la Terre, parce qu'avant cette séparation, Jéhovah n'intervenait pas dans la génération des corps. Les Formes étaient alors plus éthérées. Il n'y avait pas de corps denses et concrets qui ne peuvent être construits qu'avec le concours des forces Lunaires qui durcissent et cristallisent. L'événement dut avoir lieu dans la première moitié de l'Epoque Lémurienne, car la séparation des sexes qui est notée plus tard eut lieu au milieu de cette Epoque.

En ce temps-là, l'homme en devenir n'avait pas encore commencé à respirer au moyen des poumons. Il possédait des branchies qu'on trouve encore dans l'embryon humain, alors qu'il passe par la phase de vie intra-utérine qui correspond à cette Epoque. Il n'avait pas de sang chaud et rouge, car pendant cette phase il n'y avait pas d'esprit individuel; la forme entière était molle et flexible et le squelette aussi

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tendre que du cartilage. Avant la dernière date citée, alors qu'il devint nécessaire de séparer l'humanité en sexes, le squelette était devenu ferme et solide.

Le travail accompli par Jéhovah avait été la construction d'une substance osseuse, dure et compacte dans les corps tendres qui existaient déjà. Avant ce temps-là, c'est-à-dire pendant les Epoques Polaire et Hyperboréenne, ni les animaux, ni les hommes n'avaient d'os.

LA CÔTE D'ADAM

La manière grotesque et impossible dont la séparation des sexes est décrite (aussi bien dans les versions ordinaires de la Bible que dans le texte Massorétique) offre un autre exemple du résultat que peut avoir le changement de voyelles dans le vieux texte hébreu. Lu d'une certaine manière le mot en question est "côte", mais lu d'une autre manière qui a au moins aussi bon droit à notre considération et qui a, en plus, l'avantage d'avoir le sens commun, il devient "côté". Si nous acceptons comme interprétation que l'homme possédait les deux sexes et que Jéhovah fît qu'un côté ou un sexe demeura à l'état latent dans chaque être, nous ne ferons pas violence à notre raison, comme ce serait le cas si nous acceptions l'histoire de la "côte".

Quand cette modification est faite, les enseignements occultes, tels qu'ils sont donnés précédemment, s'accordent avec ceux de la Bible et tous les deux s'harmonisent avec ceux de la science moderne au sujet du fait que l'homme fut jadis bissexuel, avant qu'un sexe fût développé aux dépens de l'autre.

Pour corroborer ces dires. nous ferons remarquer que le foetus est bissexuel jusqu'à un certain point de son développement; plus tard, un des sexes prédomine, tandis que l'autre reste à l'état latent; de telle sorte que toute personne possède encore les organes du sexe opposé dans une forme rudimentaire et que, par conséquent, elle est réellement bissexuelle, comme l'était l'homme primitif.

Il est clair que la narrateur biblique ne désire pas donner dans ce deuxième exposé de la Création une

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description exacte de l'ensemble de l'Evolution, mais plutôt quelques détails supplémentaires sur ce qui avait été dit dans le premier chapitre. Il nous apprend que l'homme ne respira pas toujours de la même manière que maintenant; qu'il y avait un temps où les sexes n'étaients pas séparés et que c'est Jéhovah Qui exécuta le changement, ce qui permet ainsi de déterminer l'époque de l'événement. A mesure que nous avancerons, nous trouverons beaucoup d'informations supplémentaires.

LES ANGES GARDIENS

Pendant les Epoques et les Périodes les plus reculées, les Grandes Hiérarchies Créatrices avaient travaillé pour l'humanité, tandis qu'elle évoluait inconsciemment. Il n'y avait alors qu'une seule conscience commune pour TOUS les êtres humains, on pourrait dire un seul esprit-groupe pour toute l'humanité.

Pendant l'Epoque Lémurienne s'accomplit un nouveau progrès. Les corps avaient été définitivement formés, mais ils devaient avoir le sang chaud et rouge avant de pouvoir être animés et devenir la demeure d'esprits intérieurs.

Aucun changement brusque ne se produit dans la nature. Nous aurions tort de croire que le fait de souffler de l'air dans les narines suffirait pour placer une âme dans une forme d'argile et la galvaniser en un être doué de sensation et pensant.

L'esprit individuel était très faible, impuissant et tout à fait incapable d'assumer la tâche de guider son véhicule physique. A ce point de vue, il n'est guère plus avancé aujourd'hui. Pour tout observateur qualitié, il est évident que le corps du désir, plus que l'esprit, gouverne la personnalité, même dans notre état actuel de développement. Mais, au milieu de l'Epoque Lémurienne, quand la partie inférieure de la personnalité, le corps triple, était sur le point d'être doté de la lumière de l'Ego, celui-ci, laissé à lui-même, aurait été absoluement incapable de guider ses véhicules.

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Il était, par conséquent, nécessaire que quelque entité, d'un développement bien supérieur à celui de l'homme,  aide l'esprit individuel et prépare la voie pour son union complète avec ses instruments. Le cas était analogue à celui d'une nouvelle nation sur laquelle, jusqu'à ce qu'elle devienne capable de former pour elle-même un gouvernement stable, une puissance supérieure établit un protectorat pour la protéger à la fois contre des dangers extérieurs et des troubles intérieurs. C'est un tel protectorat que l'Esprit de Race exerça sur l'humanité en évolution et c'est celui qu'exerce encore l'esprit-groupe sur les animaux, mais d'une manière quelque peu différente.

Jéhovah est le Très-Haut. Il est le Dieu des Races, pourrait-on dire, et Il a le contrôle de toutes les Formes. Il est le Chef qui gouverne la Forme et le Pouvoir le plus élevé dans le maintien de cette dernière et il exerce sur elle un contrôle ordonné. Les Archanges sont les Esprits de Race; chacun d'eux a la charge d'un certain groupe de personnes. Ils exercent aussi leur domination sur les animaux, tandis que les Anges l'exercent sur les plantes.

Les Archanges dominent les Races ou les groupes de personnes et aussi les animaux, car ces deux règnes ont des corps du désir et les Archanges sont experts à modeler la matière-désir, car dans la Période du Soleil, le globe le plus dense était composé de cette substance et l'humanité de cette Période, les Archanges, apprirent à construire leurs véhicules les plus denses avec la substance-désir, de même que nous apprenons maintenant à construire nos corps avec les éléments chimiques dont notre globe terrestre est composé. Ainsi, on comprend facilement que les Archanges sont spécialement qualifiés pour aider les vagues de vie ultérieures à passer par la phase pendant laquelle elles apprennent à construire et à diriger un corps du désir.

Pour des raisons analogues, les Anges travaillent au corps vital de l'homme, des animaux et des plantes. Leur corps le plus dense était composé d'éther, comme le Globe D de la Période de la Lune, alors qu'ils étaient humains.

Par conséquent, Jéhovah et ses Archanges occupent vis-à-vis des Race une situation analogue à celle de

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l'esprit-groupe vis-à-vis des animaux. Quand des membres individuels d'une Race sont arrivés au point où ils peuvent complètement se contrôler et se gouverner eux-mêmes, ils sont soustraits à l'influence de l'Esprit de Race et d'autres êtres analogues.

Comme nous l'avons vu, le lieu d'élection de l'esprit-groupe, comme aussi de tout Ego dans le corps dense, est dans le sang. Le texte Massorétique montre que l'auteur du Lévitique possédait cette information. Au quatorzième verset du dix-septième chapitre, défense est faite aux Juifs de manger du sang, parce que "...l'âme de toute chair se trouve dans le sang...", et au verset onze du même chapitre nous trouvons ces mots:"...car l'âme de la chair est dans le sang...le sang lui-même sert d'intermédiaire pour l'âme". Ceci montre que le passage s'applique à la fois à l'homme et à la bête, car le mot employé dans le texte hébreu est "neshamah" qui signifie "âme" et non pas "vie", comme on l'a traduit dans la version du roi Jacques.

L'Ego travaille directement par l'intermédiaire du sang. L'Esprit de Race guide les Races en agissant dans le sang, de même que l'esprit-groupe guide les animaux de l'espèce dont il a la charge par l'intermédiaire du sang. L'Ego contrôle son propre véhicule de la même manière, mais cependant avec la différence suivante:

L'Ego opère au moyen de la chaleur du sang, tandis que l'esprit de Race (c'est-à-dire de tribu ou de famille) travaille au moyen de l'air, quand il est aspiré dans les poumons. C'est pourquoi, Jéhovah ou ses Messagers "soufflèrent dans les narines de l'homme" assurant par ce moyen l'entrée de l'Esprit de Race, de communauté, etc., dans les corps.

Les différentes classes d'Esprits de Race fire passer leurs peuples par divers climats et différentes parties de la Terre. Pour le clairvoyant exercé, un esprit de tribu a l'apparence d'un nuage qui enveloppe et pénètre dans toutes ses parties l'atmosphère du pays habité par les hommes sur lesquels sa domination s'exerce. Ainsi sont produits les différents peuples et nations. Paul, quand il fait allusion au "Prince du Pouvoir de l'Air", aux "Principautés" et aux "Puissances", etc., nous donne à penser qu'il

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avait connaissance des Esprits de Race, mais de nos jours, on ne tente même pas de comprendre leur rôle et leur raison d'être, bien que leur influence se fasse sentir profondément. Le patriotisme est un des sentiments qui émanent d'eux et qu'ils encouragent. Il n'a pas maintenant autant de pouvoir sur les hommes que précédemment. Certains sont en voie d'être soustraits à l'Esprit de Race et même ils peuvent dire comme Thomas Paine: " Le Monde est ma patrie". Ceux-là peuvent quitter père et mère et regarder tous les hommes comme leurs frères. Ils sont soustraits à l'influence de l'esprit de famille ou de l'esprit de clan, qui diffèrent de l'esprit de Race et qui sont des entités éthériques. D'autres encore, qui sont entièrement soumis à l'influence de l'esprit de Race ou de famille, souffriront d'une dépression terrible s'ils quittent leur foyer ou leur pays et respirent l'air d'un autre Esprit de Race ou d'un autre Esprit de Famille.

A l'époque où l'Esprit de Race pénétra dans le corps humain, l'Ego individualisé commençait à contrôler quelque peu ses véhicules. Chaque entité humaine devint de plus en plus consciente d'être séparée et distincte des autres hommes; malgré cela, pendant des âges, elle ne se considéra pas tout d'abord comme un individu, mais comme faisant partie d'une tribu ou d'une famille. Le suffixe "son" qui signifie "fils" en anglais et dans les langues scandinaves, qui termine beaucoup de noms de famille, est un souvenir de ce sentiment. Un homme n'était pas seulement "John" ou "James". Il était John Robertson ou James Williamson. Dans certaines contrées, on n'aurait pas appelé une femme "Marie" ou "Marthe", mais bien Marie, fille de Marthe, ou Marthe, fille de Marie. Cette coutume existait encore récemment dans certains pays d'Europe; le suffixe "son" est resté et le nom de famille est encore très honoré.

Chez les Juifs, même à l'époque du Christ, l'Esprit de Race était plus fort que l'esprit individuel. Chaque Juif se considérait tout d'abord comme appartenant à une certaine tribu ou famille. Sa plus grande gloire était d'être de la "Race d'Abraham". Tout cela était dû au travail de l'Esprit de Race.

Avant la venue de Jéhovah, alors que la Terre faisait encore partie du Soleil, il y avait un esprit-groupe commun pour tous, qui était composé de toutes les Hiérarchies Créatrices, contrôlant l'ensemble de la

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famille humaine; mais l'Evolution voulait que chaque corps devint le temple et l'instrument docile d'un esprit intérieur et cela entraînait une division infinie du pouvoir.

Jéhovah parut avec ses Anges et ses Archanges, fit la première grande division en Races et mit chaque groupe sous l'influence directrice d'un Esprit de Race, d'un Archange. Pour chaque Ego, Il désigna un des Anges qui devait agir comme gardien jusqu'à ce que l'esprit individuel soit devenu assez fort pour être délivré de toute influence extérieure.

MÉLANGE DU SANG PAR MARIAGE

Le Christ vint préparer la voie pour l'émancipation de l'humanité de la direction de l'Esprit de Race et de l'Esprit de famille qui différencient, et pour unir toute la famille humaine en Une Fraternité Universelle.

Il enseigna que "la semence d'Abraham" ne concernait que les corps et Il appela l'attention des Juifs sur le fait qu'avant Abraham, le "Je", l'Ego existait (Jean 8:58). Le triple esprit individuel existait antérieurement à toutes les Tribus et à toutes les Races et il demeurera après qu'elles se seront éteintes et que leur souvenir même aura disparu.

L'esprit triple de l'homme, l'Ego, est le Dieu intérieur, que l'homme personnel et corporel doit apprendre à suivre. C'est pourquoi, le Christ dit que, pour devenir Son disciple, un homme doit abandonner tout ce qu'il possède. Ses enseignements font prévoir l'émancipation du Dieu intérieur. Il fait appel à l'homme pour qu'il exerce ses prérogatives en tant qu'individu et qu'il s'élève au-dessus de l'idée de famille, de tribu, de nation. Non pas qu'il doive dédaigner sa famille et son pays. Il lui faut remplir tous ses devoirs, mais il doit cesser de s'identifier avec une partie des hommes et reconnaître sa parenté avec l'humanité entière. Tel est l'idéal offert aux hommes par le Christ.

Sous la domination de l'esprit de Race, la nation, la tribu ou la famille tenaient la première place; l'individu venait en dernier lieu. La famille devait être conservée intacte. Quand un homme mourait sans laisser de descendants pour perpétuer son nom, son frère devait "prendre la veuve pour femme" pour

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que la lignée ne s'éteigne pas (Deutéronome 25:5-10). Aux époques primitives, on regardait avec horreur un mariage en dehors de la famille. Un membre d'une certaine tribu ne pouvait contracter mariage dans une autre tribu sans perdre sa situation dans la sienne propre. Ce n'était pas chose facile de devenir membre d'une autre famille. Ce n'est pas seulement chez les Juifs et les autres nations anciennes qu'on insistait sur l'intégrité de la famille, mais aussi chez les peuples modernes. Comme nous l'avons mentionné précédemment, les Ecossais, même à une époque relativement récente, s'attachaient avec ténacité à leur Clan et les anciens Vikings Scandinaves ne voulaient accepter personne dans leur famille sans tout d'abord "mélanger leur sang" avec le sien, car les effets spirituels de l'hémolyse, qui sont ignorés de la science matérielle étaient connus des anciens.

Toutes ces coutumes résultaient du travail de l'Esprit de Race et de Tribu dans le sang commun. Admettre dans la famille un étranger dans les veines de qui ne coulait pas le sang de la communauté aurait causé la "confusion des castes". Plus les alliances étaient rapprochées, plus grand était le pouvoir de l'Esprit de Race et plus fortes les attaches qui reliaient l'individu à la tribu, car la force vitale de l'homme est dans le sang. La mémoire est en relation intime avec le sang qui est la plus haute expression du corps vital

Le cerveau et le système nerveux sont l'expression la plus élevée du corps du désir. Ils évoquent des images du monde extérieur; mais, pour créer des images mentales, c'est-à-dire quand l'imagination entre en jeu, c'est le sang qui fournit les matériaux pour ces images; c'est pourquoi, lorsque la pensée est active, le sang afflue au cerveau.

Quand le même sang exempt de mélange coule dans les veines d'une certaine famille pendant des générations, les images mentales produites par l'arrière-grand-père, le grand-père et le père sont reproduites dans le fils par l'esprit de famille qui vit dans l'hémoglobine du sang. Ce descendant se considère comme étant la continuation d'une longue lignée d'ancêtres qui vivent en lui. Il voit tous les événements des vies passées de la famille, comme s'il en avait été le témoin; par suite, il n'a pas

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l'impression d'être lui-même un Ego.Il n'est pas simplement "David", mais "le fils d'Abraham"; il n'est pas seulement "Joseph", mais "le fils de David".

Par l'intermédiaire de ce sang commun, il y a des hommes qui passent pour avoir vécu pendant de nombreuses générations parce que, au moyen du sang, leurs descendants avaient accès à la mémoire de la nature dans laquelle le souvenir des vies de leurs ancêtres était demeuré. C'est pour cela qu'au cinquième chapitre de la Genèse, il est dit que les patriaches vécurent pendant des siècles. Non pas qu'Adam, Mathusalem et les autres patriarches atteignirent personnellement un âge aussi avancé, mais ils vécurent dans la conscience de leurs descendants qui voyaient les vies de leurs ancêtres, comme s'ils les avaient vécues eux-mêmes. A l'expiration de la période mentionnée, les descendants ne s'identifièrent plus avec Adam ou Mathusalem; le souvenir de ces ancêtres s'effaça, c'est pourquoi la Bible dit qu'ils moururent.

La "seconde vue" des montagnards écossais montre que, par l'endogamie, la faculté de percevoir les Mondes intérieurs est retenue. Ils ont suivi la coutume de se marier dans le clan, jusqu'à une époque récente, il en est de même pour les "Bohémiens" qui se marient toujours dans la tribu. Plus celle-ci est petite et plus les alliances sont rapprochées, plus "la seconde vue" est prononcée.

Les races primitives n'auraient pas osé désobéir aux commandements émanant du Dieu de la Tribu, de ne pas contracter de mariage en dehors de la tribu; rien ne les portait à le faire, car elles n'avaient pas d'intellect qui leur soit propre.

Les Sémites originels furent les premiers à développer la Volonté et ils commencèrent aussitôt à épouser les filles des hommes qui appartenaient à d'autres tribus; ils déjouèrent temporairement le plan de leur Esprit de Race et furent promptement rejetés pour avoir mal agi en "allant se prostituer à des dieux étrangers", se rendant par là impropres à former la "semence" pour les sept Races de l'Epoque Aryenne actuelle. Les Sémites originels étaient à cette époque la dernière Race que l'Esprit de Race désirait tenir à part.

Plus tard, le libre arbitre fut accordé à l'homme. Le moment était venu où il devait être préparé pour son

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individualisation. L'ancienne conscience "commune", la clairvoyance involontaire ou seconde vue qui présentait constamment à la vision d'un hommme d'une certaine tribu l'image des vies de ses ancêtres et qui faisait qu'il se sentait étroitement identifié avec la tribu ou avec la famille, devait être remplacée, pour un temps, par une conscience strictement individuelle, limitée au monde matériel de façon à diviser les nations en individus afin que la Fraternité des Hommes, indépendamment des conditions extérieures, puisse devenir un fait. C'est d'après le même principe que si, étant donné un certain nombre de maisons, nous désirons en faire un grand édifice, il est nécessaire de les diviser en briques distinctes. C'est seulement alors que le grand édifice peut être construit.

Afin d'accomplir cette séparation en individus, des lois furent promulguées qui prohibèrent l'endogamie ou mariage dans la famille et, à partir de ce moment, les mariages incestueux vinrent à être tenus en horreur. Un sang étranger fut ainsi introduit dans toutes les familles de la Terre et il a graduellement oblitéré la clairvoyance involontaire qui était la cause de l'esprit de parti et de la division de l'humanité en groupes. L'altruisme commence à supplanter le patriotisme, et l'attachement à la famille est en voie de disparaître, comme conséquence du mélange des sangs.

La science a récemment découvert que l'hémolyse, c'est-à-dire l'inoculation du sang d'un individu dans les veines d'un autre être appartenant à une race différente, cause la mort de celui des deux qui est de race inférieure. Ainsi, tout animal auquel on inocule le sang d'un homme meurt. Le sang d'un chien transfusé dans le veines d'un oiseau tue ce dernier, mais le chien ne souffrira pas si on lui inocule le sang d'un oiseau. La science ne fait que mentionner le fait; l'occultiste scientifique en donne la raison. Le sang est le lieu d'élection de l'esprit, comme nous l'avons montré ailleurs. L'Ego, dans l'homme, travaille dans ses propres véhicules au moyen de la chaleur du sang; l'esprit de race, de famille ou de communauté est admis dans le sang par l'intermédiaire de l'air que nous respirons. Chez les animaux se

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trouvent aussi l'esprit distinct de l'animal et l'esprit-groupe de l'espèce à laquelle il appartient, mais l'esprit de l'animal n'est pas individualisé et ne travaille pas consciemment avec ses véhicules comme le fait l'Ego; aussi, est-il entièrement dominé pas l'esprit-groupe qui travaille dans le sang.

Quand le sang d'un animal supérieur est injecté dans les veines d'un animal d'une espèce inférieure, l'esprit qui se trouve dans le sang de l'animal supérieur est naturellement plus fort que l'esprit de l'animal moins développé; aussi, quand il cherche à affirmer sa présence, il tue la forme qui l'emprisonne et se libère. Quand, d'un autre côté, le sang d'une espèce inférieure est injecté dans les veines d'un animal supérieur, l'esprit supérieur est capable d'expulser l'esprit moins développé dans le sang qui lui est étranger et d'assimiler le sang pour ses fins personnelles; par conséquent, il ne s'ensuit pas de catastrophe visible.

L'esprit-groupe cherche toujours à préserver l'intégrité de son domaine dans le sang de l'espèce dont il a la garde. Comme le Dieu de Race des hommes, il s'offense du mariage de ses sujets avec d'autres espèces et il fait retomber les péchés des pères sur les enfants, comme nous le voyons dans le cas des hybrides. Alors que, par exemple, le croisement d'un cheval et d'une ânesse produit un mulet (ou une mule), le mélange de sang étranger détruit la faculté de reproduction et empêche la perpétuation de l'hybride, qui est une abomination au point de vue de l'esprit-groupe, car le mulet n'est pas aussi complètement sous la domination de l'esprit-groupe des chevaux ou de l'esprit-groupe des ânes que la race pure; cependant, il n'en est pas assez éloigné pour être entièrement soustrait à leur influence. Si une mule et un mulet pouvaient s'accoupler, leur progéniture serait encore moins sous la domination de ces deux esprits-groupe et deviendrait ainsi une nouvelle espèce SANS ESPRIT-GROUPE. Ce serait une anomalie dans la nature, une impossibilité, jusqu'à ce que les esprits animaux distincts se soient suffisamment développés pour pouvoir se suffire à eux-mêmes. Une telle espèce, si elle pouvait être produite, serait privée de la direction de ce que nous appelons l'instinct, qui résulte, en réalité, des suggestions de l'esprit-groupe; elle serait dans une position analogue à celle d'une portée de jeunes

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chats extraits du corps de la mère avant leur naissance. Ils seraient absolument incapables de se suffire à eux-mêmes et, par suite, ils mourraient.

Par conséquent, comme c'est l'esprit-groupe des animaux qui envoie en incarnation les esprits distincts des animaux, il retient simplement l'atome-germe fertilisateur quand des animaux d'espèce très différente sont accouplés. Il permet aux animaux dont il a la charge de saisir une occasion pour renaître quand deux animaux d'une nature analogue sont accouplés, mais il refuse de laisser les hybrides se perpétuer eux-mêmes. Ainsi, nous voyons que l'introduction de sang étranger diminue le contrôle de l'esprit-groupe et que, par suite, elle détruit la forme ou bien la faculté de reproduction chaque fois que cela est possible.

L'esprit humain est individualisé; c'est un Ego qui développe son libre arbitre et sa responsabilité. Il est attiré en incarnation par la loi irrésistible des Conséquences, de telle sorte que ni l'esprit de race, ni celui de la communauté ou de la famille ne peuvent le tenir hors d'incarnation dans la phase actuelle de développement de l'humanité; par le mélange de sang étranger, par les mariages entre individus appartenant à des tribus et des nations différentes, les chefs de l'humanité l'aident peu à peu à rejeter hors du sang l'esprit de famille, de tribu ou de nation. Mais en même temps, a disparu nécessairement la clairvoyance involontaire qui était due à leur activité dans le sang, par l'intermédiaire duquel ils encourageaient les traditions de famille chez les êtres confiés à leur garde et nous voyons ainsi que, dans le cas de l'homme, une faculté fut également détruite par le mélange du sang. Cette perte fut toutefois un gain, car elle a concentré l'énergie de l'homme sur le monde matériel et l'a mis à même de profiter des leçons qu'il offre, mieux que s'il était encore distrait par la vision des royaumes supérieurs.

A mesure que l'homme s'émancipe, il cesse graduellement de se considérer comme faisant partie "de la descendance d'Abraham", comme étant un "homme du clan Stewart" ou un "Brahamane" ou un "Lévite"; il apprend à se considérer davantage comme un individu, un "Moi". Plus il cultive ce "Moi",

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plus il se libère de l'esprit de famille et de nation qui se trouve dans son sang, plus il se développe en un citoyen du monde se suffisant à lui-même.

On entend souvent tenir des propos ridicules et même dangereux sur le renoncement au Moi pour le Non-Moi; ce n'est que lorsque nous avons cultivé un "Moi" que nous pouvons nous sacrifier et renoncer au Moi pour le TOUT. Tant que nous ne sommes capables que d'aimer notre propre famille et notre propre pays, nous ne pouvons pas réellement aimer les autres. Nous sommes entravés par les attaches de la famille et du pays. Quand nous avons brisé les attaches du sang, quand nous nous sommes affirmés et que nous nous suffisons à nous-mêmes, nous pouvons devenir pour l'humanité des aides désintéressés. Quand un homme est arrivé à ce point, il s'apercevra que, loin d'avoir perdu sa propre famille, il a gagné toutes les familles du monde, car elles sont devenues ses soeurs et ses frères, ses pères et ses mères, dont il doit prendre soin et qu'il doit aider.

Alors, il recouvrera la vue du Monde Spirituel qu'il perdit par le mélange du sang, mais ce sera une faculté supérieure, une clairvoyance intelligente et volontaire qui lui permettra de voir ce qu'il veut et qui ne sera pas seulement la faculté négative incorporée dans son sang par l'esprit de famille qui l'attacha à une certaine famille à l'exclusion de toutes les autres. Son point de vue sera universel et sera employé pour le bien de tous.

Pour des raisons déjà mentionnées, les mariages entre les tribus et plus tard entre les nations vinrent graduellement à être considérés comme désirables et préférables aux alliances rapprochées.

Tandis que l'homme passait par ces phases et qu'il perdait graduellement contact avec le monde intérieur, il s'affligea de cette perte et son désir fut grand de recouvrer la vision "intérieure". Mais peu à peu, il oublia et le monde matériel s'affirma graduellement dans son intellect, comme étant la seule réalité, jusqu'à ce que finalement, il arriva à rejeter l'idée qu'il y a des Mondes Intérieurs et à considérer comme une superstition ridicule la croyance à leur existence.

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Les quatre causes qui contribuèrent à cet état de choses étaient:

1° L'éclaircissement de l'atmosphère brumeuse du continent Atlantéen.

2° La plus étroite connexion du corps vital avec le corps dense, de telle sorte qu'un certain point à la racine du nez vint à correspondre avec un point analogue dans le corps vital.

3° L'abandon des alliances rapprochées auxquelles furent substitués les mariages en dehors de la famille et de la tribu.

4° L'usage des boissons alcooliques.

Les Esprits de Race existent encore et travaillent avec l'homme, mais plus la nation est avancée, plus grande est la liberté laissée à l'individu. Dans les pays où les hommes sont le moins libres, l'Esprit de Race est le plus fort. Plus un homme est en harmonie avec la Loi d'Amour et plus son idéal est élevé, plus il se dégage de l'influence de l'Esprit de Race.

Alors que le patriotisme est en lui-même une bonne chose, il n'en est pas moins une attache à l'Esprit de Race. L'idéal d'une Fraternité Universelle qui ne s'identifie avec aucun pays ni aucune race est le seul chemin qui mène à l'émancipation.

Le Christ parut pour réunir par les liens de la paix et de la bonne volonté les races divisées; par ces liens, tous les hommes suivront volontiers et consciemment la Loi d'Amour.

Le Christianisme actuel n'est même pas l'ombre de la véritable religion du Christ. Cette religion restera presque inconnue jusqu'à ce que tout sentiment de race ait été surmonté. Dans la Sixième Epoque, il n'y aura plus qu'une seule Fraternité Universelle, sous la direction du Christ Revenu, mais personne ne connaît ni le jour ni l'heure, car ils ne sont pas fixés et dépendent de l'époque à laquelle un nombre suffisant d'hommes aura commencé à vivre la vie de Fraternité et d'Amour, qui sera la marque distinctive de la nouvelle dispensation.

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LA CHUTE DE L'HOMME

En faisant l'analyse de la Genèse, il nous faut ajouter quelques mots au sujet de la "Chute" qui est la pierre angulaire et le nerf même du Christianisme populaire. s'il n'y avait pas eu de "Chute", il n'y aurait pas eu besoin de "plan de salut".

Quand, au milieu de l'Epoque Lémurienne, la séparation des sexes eut lieu (en vertu de l'activité de Jéhovah et de Ses Anges), l'Ego commença à travailler quelque peu sur le corps dense à la construction d'organes internes. L'homme n'était pas alors l'être conscient et éveillé qu'il est à présent mais, par l'usage de la moitié de la force sexuelle, il était en voie de construire un cerveau pour l'expression de sa pensée, comme nous l'avons décrit précédemment. Il était plus éveillé dans le Monde Spirituel que dans le Monde Physique; il pouvait à peine voir son corps et il n'était pas conscient de l'acte de reproduction. L'assertion biblique que Jéhovah endormait l'homme quand celui-ci devait se reproduire est correcte. Il n'y avait pas de douleur ou de difficultés causées par l'enfantement et (à cause de la conscience extrêmement obscure qu'il avait de son milieu physique) l'homme ne savait rien de la perte de son corps par suite de la mort ou de son entrée dans un nouveau véhicule physique à sa naissance.

On se rappellera que les Lucifers faisaient partie de l'humanité de la Période de la Lune; ils sont les retardataires de la vague de vie des Anges. Trop avancés pour prendre un corps dense, ils avaient cependant besoin d'un organe inférieur pour acquérir des connaissances. En outre, ils pouvaient travailler par l'intermédiaire d'un cerveau physique, chose que Jéhovah ou les Anges ne pouvaient faire.

Ces esprits pénétrèrent dans l'épine dorsale et le cerveau et parlèrent à la femme dont l'Imagination, comme nous l'avons expliqué ailleurs, avait été éveillée par l'éducation de la Race Lémurienne. Comme sa faculté de perception était surtout intérieure, elle reçut d'eux l'impression d'une image et les vit sous la forme de serpents, car ils étaient entrés dans son cerveau par la moelle épinière serpentine.

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L'éducation des femmes comportait l'observation des combats périlleux et des exploits des hommes, faits pour développer la Volonté et, dans ces combats, il arrivait souvent et nécessairement que des corps fussent tués. La conscience obscure qu'il se passait quelque chose d'inusité poussa l'imagination de la femme à se demander pourquoi elle voyait ces choses étranges. Elle était consciente des esprits de ceux qui avaient perdu leur corps, mais sa perception imparfaite du Monde Physique était incapable de lui révéler la présence des amis dont les corps physiques avaient été détruits.

Les Lucifers résolurent pour elle le problème "en ouvrant ses yeux". Ils lui révélèrent son propre corps et celui de l'homme et lui apprirent comment, tous les deux, ils pourraient vaincre la mort en créant de nouveaux corps; ainsi la mort ne saurait les affecter car, comme Jéhovah, ils pourraient créer à volonté.

Lucifer ouvrit les yeux de la femme. Elle chercha l'aide de l'homme et ouvrit ses yeux. Ainsi, d'une manière bien réelle, quoique obscure, ils se "connurent" ou devinrent, pour la première fois, conscients l'un de l'autre et aussi du Monde Physique. Ils connurent la mort et la douleur et par là ils apprirent à faire la différence entre l'homme intérieur et le vêtement extérieur qu'il porte et qu'il renouvelle chaque fois que cela est nécessaire pour avancer d'un degré dans l'Evolution. Ils cessèrent d'être des automates et devinrent des êtres libres et pensants, au prix de leur sujétion à la douleur, à la maladie et à la mort.

Le symbole de l'acte de génération représenté par le fait de manger le fruit est prouvé par la déclaration de Jéhovah, qui n'est pas une malédiction, mais simplement un avertissement des conséquences qui suivraient l'acte: l'humanité serait soumise à la maladie et à la mort et la femme aux douleurs de l'enfantement. Jéhovah savait que l'attention de l'homme ayant été maintenant appelée sur son vêtement physique, il deviendrait conscient de sa perte par suite de la mort. Il savait aussi que l'homme

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n'avait pas encore la sagesse de contenir ses passions et de régulariser les rapports sexuels en observant la position des planètes; par suite, l'enfantement dans la douleur devait résulter de l'abus de la fonction causé par l'ignorance.

Les commentateurs de la Bible ont toujours été très embarrassés pour découvrir quelle relation il pouvait bien y avoir entre l'action de manger un fruit et l'enfantement; mais la solution est aisée, si nous comprenons que l'acte de manger du fruit est le symbole de l'acte de génération au moyen duquel l'homme devient "tel un Dieu", en tant qu'il "connaît" ses semblables et qu'il est capable d'engendrer de nouveaux êtres.

Dans la dernière partie de l'Epoque Lémurienne, quand l'homme s'arrogea la prérogative d'accomplir l'acte de génération à sa fantaisie, c'était sa volonté alors puissante qui lui permettait de le faire. En "mangeant du fruit de l'arbre de la connaissance" à n'importe quel moment, il était capable de créer un nouveau corps chaque fois qu'il perdait un ancien véhicule.

Nous sommes habitués à penser que la mort est un événement redoutable. Si l'homme avait aussi mangé de "l'arbre de la vie", s'il avait aussi appris le secret qui lui aurait permis de vitaliser perpétuellement son corps, il se serait trouvé dans une condition encore pire. Nous savons aujourd'hui que nos corps ne sont pas parfaits et que, dans ces temps reculés, ils étaient extrêmement primitifs. en conséquence, l'anxiété causée aux Hiérarchies Créatrice par la crainte que l'homme ne "mange aussi de l'arbre de la vie" et ne devienne capable de renouveler son corps vital était bien fondée. S'il l'avait fait, il serait devenu immortel en vérité, mais il n'aurait jamais été capable de progresser. L'évolution de l'Ego dépend de ses véhicules; si la mort et la naissance ne lui permettaient pas d'en obtenir de nouveaux et graduellement améliorés, il y aurait stagnation. C'est une maxime occulte que, plus souvent nous

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mourons, mieux nous sommes capables de vivre, car chaque naissance nous donne une nouvelle opportunité.

Nous avons vu que les connaissances acquises par l'intermédiaire du cerveau et l'égoïsme qui les accompagne furent achetés par l'homme au prix du pouvoir de créer à lui seul un autre être. Il acheta son libre arbitre au prix de la douleur et de la mort; mais quand il apprendra à utiliser son intellect pour le bien de l'humanité, il obtiendra un pouvoir spirituel sur la vie et, en plus, sera guidé par un savoir inné, aussi supérieur à la conscience actuelle du cerveau que celle-ci est supérieure à la conscience la plus inférieure des animaux.

La chute dans la génération était nécessaire pour la construction du cerveau, mais cela n'est, après tout, qu'un moyen indirect d'obtenir des connaissance et qui sera supplanté par une connexion directe avec la Sagesse de la Nature que l'homme, sans le secours d'aucune collaboration, sera capable d'utiliser pour la génération de nouveaux corps. Le larynx prononcera de nouveau "le Mot perdu", le "Fiat créateur", qui, sous la direction de grands Instructeurs, était employé dans l'ancienne Lémurie pour la création de plantes et d'animaux.

L'homme sera alors, en vérité, un Créateur. Non pas à la manière lente et laborieuse d'aujourd'hui; mais, par l'usage du mot et de la formule magique convenables, il sera capable de créer un nouveau corps.

Tout ce qui fut manifesté pendant la période descendante de l'Involution demeure jusqu'à ce que le point correspondant sur l'arc ascendant de l'Evolution soit atteint. Les organes actuels de génération dégénéreront et s'atrophieront. L'organe féminin fut le premier à paraître, en tant qu'unité distincte, et, comme selon la loi "les premiers seront les derniers", cet organe sera le dernier à s'atrophier. L'organe masculin fut différencié le dernier et il commence dès maintenant à se séparer du corps. La figure 5 explique la question.

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Figure 5. Commencement et fin des sexes



FIN DE LA PARTIE 2/3


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