LENAIN Etymologie du Nom Jehovah


ETYMOLOGIE DU NOM JEHOVAH


Extrait de

La Science Cabalistique, Chapitre X


Lazare Lenain

1823


Contenant l’étymologie du nom Jehovah, avec l’explication des 12 havioth יהוה de ce nom mystérieux.

Ayant commencé mon premier chapitre par l’alpha, je finis le dernier par l’ôméga ; c’est ainsi que tout doit commencer et finir, sans quoi, tout est sans but et résultat. Mon intention, dans cet ouvrage, est d’instruire mes FF.°. et de leur ouvrir la voie qui conduit à la Lumière et à la Vérité : le tout pour la Gloire de l’Éternel Géomètre et Grand Architecte de l’Univers…

« Jehovah dérive de la racine הוה havah, qui veut dire il est, il a été, il a existé ; ou bien de היה haiah, qui est la même chose que le précédent, à la réserve que le premier est plus commun chez les ChaIdéens, et le second chez les Hébreux. Il désigne Celui qui est, l’Eternel ; c’est le vrai nom propre de Dieu, par lequel il est distingué des idoles qui ne sont que des choses feintes et n’existent point. Ce nom indique l’éternité de Dieu : la première syllabe, י je, marque le temps futur ; la seconde, ה ho, le temps présent ; et la troisième, ו vah, le temps passé. Ce titre est donné à J.-C., qui est, qui a été, qui sera. Il n’est aucun nom dans aucune langue des autres nations qui réponde parfaitement à celui-ci, qui exprime l’essence selon toutes les différences des temps ; car, comme a dit Aben-Ezra, sur le psaume 50, verset l, il marque l’éternité et l’immutabilité de Dieu. Ce nom est, nous le répétons, de tous ceux de Dieu, celui qui lui est le plus propre, et le seul qui désigne expressément et absolument l’essence ce de la Majesté divine. Jehovah est composé des seules lettres que les Hébreux appellent quiescentes, qui se reposent, qui n’ont point de mouvement, pour montrer que l’on ne trouve le repos qu’en Dieu et que l’on peut se reposer sur lui.

Il est probable que les Gentils ont appris quelque chose, par ouï-dire, touchant ce nom, et que de là ils ont appelé leur Dieu Jupiter, qu’ils nomment Jovem à l’accusatif, répondant au nom Jehovah ; ainsi les Latins ont emprunté leur nom commun et ordinaire de ce Jupiter ou Jovis (C’est ainsi que Priscianus soutient qu’on le nommait autrefois des Hébreux.) Car enfin quelle différence y a-t-il entre le Jovis des Latins et le Jehovah des Hébreux, ou plutôt le Jehovih, comme il est écrit en certains endroits de la Bible ? » [1]

C’est par ce nom que Jésus-Christ faisait des miracles, chassait les démons, et guérissait les malades [2] ; car ce grand nom mystérieux est la parole de M.’., qui n’a jamais été perdue. Cette parole est universelle, et elle produit toutes choses ; enfin c’est le Verbe [3], par lequel Dieu créa les cieux, la terre, et tout ce qui est contenu dans l’espace de son cercle infini, et il est formé du commencement du Verbe, c’est-à-dire des premières lettres des quatre premières dictions du premier verset de la Genèse, chapitre II, d’après le texte hébreu.

Les cieux furent achevés le sixième jour השמים ויכלי הששי יום Hashamaïm Vaiekoulou Hashishi Yom

Il résulte de là qu’il ne faut jamais le prononcer inutilement ; l’Écriture Sainte nous l’enseigne elle-même par ces paroles : Vous ne prendrez point en vain le nom du Seigneur votre Dieu, etc. Exode, chapitre 20, verset 7.

L’anagramme de ce nom en forme douze autres, appelés par les cabalistes les douze havioth הוית ; ils correspondent chacun aux 12 signes du zodiaque, aux 12 heures du jour et de la nuit, aux quatre saisons, et aux quatre éléments. Les voici chacun dans leur ordre, tels qu’ils furent gravés sur les 12 pierres du rational du grand prêtre. (Voyez à ce sujet le 28e chapitre de l’Exode, verset 17 et suivants.)

יההו יהוה ההוי הוהי הוהי ויהה וההי והיה היוה היוה היהו יוהה

Ces douze noms correspondent à douze versets mystérieux de la Bible.

Les cabalistes tirent encore de ce nom mystérieux différents noms divins ; car étant écrit en hébreu, avec des lettres ponctuées et multipliées par 12, par 42 et par 72, on en forme le nom de 12 lettres, de 42 lettres, et de 72 lettres ; et toutes les lettres qui composent ces trois grands noms correspondent chacune à un nom particulier.

J’entrerai dans les plus grands détails à cet égard dans ma seconde édition, si l’on m’accorde l’avantage et la faveur d’accueillir ma première.


L’on voit sur le frontispice de ce livre la première face du talisman de Jehovah, dont l’explication est contenue dans le premier chapitre, qui correspond à l’alpha.

Puisque j’en suis à I’Oméga, je vais donner l’explication de la seconde face de ce talisman. Tous les cabalistes s’accordent à dire que judas, surnommé le Machabéen, étant prêt à combattre contre Antiochus Eupalor [4], reçut d’un ange ce fameux signe מכב par la vertu duquel ils défirent, dans un premier combat, 14 mille de leurs ennemis, et un grand nombre d’éléphants ; et dans la seconde action, 35 mille.

Ces quatre caractères mystérieux מכבי sont formés des premières lettres des quatre dictions de ce verset de l’Exode מי כמין בעלים יהוה. Il signifie en latin quis similis libi in fortibus, Domine ; et en français, qui est semblable à vous parmi les forts, ô Seigneur ? Ces quatre lettres, réduites en nombre, donnent le nombre 72, qui est le nombre du triangle de Jehovah, et des 72 génies qui sont revêtus des 72 attributs de Dieu.

Ces caractères mystérieux, ainsi que le nom Jehovah, doivent être contenus dans une croix, comme il suit :


Ensuite renfermez le tout dans un cercle autour duquel vous écrirez le verset mystérieux indiqué ci-dessus, avec les mots suivants : in hoc signo vinces. Ce talisman doit être composé sous l’influence du Soleil (voyez page 141). Il sert pour opérer dans les invocations ; il a les mêmes propriétés que celui du Soleil.


Notes :

[1] Cette étymologie m’a été donnée par un savant distingué.

[2] Le père Kircher donne l’invocation des intelligences qui président aux quatre parties du monde, dans son ouvrage intitulé : Oedipus Aegyptiacus, t. 2, p. 393, format in-folio, dans lequel il est question des miracles que Jésus-Christ faisait par ce nom. Balthasar Beller, docteur en théologie, raconte la même chose dans son ouvrage intitulé le Monde enchanté, t. l, p. 181, édit. 1884.

[3] L’homme est le seul parmi les animaux qui a le pouvoir de la parole, qui est le verbe, par laquelle il peut adorer et louer Dieu dans toutes les langues possibles, et d’une manière digne de son créateur. Il résulte de là que c’est la preuve la plus sensible que nous sommes créés à son image.

[4] Cornelius Agrippa, Philosophie Occulte, livre 3.


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