CONCEPTIONS SCIENTIFIQUES
ET
IDÉAL MAÇONNIQUE
ET
IDÉAL MAÇONNIQUE
René Guénon
Paru dans La Gnose, octobre 1911,
sous la signature "T Palingenius"
Dans l’article premier de la Constitution du Grand Orient de France, il est écrit que « la Franc-Maçonnerie, considérant les conceptions métaphysiques comme étant du domaine exclusif de l’appréciation individuelle de ses membres, se refuse à toute affirmation dogmatique ». Qu’une pareille déclaration puisse avoir d’excellents résultats pratiques, nous n’en doutons pas ; mais, à un point de vue un peu moins contingent que celui-là, nous comprendrions beaucoup mieux que l’on considérât, non pas « les conceptions métaphysiques », mais bien les conceptions religieuses et philosophiques, voire même scientifiques et sociales, comme relevant exclusivement de l’appréciation individuelle. Ce serait là la plus exacte application des principes de la « tolérance mutuelle » et de la « liberté de conscience », en vertu desquels « la Franc-Maçonnerie n’admet entre ses adeptes aucune distinction de croyance ou d’opinion », suivant les termes de la Constitution de la Grande Loge de France.
Croyances religieuses ou philosophiques, opinions scientifiques ou sociales, la Maçonnerie, si elle est fidèle à ses principes, doit les respecter toutes également, quelles qu’elles soient, à la seule condition qu’elles soient sincères. Dogmatisme religieux ou dogmatisme scientifique, l’un ne vaut pas mieux que l’autre ; et il est parfaitement certain, d’autre part, que l’esprit maçonnique exclut nécessairement tout dogmatisme, fût-il « rationaliste », et cela en raison même du caractère particulier de l’enseignement symbolique et initiatique (1). Mais quel rapport la Métaphysique peut-elle avoir avec une affirmation dogmatique quelconque ? nous n’en voyons aucun, et, sur ce point, nous allons insister quelque peu.
En effet, qu’est-ce que le dogmatisme, d’une façon générale, sinon la tendance, d’origine purement sentimentale et bien humaine, à présenter comme des vérités incontestables ses propres conceptions individuelles (qu’il s’agisse d’ailleurs d’un homme ou d’une collectivité), avec tous les éléments relatifs et incertains qu’elles comportent inévitablement ? De là à prétendre imposer à autrui ces soi-disant vérités, il n’y a qu’un pas, et l’histoire nous montre assez combien il est facile à franchir ; pourtant, de telles conceptions, de par leur caractère relatif et hypothétique, donc illusoire dans une très large mesure, ne peuvent jamais constituer que des « croyances » ou des « opinions », et rien de plus.
Ceci posé, il devient évident qu’il ne peut être question de dogmatisme là où il ne saurait y avoir que de la certitude, à l’exclusion de toute hypothèse, ainsi que de toutes les considérations d’ordre sentimental, qui tendent si souvent, et toujours mal à propos, à empiéter sur le terrain intellectuel. Telle est bien la certitude mathématique, qui ne laisse aucune place à la « croyance » ou à l’« opinion », et qui est parfaitement indépendante de toutes les contingences individuelles ; cela, personne assurément ne songera à le contester, et les positivistes pas plus que les autres. Mais y a-t-il dans tout le domaine scientifique, en dehors des mathématiques pures, la moindre possibilité pour la même certitude ? nous ne le pensons pas, mais peu nous importe, car, en revanche, il y a pour nous tout le reste, qui n’est plus du domaine scientifique, et qui constitue précisément la Métaphysique. En effet, la Métaphysique véritable n’est autre chose que l’ensemble synthétique de la Connaissance certaine et immuable, en dehors et au-delà de tout ce qui est contingent et variable ; par suite, nous ne pouvons concevoir la Vérité métaphysique autrement que comme axiomatique dans ses principes et théorématique dans ses déductions, donc exactement aussi rigoureuse que la vérité mathématique, dont elle est le prolongement illimité. Ainsi comprise, la Métaphysique n’a rien qui puisse offenser même les positivistes, et ceux-ci ne peuvent sans illogisme refuser d’admettre qu’il existe, en dehors des limites actuelles de leur compréhension, des vérités démontrables (et parfaitement démontrées pour d’autres qu’eux-mêmes), vérités qui n’ont rien de commun avec le dogme, puisque le caractère essentiel de ce dernier est justement, au contraire, d’être indémontrable, et c’est là sa façon d’être en dehors, sinon au-dessus, de toute discussion.
Ceci nous amène à penser que, si la Métaphysique est telle que nous venons de le dire, ce ne doit cependant pas être là ce qu’on a voulu entendre par « conceptions métaphysiques » dans le texte que nous avons cité tout d’abord, texte que, dans un article sur La Morale laïque et scientifique, publié dans L’Acacia (n° de juin-juillet 1911), le F∴ A. Noailles présente comme « l’attestation sans conteste possible d’un point de vue exclusivement laïque et scientifique des choses ». Certes, nous ne contredirions pas l’auteur sur cette affirmation, s’il prenait soin de préciser que le point de vue doit être exclusivement scientifique pour toutes les choses qui relèvent du domaine scientifique ; mais ce serait une erreur que de vouloir étendre le même point de vue et la même méthode au-delà de ce domaine particulier, à des choses auxquelles ils ne peuvent plus s’appliquer en aucune façon. Si nous insistons sur la nécessité d’établir des distinctions profondes entre les différents domaines où l’activité humaine s’exerce par des moyens non moins différents, c’est qu’on néglige trop souvent ces distinctions fondamentales, et qu’il en résulte d’étranges confusions, notamment en ce qui concerne la Métaphysique ; ces confusions, c’est à nous de les dissiper, ainsi que les préventions qu’elles entraînent, et c’est pourquoi nous pensons que les présentes considérations ne seront pas tout à fait inopportunes.
Si donc, comme il le semble bien, on a appelé « conceptions métaphysiques » tout autre chose que la Métaphysique véritable, il n’y a là qu’une erreur toute matérielle sur la signification des termes, et nous ne voulons pas croire qu’il y ait jamais eu rien de plus. Cette méprise s’explique fort aisément par la complète ignorance dans laquelle l’Occident moderne tout entier est tombé à l’égard de la Métaphysique ; elle est donc bien excusable par les circonstances mêmes qui l’ont rendue possible, et qui peuvent également expliquer beaucoup d’autres erreurs connexes de celle-là. Nous passerons donc sur ce point, et nous reviendrons dès maintenant aux distinctions dont nous avons parlé ; pour ce qui est des doctrines religieuses, nous nous sommes déjà suffisamment expliqué à leur sujet (2), et, quant aux systèmes philosophiques, qu’ils soient d’ailleurs spiritualistes ou matérialistes, nous croyons aussi avoir dit assez nettement ce que nous en pensons (3) ; nous ne nous en occuperons donc plus ici, et nous nous bornerons à ce qui regarde plus particulièrement les conceptions scientifiques et sociales.
Dans l’article dont nous avons parlé, le F∴ Noailles établit une distinction entre « les vérités de foi, qui sont du domaine de l’inconnaissable, qu’on peut, en tant que telles, accepter ou ne pas accepter, et les vérités scientifiques, apports successifs et démontrables de l’esprit humain, que chaque raison peut contrôler, réviser et faire siennes ». Tout d’abord, nous rappellerons que, s’il est incontestable qu’il y a actuellement de l’inconnu pour les individus humains, nous ne pouvons aucunement admettre pour cela qu’il existe de l’« inconnaissable » (4) ; pour nous, les prétendues « vérités de foi » ne peuvent être que de simples objets de croyance, et le fait de les accepter ou de les rejeter n’est, par conséquent, qu’un résultat de préférences toutes sentimentales. Quant aux « vérités scientifiques », vérités bien relatives et toujours sujettes à révision, en tant qu’elles sont induites de l’observation et de l’expérimentation (il va sans dire que nous mettons complètement à part les vérités mathématiques, qui ont une tout autre source), nous pensons que de telles vérités, en raison de leur relativité même, ne sont démontrables que dans une certaine mesure, et non d’une façon rigoureuse et absolue. D’ailleurs, quand la science prétend sortir du domaine de l’expérience strictement immédiate, les conceptions systématiques auxquelles elle aboutit sont-elles exemptes de tout sentimentalisme à leur base ? nous ne le croyons pas (5), et nous ne voyons pas non plus que la foi dans les hypothèses scientifiques soit plus légitime en elle-même (ni d’ailleurs moins excusable par les conditions qui la produisent) que ne l’est la foi dans les dogmes religieux ou philosophiques.
C’est que, en effet, il existe aussi de véritables dogmes scientifiques, qui ne diffèrent guère des autres que par l’ordre de questions auquel ils se rapportent ; et la Métaphysique, telle que nous la comprenons (et la comprendre autrement équivaut à ne pas la comprendre du tout), est aussi indépendante de ceux-ci que de ceux-là. Pour trouver des exemples de ces dogmes scientifiques, nous n’avons qu’à nous reporter à un autre article, publié récemment aussi dans L’Acacia, par le F∴ Nergal, sous le titre : Les Abbés savants et notre Idéal maçonnique ; dans cet article, l’auteur se plaint, fort courtoisement d’ailleurs, de l’ingérence de l’Église Catholique, ou plutôt de certains de ses représentants, dans le domaine des sciences dites positives, et se préoccupe des conséquences qui peuvent en résulter ; mais là n’est pas la question qui nous intéresse. Ce que nous voulons en retenir, c’est la façon dont sont présentées comme des vérités indubitables et universelles (dans un sens bien restreint, il est vrai) (6), de simples hypothèses, dont la probabilité même est souvent loin d’être démontrée dans sa relativité, et qui, dans tous les cas, ne peuvent correspondre tout au plus qu’à des possibilités spéciales et étroitement limitées. Cette illusion sur la portée de certaines conceptions n’est pas particulière au F∴ Nergal, dont la bonne foi et la conviction sincère ne sauraient d’ailleurs faire aucun doute pour tous ceux qui le connaissent ; mais elle est partagée non moins sincèrement (du moins est-il permis de le croire) par la presque totalité des savants contemporains.
Mais, tout d’abord, il est cependant un point sur lequel nous sommes parfaitement d’accord avec le F∴ Nergal : c’est lorsque celui-ci déclare que « la science n’est ni religieuse ni antireligieuse, mais areligieuse (a privatif) », et il est en effet évident qu’il ne peut en être autrement, puisque la science et la religion ne s’appliquent pas au même domaine. Seulement, s’il en est ainsi, et si on le reconnaît, on ne doit pas renoncer uniquement à concilier la science et la religion, ce qui ne pourrait être le fait que d’un mauvais théologien (7) ou d’un savant incomplet et à vues étroites ; on doit également renoncer à les opposer l’une à l’autre, et à trouver entre elles des contradictions et des incompatibilités qui ne sauraient exister, puisque leurs points de vue respectifs n’ont rien de commun qui permette une comparaison entre elles. Ceci devrait être vrai même pour la « science des religions », si elle existait réellement telle qu’elle prétend être, se tenant sur le terrain strictement scientifique, et si elle n’était pas surtout le prétexte à une exégèse à tendances protestantes ou modernistes (c’est d’ailleurs à peu près la même chose) ; jusqu’à preuve du contraire, nous nous permettons de douter formellement de la valeur de ses résultats (8).
Un autre point sur lequel le F∴ Nergal se fait grandement illusion, c’est en ce qui concerne le résultat possible des recherches sur la « filiation des êtres » ; quand bien même l’une ou l’autre des multiples hypothèses qui ont été proposées à ce sujet arriverait un jour à être prouvée d’une façon irréfutable, perdant par là son caractère hypothétique, nous ne voyons pas trop en quoi cela pourrait gêner une religion quelconque (dont nous ne nous faisons certes pas le défenseur), à moins que les représentants autorisés de celle-ci (et non pas seulement quelques individualités estimables, mais sans mandat) n’aient imprudemment et maladroitement émis un avis, que personne n’avait à leur demander, sur la solution de cette question scientifique, laquelle ne relève aucunement de leur compétence (9) ; et, même dans ce cas, comme ils auraient manifestement, en agissant ainsi, dépassé leurs pouvoirs, qui ne peuvent concerner que ce qui se rapporte directement à leur « foi », il serait toujours permis à leurs « fidèles », tout en demeurant tels, de ne pas tenir plus de compte de leur opinion à cet égard que de n’importe quelle autre opinion individuelle (10). Quant à la Métaphysique (et nous disons ceci pour donner un exemple de la séparation complète des deux domaines métaphysique et scientifique), elle n’a point à se préoccuper de cette question, à laquelle tout intérêt est enlevé par la théorie de la multiplicité des états de l’être, qui permet d’envisager toutes choses sous l’aspect de la simultanéité aussi bien (et en même temps) que sous celui de la succession, et qui réduit les idées de « progrès » et d’« évolution » à leur juste valeur de notions purement relatives et contingentes. Au sujet de la « descendance de l’homme », la seule remarque intéressante que l’on puisse faire à notre point de vue (et encore serait-ce dépasser notre pensée et la déformer totalement que de vouloir interpréter ceci dans un sens « transformiste »), c’est que, si l’homme est spirituellement le principe de toute la Création, il doit en être matériellement la résultante (11), car « ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, mais en sens inverse ».
Nous n’insisterons pas davantage là-dessus, et nous n’ajouterons qu’un mot : le F∴ Nergal conclut en disant que « la science ne peut avoir qu’un but, une plus parfaite connaissance des phénomènes » ; nous dirions simplement que son but ne peut être que « la connaissance des phénomènes », car nous ne saurions admettre qu’il y ait du « plus parfait » et du « moins parfait ». La science, étant donc éminemment relative, ne peut nécessairement atteindre que des vérités non moins relatives, et c’est la Connaissance intégrale seule qui est « la Vérité », de même que « l’Idéal » n’est pas « la plus grande perfection possible de l’espèce humaine » seulement ; il doit être la Perfection, qui réside dans la Synthèse Universelle de toutes les espèces et de toutes les humanités (12).
Il nous reste maintenant à préciser ce qui a rapport aux conceptions sociales ; et nous dirons tout de suite que, par là, nous n’entendons pas seulement les opinions politiques, qui sont trop évidemment en dehors de la question ; ce n’est pas inutilement, en effet, que la Maçonnerie s’interdit toute discussion à leur sujet, et même, sans être réactionnaire le moins du monde, il est bien permis d’admettre que la « démocratie républicaine » ne soit pas l’idéal social de tous les Maçons répandus sur les deux Hémisphères. Mais, dans cette catégorie des conceptions sociales, nous faisons rentrer aussi tout ce qui concerne la morale, car il ne nous est pas possible de considérer cette dernière comme pouvant être autre chose qu’« un art social », ainsi que le dit fort bien le F∴ Noailles dans l’article que nous avons déjà cité ; nous n’irions donc pas, comme celui-ci, jusqu’à « laisser le champ ouvert à toutes les spéculations métaphysiques » dans un domaine où la Métaphysique n’a que faire. En effet, dès lors qu’il s’agit des relations sociales, il ne peut, malgré tout ce qu’ont dit là-dessus les philosophes et les moralistes, s’agir que de considérations basées sur l’intérêt, que cet intérêt réside d’ailleurs dans une utilité pratique et purement matérielle ou dans une préférence d’ordre sentimental, ou, comme c’est le cas le plus habituel en fait, dans une combinaison de l’une et de l’autre. Ici, tout relève donc des seules appréciations individuelles, et la question se réduit, pour une collectivité quelconque, à chercher et à trouver un terrain d’entente sur lequel puisse se concilier l’adversité de ces multiples appréciations, correspondant à autant d’intérêts différents. S’il faut de toute nécessité des conventions pour rendre la vie sociale supportable ou même simplement possible, on devrait du moins avoir la franchise d’avouer que ce ne sont bien là que des conventions, dans lesquelles il ne peut y avoir rien d’absolu, et qui doivent varier incessamment avec toutes les circonstances de temps et de lieu, dont elles dépendent entièrement. Dans ces limites qui marquent son caractère relatif, la morale, se bornant à « chercher les règles de l’action dans le fait que les hommes vivent en société » (ces règles se modifiant forcément avec la forme de la société), aura une valeur parfaitement établie et une utilité indéniable ; mais elle ne doit prétendre à rien de plus, de même qu’une religion quelconque, au sens occidental du mot, ne peut, sans sortir de son rôle comme cela arrive trop souvent, se vanter d’établir autre chose qu’une croyance pure et simple ; et, par son côté sentimental, la morale elle-même, si « laïque » et si « scientifique » qu’elle puisse être, contiendra toujours aussi une part de croyance, puisque l’individu humain, dans son état actuel, et à de rares exceptions près, est ainsi fait qu’il ne saurait s’en passer.
Mais faudra-t-il que ce soit sur de pareilles contingences que se fonde l’idéal maçonnique ? et celui-ci devra-t-il dépendre ainsi des tendances individuelles de chaque homme et de chaque fraction de l’humanité ? Nous ne le pensons pas ; nous estimons au contraire que cet idéal, pour être vraiment « l’Idéal », doit être en dehors et au-dessus de toutes les opinions et de toutes les croyances, comme de tous les partis et de toutes les sectes, comme aussi de tous les systèmes et de toutes les écoles particulières, car il n’y a pas d’autre façon que celle-là de « tendre à l’Universalité » en « écartant ce qui divise pour conserver ce qui unit » ; et cet avis doit assurément être partagé par tous ceux qui entendent travailler, non à la vaine édification de la « Tour de Babel », mais à la réalisation effective du Grand OEuvre de la Construction Universelle.
NOTES
(1) Voir L’Orthodoxie Maçonnique, 1ère année, n° 6, p. 106, et À propos du Grand Architecte de l’Univers, 2e année, n° 7, p. 198.
(2) Voir La Religion et les religions, 1ère année, n° 10. – Voir aussi les articles de Matgioi sur L’erreur métaphysique des religions à forme sentimentale (1ère année, n° 9, et 2e année, n° 3).
(3) Voir À propos du Grand Architecte de l’Univers, 2e année, n° 7.
(4) Voir À propos du Grand Architecte de l’Univers, 2e année, n° 8, p. 213.
(5) Sur ce point, se reporter encore à notre article À propos du Grand Architecte de l’Univers, 2e année, n° 7.
(6) Voir À propos du Grand architecte de l’Univers, 2e année, n° 7, p. 198, note 2[ (note 23)].
(7) Ce fut là, d’ailleurs, la véritable raison du procès de Galilée.
(8) Voir La Religion et les religions, 1ère année, n° 10, p. 220. – D’autre part, nous ne croyons pas qu’on puisse considérer M. Loisy comme étant encore catholique. – Enfin, nous nous demandons ce que peut bien être « la mère de Brahama » (sic) ; nous n’avons jamais trouvé rien de semblable dans toute la Théogonie hindoue.
(9) N’est-il pas dit, dans la Bible vulgaire elle-même, que « Dieu a livré le Monde aux disputes des hommes » ?
(10- Ceci est strictement conforme à la définition du dogme catholique de l’« infaillibilité pontificale », même entendu dans son sens le plus littéral.
(11) C’est pourquoi toutes les traditions s’accordent à le considérer comme formé par la synthèse de tous les éléments et de tous les règnes de la Nature.
(12) La Tradition, en effet, n’admet pas seulement la pluralité des mondes habités, mais aussi la pluralité des humanités répandues sur ces mondes (voir Simon et Théophane, Les Enseignements secrets de la Gnose, pp. 27 à 30) ; nous aurons l’occasion de revenir ailleurs sur cette question.