L'ABOLITION DES GRANDES LOGES
Oswald Wirth
1912
« En droit maçonnique, seules les Loges pratiquant trois degrés sont régulières et légitimes. J'estime même que les Grandes Loges sont toutes irrégulières, qu'elles constituent un abus, une superfétation, dont l'inutilité est facile à démontrer. Car, si nous posions la question : « A quoi sert un gouvernement maçonnique ? » je me demande ce que pourraient répondre les partisans de nos fameuses juridictions. Je prétends qu'une vraie Loge est majeure, qu'elle doit savoir se conduire elle-même, en s'inspirant des principes maçonniques, et qu'elle ne doit pas être tenue en tutelle.
Supprimons donc ces parlements maçonniques qui légifèrent si piteusement et ces pouvoirs exécutifs qui jouent à la souveraineté. Si les Loges le jugent utile, elles peuvent former entre elles des groupements, des fédérations d'entente commune, surtout en vue du travail et du résultat à obtenir, mais sans se soumettre nécessairement à une loi commune.
Que chacune légifère librement pour son propre compte, en vue de ses besoins, et l'on s'en trouvera mieux.
Plus je vais, plus je me persuade même que l'universalité réelle de la Franc-Maçonnerie ne peut se baser que sur l'indépendance des Loges. Il faut que chacune cherche, de sa propre initiative et sous son propre contrôle, à faire pour le mieux, une large tolérance constituant alors le ciment de l'universelle fraternité. Nous aurons à travailler à l'affranchissement progressif des Loges, en montrant le tort que font les gouvernements maçonniques, sources de toutes les discordes. »